Véronique officinale

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Veronica officinalis

La Véronique officinale (Veronica officinalis L.), parfois appelée véronique mâle, thé d'Europe, thé des ladres ou manna, est une plante herbacée, classiquement de la famille des Scrofulariacées et de celle des Plantaginacées en classification phylogénétique.

Étymologie[modifier | modifier le code]

C'est elle qui aurait donné son nom au genre Veronica, en raison des vertus qu'on lui prêtait de guérir les lépreux. Une légende fort répandue veut que Sainte Véronique ait essuyé le visage du Christ avec un morceau de linge sur lequel les traits seraient restés dessinés. Une autre légende moins connue veut que Véronique ait ensuite guéri l'empereur Tibère de la lèpre en lui appliquant ce même linge.

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Les véroniques étaient classées traditionnellement dans l'ordre des Scrophulariales et dans la famille des Scrofulariacées. La classification APG II les situe dans l'ordre des Lamiales et dans la famille des Plantaginacées.

Description[modifier | modifier le code]

Petit tapis de véroniques

Écologie et habitat[modifier | modifier le code]

Assez courante dans toute l'Europe occidentale, à l'exception des régions méditerranéennes, la Véronique officinale est une plante vivace appréciant les terrains secs, sur sol plutôt acide. Elle pousse dans les bois, les landes et les prés. Floraison de mai à juillet.

Morphologie générale et végétative[modifier | modifier le code]

Plante herbacée basse, souvent rampante, à tiges légèrement velues. Feuilles ovales à elliptiques, opposées, brièvement pétiolées. Limbe à poils doux à bord denté.

Morphologie florale[modifier | modifier le code]

Les fleurs sont hermaphrodites, pollinisées par les insectes (abeilles et autres insectes volants dont les mouches). L'inflorescence est un racème (grappe) au long pédoncule, à bractées linéaires très petites, portant de nombreuses fleurs d'une couleur bleu-lilas. La floraison commence au bas du racème ; les premiers fruits sont déjà formés au bas de la grappe florale lorsque les dernières fleurs du haut de la grappe s'épanouissent. Les fleurs portent quatre petits sépales. Leur corolle est petite (inférieure à 1 cm). Elles possèdent quatre pétales striés, deux étamines et un ovaire à deux carpelles.

Fruit et graines[modifier | modifier le code]

Le fruit est une capsule, le plus souvent en forme de cœur.

Utilisation[modifier | modifier le code]

Aromate[modifier | modifier le code]

Veronica officinalis est présente dans la liste d'épices et aromates tirée du Codex Alimentarius, sous la référence "HH 3255", pour l'utilisation de ses feuilles (dans le groupe « 27-A, herbes »).

Propriétés médicinales[modifier | modifier le code]

Elle a des propriétés astringentes, eupeptiques et cicatrisantes.

La présence d'aucuboside[réf. souhaitée], un anti-inflammatoire, contribue à soigner l'arthrose[1]. La véronique combat aussi l'artériosclérose[2] et a un effet antioxydant qui aide à combattre le diabète[3] ; elle protège le foie[4], pour lequel elle est citée en conjonction avec d'autres plantes (pissenlit, chicorée, aspérule) par l'herboriste renommée Maria Treben. Madame Treben la cite également pour l’excès de cholestérol, les blessures enflammées à cicatrisation difficile, l’eczéma chronique (avec l'ortie), les vieilles bronchites, la jaunisse, les affections de la rate, les troubles intestinaux, la nervosité issue de surmenage intellectuel et les vertiges[2].

L'aucuboside peut provoquer des diarrhées.[réf. nécessaire]

Références[modifier | modifier le code]

  1. [Young et al. 2017] I. Young, S. Chuang, C. Hsu, Y. Sun, H. Liu, Y. Chen et F. Lin, « Protective effects of aucubin on osteoarthritic chondrocyte model induced by hydrogen peroxide and mechanical stimulus », BMC Complementary and Alternative Medicine, vol. 17, no 91,‎ (lire en ligne [sur bmccomplementalternmed.biomedcentral.com]).
  2. a et b Maria Treben, La santé à la pharmacie du Bon Dieu, éd. Ennsthaler, , p. 58-59.
  3. [Jin et al. 2008] L. Jin, H.Y. Xue, L.J. Jin, S.Y. Li et Y.P. Xu, « Antioxidant and pancreas-protective effect of aucubin on rats with streptozotocin-induced diabetes », Eur. J. Pharmacol., vol. 582, nos 1-3,‎ , p. 162-167 (résumé).
  4. [Chang 1998] I.M. Chang, « Liver-protective activities of aucubin derived from traditional oriental medicine », Res. Commun Mol. Pathol. Pharmacol., vol. 102, no 2,‎ , p. 189-204 (résumé).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Professeur Loïc Girre, Les plantes médicinales, Ouest-France, 1979 (ISBN 2-85882-168-2)