Symbole de Pochhammer

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En mathématiques, le symbole de Pochhammer est une fonction spéciale utilisée en combinatoire et en théorie des fonctions hypergéométriques. Cette notation a été introduite par Leo Pochhammer. Elle sert à dénoter la factorielle croissante et la factorielle décroissante.

Notation[modifier | modifier le code]

Le symbole qui représente cette fonction est employé dans plusieurs variantes :

(entre autres en combinatoire)
ou (en analyse)
(autres usages)

En théorie des fonctions spéciales, on note par la factorielle croissante (ou puissance montante)

,

alors que le même symbole est utilisé en combinatoire pour représenter la factorielle décroissante (ou puissance descendante)

.

Pour éviter des confusions, on utilise fréquemment - et ce sera fait ici - le symbole pour la factorielle croissante et pour la factorielle décroissante.

Enfin, il y a deux autres notations introduites par Ronald L. Graham, Donald Knuth et Oren Patashnik dans leur livre Concrete Mathematics[1], notations qui remontent respectivement à A. Capelli (1893) et à L. Toscano (1939)[2]. Ils écrivent

,

pour la factorielle croissante, et

pour la factorielle décroissante.

Exemples (avec les notations utilisées en combinatoire) :

Définition et usage (notations utilisées en combinatoire)[modifier | modifier le code]

On note

la factorielle croissante et

la factorielle décroissante.

Si et sont des entiers, on a :

pour la factorielle croissante, et
pour la factorielle décroissante.

Le produit vide ou est défini comme étant égal à 1 dans les deux cas. On peut étendre la définition à des valeurs non entières de n par

pour la factorielle croissante,
pour la factorielle décroissante.

D’après les propriétés de la fonction Gamma, cette définition est cohérente avec celle pour les valeurs entières de n.

Propriétés[modifier | modifier le code]

Les factorielles croissantes et décroissantes sont liées aux coefficients binomiaux par les relations suivantes :

Par conséquent, de nombreuses identités sur les coefficients binomiaux se transportent aux factorielles croissantes ou décroissantes.

Une factorielle croissante s'exprime comme une factorielle décroissante à partir de l'autre bout :

Ceci est un cas particulier de la relation :

entre factorielles croissantes et décroissantes.

Observons que les factorielles croissantes et décroissantes sont définies dans tout anneau, donc l'élément peut être par exemple un nombre complexe, un polynôme ou toute fonction à valeur complexe.

Lien avec le calcul ombral[modifier | modifier le code]

La factorielle décroissante apparaît dans une formule qui permet de représenter un polynôme en utilisant l'opérateur de différence , qui est similaire à la formule de Taylor en analyse. Dans cette formule, la factorielle décroissante joue le rôle, dans le calcul des différences finies, du monôme en calcul différentiel. Remarquons par exemple la similitude entre

et de

désigne l'opérateur de dérivation des polynômes. L'étude d'analogies de ce type est connue sous le nom de calcul ombral. Une théorie générale qui couvre de telles relations est donnée par la théorie des suites de Sheffer. Les factorielles croissantes et décroissantes sont de telles suites, et vérifient :

Coefficients de connexion[modifier | modifier le code]

Comme les factorielles décroissantes forment une base de l'anneau des polynômes, on peut exprimer le produit de deux factorielles comme combinaison linéaire de factorielles. La formule est :

Les coefficients de sont appelés les coefficients de connexion. Ils ont une interprétation combinatoire : c'est le nombre de façons de fusionner éléments pris dans un ensemble à éléments et éléments pris dans un ensemble à éléments.

q-symbole de Pochhammer[modifier | modifier le code]

Il existe un équivalent du symbole de Pochhammer dans les q-séries : le q-symbole de Pochhammer, défini comme suit.

avec

.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Ronald L. Graham, Donald Knuth et Oren Patashnik (trad. Alain Denise), Mathématiques concrètes : Fondations pour l'informatique, Vuibert, coll. « Vuibert informatique », , 2e éd., 687 p. (ISBN 978-2-7117-4824-2), p. 52.
  2. Donald E. Knuth, The Art of Computer Programming (vol. 1), p. 50.
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Pochhammer symbol » (voir la liste des auteurs).
  • (en) Larry C. Andrews et Ronald L. Phillips, Mathematical Techniques for Engineers and Scientists, 2003

Lien externe[modifier | modifier le code]

(en) Eric W. Weisstein, « Pochhammer Symbol », sur MathWorld