Théophile Cambre

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Théophile Cambre
Description de cette image, également commentée ci-après
Théophile Cambre en 1920, assis en bas à droite
Fiche d'identité
Naissance
Bordeaux (France)
Décès (à 60 ans)
Peyrehorade (France)
Poste Arrière
Carrière en senior
PériodeÉquipeM (Pts)a


0000-1920
1920-1921
1921-0000
Béarn SC
Section paloise
FC Oloron
Aviron bayonnais
Aspremontoise
Carrière en équipe nationale
PériodeÉquipeM (Pts)b
1920 France 4

a Compétitions nationales et continentales officielles uniquement.
b Matchs officiels uniquement.

Théophile Cambre était un joueur français de rugby à XV, né le à Bordeaux et décédé le . Il a joué au poste d'arrière au FC Oloron dont il fut le le premier international du club[1] et à l'Aviron bayonnais[2]. Cambre a également été sélectionné à quatre reprises en équipe de France[3]. Son N° de joueur à la FFR est le 126[3].

Cambre était connu pour être un arrière de classe et un buteur régulier au delà des 40 mètres[4],[5].

Carrière de joueur[modifier | modifier le code]

Théophile Cambre a grandi à Pau, où il se fait connaitre en participant à des épreuves d'athlétisme[6].

Cambre commence sa carrière au Béarn Sporting Club à Pau et se fait remarquer localement, avant de rejoindre les rangs de la Section paloise, aux côtés des Potter, Bernicha, Pierrot et autres Tournier[7],[8].

Cambre est titulaire lors de l'inauguration des tribunes du Stade de la Croix du Prince, le face au CA Périgueux[9]. Les Verts et Blancs remportent 35 à 6[10]'[11].

Remplaçant à la Section, Théophile Cambre rejoint ensuite le FC Oloron après la Grande guerre. Cambre s'impose en Haut-Béarn et est sélectionné en équipe de France[12]. Il dispute ainsi un match de sélection le 27 novembre 1919 à Bayonne[13].

Cambre affronte l'Angleterre à Twickenham devant 30 000 personnes pour la première de ses tois sélections obtenues lors du Tournoi des Cinq Nations 1920[14].

Après le match, le journaliste Géo Lefèvre du quotidien L'Auto déclare:

« Cambre a fait une partie décisive et a soulevé l’enthousiasme de ses adversaires sur l’homme, sur le ballon et contre les dribblings d'avants se présentant en paquet compact. Il fut merveilleux. Son adresse est grande et ses dégagements longs et sûrs. Nous avons trouve un grand arrière français. »

— Géo Lefèvre

A l'occasion d'un match du Tournoi des Cinq Nations, Cambre fait la tournée des pubs de Dublin en compagnie du Sultan Jean Sébédio et de Marcel-Frédéric Lubin-Lebrère en pleine Guerre d'indépendance irlandaise. Les trois joueurs sympathisent avec des locaux et chante La Marseillaise, devenu le chant des républicains irlandais[15]. La police britannique les interpellent et les trois joueurs effectuent un court séjour en prison, avant de s'imposer face à l'Irlande le lendemain pour la 1re victoire du XV de France à l'extérieur dans le tournoi des Cinq Nations[16],[17].

En aout 1920, Cambre rejoint l'Aviron bayonnais dans des circonstances floues[18]. Cambre se marie à Peyrehorade, et signe à Bayonne[19],[20].

Le président du FC Oloron, Emile Pasquignon-Loubet, s'était pourtant engagé dans une lettre ouverte au journal L'Auto à ce que le joueur ne quitte pas le club.

« Afin d'éviter aux gens de perdre leur argent s'ils voulaient faire leur pari, je tiens à leur dire ceci : Cambre jouera l'an prochain pour le FC Oloron. Si quelque société, pour attirer ce joueur, essayait de lui faire la moindre proposition, elle aurait tort, car la même proposition qui pourrait lui être faite, je suis assez grand garçon pour la lui faire moi-même.

Pour trois raisons principales Cambre continuera à jouer pour Oloron. Voici ces trois raisons : la première, par amitié pour moi; la seconde, parce qu'il ne trouvera nulle part en France une société où la camaraderie soit plus belle qu'à Oloron; la troisième, enfin, parce que Cambre est reconnaissant et qu'il n'ignore pas que si on a bien voulu essayer de lui comme international, c'est beaucoup à moi qu'il le doit. J'ai en effet écrit plusieurs fois aux sélectionneurs avant que I'on essaye mon arrière et, en plus de cela, j'ai écrit à Paul Champ, Brennus, Housiangou, Benac. Voyant que je n'étais pas écouté, j'ai engagé un Pari de mille francs pour bien prouver que Cambre était le meilleur arrière français.

Pour ces trois raisons, Cambra restera à Oloron et fera tout ce qui dépendra de lui pour contribuer au succès des couleurs bleues et blanches.

Inutile donc, Messieurs les parieurs, de parier pour Biarritz ou Bayonne ou autre club. L'international Cambre restera à Oloron.

Bien cordialement à vous »

— Emile Pasquignon-Loubet

Cambre ensuite rejoint l'Aspremontoise de Peyrehorade l'année suivante[21]. Cambre devient négociant à Peyrehorade, vile où il restera vivre jusqu'à son décès en 1954[22].

En club[modifier | modifier le code]

En équipe nationale[modifier | modifier le code]

Théophile Cambre a disputé quatre matches internationaux en 1920.

L'ÉQUIPE DE FRANCE DE RUGBY QUI A BATTU L'ÉQUIPE DES ÉTATS-UNISDebout, de gauche à droite : Thierry, Lubin, Biraben, Moureux, Sebedio, Cassayet, Larrieu, Soulié. Assis : Got, Crabos, Struxiano (capitaine), Bordes et Jaurreguy. A terre : Billac et Cambre.
, Londres Angleterre 8 - 3 France
, Colombes France 5 - 6 Pays de Galles
, Dublin Irlande Drapeau de l'Irlande 7 - 15 France
, Colombes France 14 - 5 États-Unis

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Garcia 1996, p. 816.
  2. « Deux oloronais ont joué dans le match de sélection France contre son reste », Le Patriote des Pyrénées, (consulté le )
  3. a et b « Cambre Théophile », sur ffr.fr (consulté le )
  4. « Les épreuves et les vedettes de la semaine », Le Miroir des sports, (consulté le )
  5. « FC Oloron bat Stade Hendayais », Le Patriote des Pyrénées, (consulté le )
  6. « Le circuit Clément de Tarbes », L'Auto, (consulté le )
  7. « Le comté de Surrey à Pau », L'Auto, (consulté le )
  8. « Palois et Stadistes parisiens font match nul », L'Auto, (consulté le )
  9. « Ouverture de la Saison de Rugby », sur Pirineas, Le Mémorial des Pyrénées, (consulté le )
  10. « Section paloise. Site officiel. L'Historique du club », sur tital.chez.com (consulté le )
  11. « Il y a trente ans », sur Gallica, L'Indépendant des Basses-Pyrénées, (consulté le )
  12. « FC Oloron bat Stade Tarbais », Le Patriote des Pyrénées, (consulté le )
  13. « Match Possibles-Probables », Le Patriote des Pyrénées, (consulté le )
  14. « Match France-Angleterre », Le Patriote des Pyrénées, (consulté le )
  15. (en) Julien Bonnefoy, Histoires insolites du rugby, City Edition, (ISBN 978-2-8246-3262-9, lire en ligne)
  16. Henri Garcia, Fabuleuse histoire du rugby, Éditions De La Martinière, (ISBN 978-2-7324-5794-9, lire en ligne)
  17. « Match France-Irlande », Le Patriote des Pyrénées, (consulté le )
  18. « Cambre rejoint l'Aviron bayonnais », Le Patriote des Pyrénées, (consulté le )
  19. « Etat-Civil », sur Gallica, Le Patriote des Pyrénées, (consulté le )
  20. « Les surprises de la licence », sur Gallica, L'Indépendant des Basses-Pyrénées, (consulté le )
  21. « Aspremontoise », Le Patriote des Pyrénées, (consulté le )
  22. « Le Miroir des sports : publication hebdomadaire illustrée », (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henri Garcia, La fabuleuse histoire du rugby, Éditions de la Martinière, , 935 p. (ISBN 2-7324-2260-6)

Liens externes[modifier | modifier le code]