Sillery (Québec)

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Sillery
Sillery (Québec)
Avenue Maguire, artère commerciale du quartier
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Municipalité Québec
Statut Quartier
Arrondissement Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge
Démographie
Population 13 570 hab. (2016)
Densité 1 797 hab./km2
Langue(s) parlée(s) Français
Géographie
Coordonnées 46° 46′ 48″ nord, 71° 15′ 11″ ouest
Superficie 755 ha = 7,55 km2
Divers
Site(s) touristique(s) Villa Bagatelle, Parc du Bois-de-Coulonge
Localisation
Carte
Quartiers de la ville de Québec.

Sillery est un des 35 quartiers de la ville de Québec, et un des sept qui sont situés dans l'arrondissement Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge.

De 1856 à 2001, Sillery était une municipalité. Elle fut connue sous le nom de Saint-Colomb de Sillery de 1856 à 1947 ainsi que Sillery par la suite. Verdoyant et non loin du centre-ville, le quartier est reconnu pour abriter un des secteurs résidentiels les plus huppés de Québec bien qu'il comprenne à certains endroits des logements plus modestes.

Portrait du quartier[modifier | modifier le code]

Sillery est situé en bordure du fleuve Saint-Laurent et comprend une étroite bande de terrain au pied de la falaise de la colline de Québec, ainsi qu'une portion bien plus importante en haut de celle-ci. Le territoire du quartier est légèrement différent de celui de l'ancienne ville de Sillery, intégrée dans Québec depuis le .

La physionomie du quartier est aussi caractérisée par d'immenses terrains situés entre le chemin Saint-Louis et la falaise.

Le boulevard René-Lévesque Ouest (anciennement appelé Saint-Cyrille), sépare Sillery du quartier Saint-Sacrement, et borde le cimetière Saint-Michel-de-Sillery où est enterré l'ancien premier ministre René Lévesque.

Toponyme[modifier | modifier le code]

Le quartier ainsi que l'ancienne ville sont nommés en l'honneur de Noël Brûlart de Sillery, chevalier de Malte, diplomate, prêtre français et commandeur de Troyes, ayant vécu entre 1557 et 1640[1]. Il s'intéressa aux « Relations des Jésuites en Nouvelle-France » et après avoir donné 40 000 livres, une mission jésuite s’établit dans l'anse Saint-Joseph, à l'emplacement de l'actuelle maison des Jésuites de Sillery[2].

Auparavant, le cap en face de l’église de Saint-Michel de Sillery portait le nom de Kamiskoua-Ouangachit (en français « Pointe-aux-Anguilles ») [1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Seigneurie de Sillery[modifier | modifier le code]

Blason de la ville de Sillery

De 1856 au , Sillery était une ville de la banlieue de Québec. La première concession à l’origine du domaine de la seigneurie de Sillery consiste en 130 arpents allant du fleuve jusqu’au chemin Saint-Ignace, sur laquelle les Jésuites établissent leur mission dès 1637. La mission est fondée grâce au soutien de Noël Brûlart de Sillery qui donnera son nom à la ville. En 1640, les Augustines fondent le premier hôpital du Canada dans l'anse voisine de la mission. En 1651, les terres de Sillery sont érigées en fief et seigneurie. D’une profondeur d’une lieue et demie, la seigneurie de Sillery rejoint celle de Gaudarville, à une lieue en amont sur le fleuve.

La première villa est construite en 1732 par Monseigneur Pierre-Herman Dosquet. Acquise, agrandie et renommée par plusieurs occupants, la villa est détruite dans un incendie en 1867 et devient propriété en 1877 des pères rédemptoristes qui en feront le cimetière Saint-Patrick[3]. Le domaine Cataraqui est construit à partir de 1850 par Edward Stavely pour le marchand Henry Burstall.

Équarrisseurs de bois au travail sur les berges de l'anse de Sillery, vers 1900

XXe et XXIe siècles[modifier | modifier le code]

Au XIXe siècle, Sillery a grandement contribué au développement économique de la région, entre autres par l'Anse au Foulon où l'on pratiquait le commerce du bois et la construction de navires. En 1860, quatre petits bourgs ouvriers côtoient de grandes propriétés accessibles par le chemin Cap-Rouge, devenu chemin Saint-Louis en 1929, et habités par les entrepreneurs de l'industrie forestière. Plusieurs de ces propriétés passeront aux mains de communautés religieuses. Dans les années 1930, l'architecte Robert Blatter construit dans Sillery les premières résidences de style international, dont la maison Kerhulu sur le chemin Saint-Louis, au Québec.

La Jonction Sillery en 1946. Au coin du boulevard Saint-Cyrille ouest et de l'avenue des Érables, à Québec. Construite en 1912, la Jonction Sillery sert de salle d'attente pour les usagers du tramway de Sillery et de Saint-Sacrement. L'édifice d'abord en bois puis en brique est démoli en 1950 pour faire place à une construction neuve de trois étages. Aujourd'hui 310, boulevard René-Lévesque Ouest, Québec.

Au début des années 1960, quelques domaines sont lotis pour permettre la construction de maisons. De même, la construction du boulevard Champlain entraînera la destruction de plusieurs anciennes maisons des bourgs ouvriers installés le long du fleuve.

Le quartier a été habité par de nombreux lieutenants-gouverneurs, premiers ministres et ministres de la province.

Le père Barthelemy Vimont affirme qu'il y eut une première « réserve indienne » à Sillery. Il en glisse quelques mots dans les œuvres complète de Louis-Armand de Lom d'Arce, mieux connu sous le nom de Lahontan.

« La bourgade de sainct Ioseph, dite Sillery, distante de Quebec de deux petites lieuës, est composée d'environ 35. ou 40. familles de Sauuages Chrestiens qui s'y sont arrestez, et y demeurent toute l'année, excepté les temps de leur chasse. [...]. Ces familles arrestées sont composées de deux sortes de personnes : les vns Montaignets, les autres Algonquins. »

— Père Barthelemy Vimont, Lahontan, Œuvres complètes, p.277, note 93.

Le territoire de Sillery est érigé en paroisse civile le sous l’appellation de Paroisse de Saint-Colomb-de-Sillery. Cette paroisse est fondée de la scission avec les Paroisses St. Foye (Sainte-Foy) et de Québec. Le , une modification du statut et du toponyme est effectuée. Elle devient la Cité de Sillery. Le , le statut de la cité est modifié pour celui de Ville de Sillery[4].

Liste des maires de Saint-Colomb-de-Sillery et de Sillery[modifier | modifier le code]

Hommages toponymiques[modifier | modifier le code]

  • L'avenue des Maires-Gauthier a été nommée en l'honneur des maires Jean-Baptiste Gauthier de Varennes et Jos-Arthur Gauthier, en 1984, dans la ville de Sillery, maintenant présente dans la ville de Québec.
  • La rue du Maire-McInenly a été nommée en l'honneur de ce maire, en 1984, dans la ville de Sillery, maintenant présente dans la ville de Québec.
  • La rue du Maire-Roche a été nommée en l'honneur de ce maire, en 1984, dans la ville de Sillery, maintenant présente dans la ville de Québec.
  • La rue des Maires-Sharples a été nommée en l'honneur des maires Sharples Sénior et Junior, en 1950, dans la ville de Sillery, maintenant présente dans la ville de Québec.
  • La rue des Maires-Timmony a été nommée en l'honneur des maires Timmony, Charles et James, vers 1940, dans la ville de Sillery, maintenant présente dans la ville de Québec.
  • L'avenue du Maire-Beaulieu a été nommée en l'honneur du maire Beaulieu en 1984 dans l'ancienne ville de Sillery, maintenant présente dans la ville de Québec.
  • La rue du Maire-Blais a été nommée en l'honneur du maire Blais en 1985 dans l'ancienne ville de Sillery, maintenant présente dans la ville de Québec. La bibliothèque Charles-H. Blais a été nommée en son honneur

Artères principales[modifier | modifier le code]

Parcs, espaces verts et loisirs[modifier | modifier le code]

Villa Bagatelle

Musées, théâtres et lieux d'expositions[modifier | modifier le code]

Maison des Jésuites de Sillery

Culte[modifier | modifier le code]

Une statue dédiée à la Vierge Marie a été érigée en l'honneur de la visite du Pape Jean-Paul II en septembre 1984. Sculpté par le sculpteur québécois, Lewis Pagé, cette statue haute de 9,30 mètres sur un socle de 1,20 mètre en face de l'Église Saint-Michel de Sillery. Un de ces mécènes est le joueur de hockey des Nordiques de Québec, Peter Šťastný. Elle a été bénie par procuration par le pape par l’Archevêque de Québec Mgr Louis-Albert Vachon, le 13 octobre 1984. La statue est souvent appelée, Statue à Stastny[7]

Lieux de culte[modifier | modifier le code]

  • Église Saint-Michel de Sillery[8] (1854)
  • Église Saint-Charles-Garnier[9] (1947)
  • Église Saint-Yves[10] (1963)
  • Saint Michael's Church[11] (1854), une église anglicane
  • St. Stephen and St. Vincent’s Church[12] (1967), une église copte orthodoxe

Cimetières[modifier | modifier le code]

Le premier ministre québécois René Lévesque est enterré au cimetière Saint-Michel-de-Sillery, situé le long du boulevard nommé en son honneur.

Communautés religieuses[modifier | modifier le code]

Sillery est reconnu pour le nombre important de communautés religieuses catholiques qui se sont installées sur les vastes terrains, en majorité situés entre le chemin Saint-Louis et la falaise. Certaines s'y trouvent encore, d'autres se sont départies de leur propriété:

De plus, l'administration de l'archidiocèse de Québec est située à Sillery.

Commerces et entreprises[modifier | modifier le code]

Siège de l'Industrielle Alliance, sur la Grande-Allée

Lieux d'enseignement[modifier | modifier le code]

Autres édifices notables[modifier | modifier le code]

  • Édifice SSQ (12 étages) et édifice Hydro-Québec (édifices à bureau)

Démographie[modifier | modifier le code]

Lors du recensement de 2016, le portrait démographique du quartier était le suivant[14] :

  • sa population représentait 13,1 % de celle de l'arrondissement et 2,6 % de celle de la ville.
  • l'âge moyen était de 47 ans tandis que celui à l'échelle de la ville était de 43,2 ans.
  • 71,7 % des habitants étaient propriétaires et 28,3 % locataires.
  • Taux d'activité de 61 % et taux de chômage de 4,8 %.
  • Revenu moyen brut des 15 ans et plus : 79 081 $.
Évolution démographique
1966 1971 1981 1986 1996 2006 2011 2016
14 73713 93512 82512 78414 04013 68514 33513 570

Une étude du quotidien Le Devoir place les revenus des résidents de Sillery au Top 1 % par rapport au revenu médian (situé à 50 %) de la province de Québec[15].

Jumelage[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Clément T. Dussault, « Sillery : l'an un, 1856 », Vu en ligne sur le site [1], [Sillery, Québec] : Service des archives de la ville de Sillery,‎ (ISBN 9782920314009)
  2. Commission de toponymie du Québec
  3. Légaré, Denyse. et Sainte-Foy-Sillery (Québec, Québec). Division de la culture, du loisir et de la vie communautaire., Histoire de raconter : l'arrondissement historique de Sillery, arrondissement de Sainte-Foy-Sillery, Division de la culture, du loisir et de la vie communautaire de l'arrondissement de Sainte-Foy-Sillery, [2008?] (ISBN 9782895520580 et 2895520585, OCLC 693814226, lire en ligne)
  4. « Sillery », sur mairesduquebec.com (consulté le )
  5. « Description de l'installation », sur www.ville.quebec.qc.ca (consulté le )
  6. « Centre communautaire Noël-Brûlart | Événements et Activités dans la Ville de Québec », sur Quoi faire Québec (consulté le )
  7. Jean-François Caron et Pierre Lahoud, Curiosités de Québec : tome 3, Québec, Éditions GID, , 223 p. (ISBN 9782896344642), p. 38
  8. Description de l'église Saint-Michel sur "Les églises de Québec"
  9. Description de l'église Saint-Charles-Garnier sur "Les églises de Québec"
  10. Description de l'église Saint-Yves sur "Les églises de Québec"
  11. Description de Saint Michael's Church sur "Les églises de Québec"
  12. Description de l'église St. Stephen and St. Vincent sur "Les églises de Québec"
  13. Québec Urbain
  14. Portrait sociodémographique et économique du quartier Sillery - Janvier 2019
  15. Un texte de Guillaume St-Hilaire, « Où vivent les plus riches et les plus pauvres? », sur Le Devoir (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul Trépanier, Une ville, Sillery, Montréal, Revue Continuité, no 42, hiver 1989, , 58 p., p. 44-52

Liens externes[modifier | modifier le code]