Télésille

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Télésille
Naissance Ve siècle av. J.-C.
Argos
Activité principale
poétesse
Auteur
Langue d’écriture grec ancien
Genres
poésie

Télésille (en grec ancien Τελέσιλλα / Telésilla) est une poétesse[1] grecque de la première moitié du VIe siècle av. J.-C.[1]. Native d'Argos[1] ; elle est célèbre comme héroïne pour avoir sauvé sa ville natale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Télésille d'Argos est une poétesse du Ve siècle av. J.-C. Souffrant d'une santé fragile durant l'enfance, l'oracle de Delphes indique qu'elle devra consacrer sa vie aux muses. Elle gagne l'admiration des Argiens par sa poésie[2].

Selon une tradition rapportée par Plutarque[3], quand Cléomène Ier, roi de Sparte[4], attaque Argos en -510[1] et tue tous les hommes capables de porter une arme, Télésille fait une sortie à la tête des femmes armées, qui amène Cléomène à se retirer sans combattre. Une fête fut instituée en mémoire de cet événement ; appelée Hybristica ou Endymatia, où hommes et femmes échangeaient leurs vêtements ; et une statue fut élevée en l'honneur de l'héroïne dans le temple d'Aphrodite à Argos : Télésille était représentée en train de se coiffer d'un casque, avec des livres à ses pieds[4].

Hérodote[5] ne fait pas référence à l'intervention de Télésille, mais mentionne un oracle prédisant que le féminin un jour ferait la conquête du masculin, et c'est peut-être de là que vient la tradition. Une statue vue par Pausanias[6] peut ne pas avoir été destinée à Télésille, et pourrait tout aussi bien représenter Aphrodite, en tant que femme d'Arès et déesse guerrière (les livres, cependant, semblent hors de propos). L’Hybristica, là encore, peut n'être qu'une fête religieuse en rapport avec le culte de quelque divinité androgyne.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Des poèmes de Télésille, seules deux lignes demeurent, citées par le grammairien Héphaestion[7], apparemment à partir d'un Parthenion ou chant pour un chœur de jeunes filles, plus quelques mots isolés. Les deux vers conservés sont en mètre télésilléen, rythme propre à Télésille.

Cette Artémis, ô vierges, fuyant Alphéos[8]...

Évocations[modifier | modifier le code]

Littérature[modifier | modifier le code]

La femme de lettres Marie-Jeanne L'Héritier de Villandon (1664-1734) fut immortalisée dans le Parnasse littéraire sous le nom de « Muse Télésille »[réf. nécessaire].

Art contemporain[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d 2015 Lucien de Samosate, p. 722.
  2. Olivier Gaudefroy, Elles ont fait l'Antiquité: vingt-cinq scènes de vie d'intellectuelles grecques et romaines, Turquoise, (ISBN 978-2-918823-14-8, lire en ligne)
  3. Plutarque, Œuvres morales [détail des éditions] [lire en ligne], 245 c-f.
  4. a et b Robert 1981, p. 98
  5. Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne], VI, 76.
  6. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], II, 20, 8.
  7. David A. Campbell, Greek Lyric, Harvard-Heinemann (Loeb), t. IV, Londres.
  8. Traduction de Renée Vivien, Les Kitharèdes, 1904, sur Wikisource. Les deux vers sont traduits sur une seule ligne.
  9. Musée de Brooklyn - Centre Elizabeth A. Sackler - Telesilla
  10. Judy Chicago, The Dinner Party : From Creation to Preservation, Londres, Merrel 2007. (ISBN 1-85894-370-1).

Bibliographie[modifier | modifier le code]