Parc national de Belzma

Parc national de Belzma

Parc national de Belezma

Parc national de Belezma
Catégorie II de la CMAP (Parc national)
0108 GM Algerian National Parks Belzma National Park 01.png
Parc national de Belezma
Emplacement Nord de l'Algérie (Aurès)
Ville proche Batna
Coordonnées 35° 35′ 00″ Nord
       6° 02′ 00″ Est
/ 35.583333, 6.033333
Superficie 262,5 km2
Création 1984
Visiteurs/an 100 000

Le parc national de Belezma se situe au nord de l'Algérie, dans la wilaya de Batna.

Le mont Belezma, cet imposant massif au relief tourmenté, avec des vallées très étroites et des pics culminants jusqu’à 2 136 m (djebel Tichaou) et 2 178 m (djebel Refaâ ), constitue le début de la très célèbre chaîne des Aurès, fief des tribus Chaouis, symbole de farouche et séculaire résistance. Là, les villages se fondent dans le paysage et se confondent avec la roche. Austères, solitaires, grandioses, montagnes et vallées sont d’une beauté sauvage. Une flore et une faune des plus remarquables, et surtout une histoire vivante (blockhaus, grottes,…) témoignant d’une grande dynamique sociétale.

Sommaire

Historique et considérations générales

Le parc national de Belezma fut créé par le décret présidentiel n° 84/326 du 3 novembre 1984, au même moment que les deux parcs nationaux de Gouraya et Taza. Sa classification a été motivée par la présence de grandes étendues de cèdres de l’Atlas dans une zone de grandes influences sahariennes et méditerranéennes, la présence d’un patrimoine archéologique et historique d’une valeur inestimable et une mosaïque de zones humides au n-n-est.
Le parc national de Belezma se situe sur la partie orientale de l’Algérie du Nord, il correspond à un chaînon montagneux marquant le début du massif des Aurès. Il s’étend sur une superficie de 26 250 hectares et représente un territoire de configuration allongé, étiré d’orientation sud-ouest /nord–est à proximité de la ville de Batna. Il est compris entre les coordonnées Lambert suivantes : à l’ouest (y1 = 259,00; x1 = 782,00), au nord (y2 = 273,00; x2 = 816,00), à l’est (y3 = 271,90; x3 = 817,10) et au sud (y4=250,50; x4=790,00).

Fiche descriptive

  • Décret de création : 1984
  • Statut juridique : établissement public à caractère administratif (EPA)
  • Superficie : 26 250 hectares
  • Étage bioclimatique : Subhumide frais à semi aride froid
  • Flore : 447 espèces (14 % du potentiel national recensé).
  • Faune : 400 espèces dont 19 protégées

Particularités

  • Parc de haute montagne continentale, se situant à la limite des grandes influences sahariennes et méditerranéennes
  • Véritable sanctuaire de la nature.
  • Formations géologiques et géomorphologiques variées d'intérêt scientifique particulier (pics, vallées profondes et étroites, dalles rocheuses, hautes plaines encastrées).
  • l’unique peuplement du grand houx dans les Aurès et du chèvrefeuille étrusque ;
  • l’unique cédraie sur dalle rocheuse renfermant des sujets dépassant les 300 ans ;
  • l’existence de quatre arbrisseaux de cèdre de l’Himalaya (Cedrus deodora) ;
  • Riche patrimoine archéologique.
  • Mosaïque de zones humides au n-n-est.

Milieu abiotique

Les monts de Belezma sont caractérisés par un relief très tourmenté, avec des vallées très étroites et des pics culminants à 2 178 mètres. L’édification de la structure géologique de la région du parc résulte de l’interférence de deux grandes phases tectoniques successives de serrage qui se sont déroulées lors de la phase alpine et la phase atlasique de la fin de l’éocène. Le climat de la région varie du subhumide frais au semi-aride froid, subissant les influences désertiques. La cédraie de Belezma subit tous les caprices et est qualifiée de faciès sec.

Milieu biotique

La flore

Formations sylvatiques

Les principales formations sylvatiques du parc national de Belezma sont à base de cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica) pur ou mélangé de houx (Ilex aquifolium) ou de chêne vert (Quercus ilex). Ce dernier présente des peuplements pur ou mélangé avec le genévrier rouge ou le frêne épineux. Notons aussi la présence importante de reliquats de peuplements de pin d’Alep.

Flore remarquable

447 espèces de végétaux y ont été recensées, dont 9 espèces endémiques, 18 espèces protégées, 21 espèces rarissimes, 19 espèces rares, 14 espèces assez rares, 62 plantes médicinales et 29 espèces de champignons. La cédraie est l’une des plus importantes d’Algérie. Elle occupe à elle seule {{formatnum:5 679},3 ha, soit 21,6 % du territoire du parc. Elle renferme un cortège floristique d’une multitude d'espèces dont celle dites orophiles et qui sont endémiques de l’Algérie, des Aurès et parfois de Belezma.

La faune

La faune du parc est riche et très variée. Ainsi, plus du 1/5 des espèces protégées se trouvent présentes sur le territoire du parc ce qui démontre l’importance inestimable du capital faunistique.
La faune mammalienne est riche de 18 espèces dont 9 sont protégées. Du grand et solitaire sanglier, au furtif et fantomatique lynx caracal, des espèces aux mœurs très différentes colonisent le parc. La mangouste, la genette, la belette, le porc-épic , l'énigmatique hyène rayée dont le retour est perceptible, le chat sauvage, vivent en parfaite symbiose avec le parc et constituent l’essence même de sa biodiversité.
L’avifaune est représentée par 106 espèces dont 35 sont protégées par la législation algérienne, parmi lesquelles les rapaces diurnes et nocturnes.
Une forte colonie d’insectes peuple le territoire du parc : 241 espèces sont recensées actuellement dont 13 protégées.
Les amphibiens (03) et les reptiles (19) sont aussi du lot,2 sont protégées en Algérie, ainsi que le caméléon commun et la tortue grecque.

Sites et paysages remarquables

Djebel Bordjem et Chellalaâ

Cette zone renferme l'unique association de haute altitude de la cédraie à grand houx (Ilex aquifolium) dont la réserve intégrale. Le cèdre s'individualise en belles futaies et en multiples formes (cèdres en fourches ; cèdres tabulaires et longiformes…) dépassant les 32 m de haut avec un tronc de plus d'un mètre de diamètre et un chêne vert d'une hauteur de 27 m se situant dans les ravins. Des sujets de cèdre d'Atlas dépassent les 300 ans. C’est le lieu d’une luxuriante végétation constituée du cortège floristique de cèdre de l'Atlas à faciès sec ; tels que:
Acer monspessulanum ; Lonicera etrusca ; Ilex aquifolium ; Cotoneaster racemiflora ; Berberis hispanica ; Crataegus oxyacantha et monogyna, Ophrys lutea, Orchis de Robert (Bartia robertina), Epicpactis helliborine.

Dans le djebel Chalaâla, où se trouve l'unique cédraie sur dalle rocheuse par son originalité sur une superficie de 30 ha qui confère au paysage un cachet unique et un intérêt particulier en matière de protection.

Région de R'Haouat

C’est une zone de vergers représentant un tableau harmonieux de grande valeur esthétique. Les pommiers et les noyers côtoient les peupliers géants. La légendaire source de Titaouine offre sa fraîcheur et envoûte le visiteur par ses cascades.

Théniet El Gontas

Domaine des cèdres séculaires et véritable belvédère sur une grande partie du parc national, cette réserve intégrale est le point le plus préservé de cette contrée, coiffée par le haut sommet de Tichaou (2 138 m).

Elément archéologique

Le parc renferme des sites peu connus. Des grottes sur le versant Nord du djebel Tichaou qui méritent de sérieuses investigations. Des sites archéologiques très importants tout autour du parc de Belezma et même en son sein. À titre d'exemple on cite le mausolée des rois numides (Le Madracen) situé au Nord-Est des limites du parc à environ de 5 km. Lors de trois passages au Madracen en 1969 et 1970 d'un auteur français, Molinier–Violle, une découverte de poutres de cèdres à l'intérieur de monument. Le Madracen est le plus grand monument punique encore subsistant en Afrique du Nord datant de plus de 200 avant J.-C. C'est le meilleur témoin de la période de l'existence de la cédraie de Belezma.

Enjeux et perspectives

Le parc, en plus de ses missions traditionnelles de protection, de sensibilisation, de loisirs, s’efforce actuellement et en dépit des différentes contraintes (nuisances, carrières, dépotoirs, effluents, maladies (dépérissement du cèdre, chenille de Bonjeani, chenille processionnaire du pin, scolytes,…) à gagner le challenge du diptyque développement-durabilité à travers une meilleure approche du volet socio-économique et une meilleure participation au développement local (valorisation du pôle touristique).
Il se propose d’asseoir une politique visant à désenclaver les populations rurales et la promotion de la femme dans le cadre du Programme national du développement agricole et rural en insistant surtout sur :

  • L’amélioration de l’état de connaissances techniques spécifiques en agriculture durable.
  • L’amélioration des conditions de vie de la femme et l’octroi de la capacité d’agir avec une certaine connaissance des rôles clés de la femme dans la production vivrière et la bonne gestion des ressources naturelles.
  • Le renforcement des capacités de la mise en œuvre effective de l’approche participative qui aide la femme rurale à constituer et gérer des associations intergroupes.
  • La réhabilitation et la valorisation des produits de l’artisanat
  • Création de coopératives féminines d’élevage (aviculture, cuniculiculture, apiculture, etc.).

Écotourisme

Le parc national a depuis sa création encouragé l’agrotourisme dans la localité de R’haout caractérisée par une beauté exceptionnelle naturelle et sa richesse en espèces végétales locales telles le noyer local (écotype). Quant au tourisme familial, il est surtout encouragé dans la localité de Hamla, au parc animalier de Djerma très fréquenté par les habitants des wilayas limitrophes (Biskra, Constantine, Sétif…).
Avec l’extension des limites du parc national, ce dernier envisage de promouvoir le tourisme archéologique (ruines de Zana, tombeau de Medracen, peintures rupestres d’Oued Tirchiouine (djebel Refâa) et les zones humides légendaires de Djendly, Medracen, Draâ Boultif, Zana, Gadaine….

Référence

  • Atlas des parcs nationaux algérien, Mars 2006.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes


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