Seshemnefer III

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Seshemnefer III
Nom en hiéroglyphe
sT33nfrA1
Transcription śšm-nfr
Naissance Entre 2 414 et 2 395 av. J.-C.[1]
Décès Entre 2 367 et 2 355 av. J.-C.[1]
Famille
Père Seshemnefer II
Mère Henoutsen
Conjoint Hetephéres
Enfant(s) Seshemnefer
Néfersechemptah
Fratrie Rêour
Sépulture
Nom G 5170
Type Mastaba
Date de découverte Gizeh
Découvreur 1910
Fouilles Hermann Junker
Objets Serdab pourvu de statues du défunt
trois puits funéraires dont un contenant le sarcophage de Seshemnefer
Vases canopes
Appui-tête en albâtre
Vaisselle rituelle en pierre

Seshemnefer III[2],[3] est un vizir de l'Égypte antique ayant probablement exercé sa magistrature sous le règne de Djedkarê Isési, pharaon de la Ve dynastie. Il occupe donc un rang éminent dans la hiérarchie sociale de l'Égypte antique, cette charge équivalent au poste de premier ministre et de confident du roi.

Généalogie[modifier | modifier le code]

Seshemnefer appartient à une famille de courtisans et de dignitaires de la Ve dynastie. Il porte le nom de son père et possède également un mastaba non loin de celui de ce dernier (G 5080).

Il épouse une dame au nom d'Hétephéres, portant les titres de fille royale, de prêtresse d'Hathor dame du sycomore et de prêtresse de Neith, l'ouvreuse des chemins[4]. De cette union naîtront deux fils. Son aîné portera également le nom de Seshemnefer, tandis que le second se nommera Néfersechemptah. Tous deux sont des scribes royaux rattachés à l'administration du vizir, leur père.

Sépulture[modifier | modifier le code]

Vue du mastaba de Seshemnefer III à Gizeh

Son mastaba a été mis au jour à Gizeh par Hermann Junker dans les années 1910. Il est situé dans la nécropole occidentale du célèbre site, parmi une véritable ville de mastaba. Il possède une chapelle d'accueil à laquelle on accède par une courette donnant sur l'extérieur du monument. L'ensemble des pièces de la tombe est décoré de reliefs qui au moment de leur découverte conservaient encore leur couleur.

La salle des offrandes, avec ses deux fausses-portes destinées au culte funéraire du défunt et de son épouse, a été prélevée du site et est actuellement visible au musée de l'université de Tübingen en Allemagne[5]. Les scènes que les murs de cette chapelle comportent ont ainsi conservé toute leur fraîcheur et font partie des chefs-d'œuvre du genre exposés parmi les collections égyptologiques[6].

Dans la pièce principale, dans une longue procession figurée sur quatre registres, défilent les trente-six domaines funéraires rattachés au culte funéraire du vizir[7].

Parmi ces domaines, vingt-et-un sont royaux et dépendent du culte funéraire de souverains aussi ancien que Snéfrou :

  • deux sont au nom de Snéfrou,
  • cinq, au nom de Khéops,
  • un, au nom de Khéphren,
  • cinq, au nom d'Ouserkaf,
  • cinq, au nom de Sahourê,
  • un, au nom de Néferirkarê,
  • enfin deux sont au nom d'un pharaon dont le nom a été martelé méticuleusement, et dont seul le signe subsiste à l'intérieur du cartouche. Plusieurs souverains pourraient correspondre mais, pour cette période de l'Ancien Empire, rares sont ceux à avoir été effacés des documents officiels, comme la tombe du vizir pouvait l'être. Il est probable que le cartouche de ce souverain devenu anonyme soit celui Chepseskarê.

Cette tombe comportait trois puits desservant trois sépultures attribuées à Séchemnéfer et sa famille. Son sarcophage en calcaire a été retrouvé dans l'une d'elles ainsi que quelques restes du viatique funéraire qui l'accompagnait.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (de) Ingrid Gammer-Wallert, Von Gisa zu Tübingen : Die bewekte Geschichte der Mastaba G 5170, Köpfer & Meyer, (lire en ligne [PDF]).
  2. (en + fr) Yannis Gourdon, « Seshemnefer 3 », sur la base de données AGÉA (Anthroponymes et Généalogies de l’Égypte Ancienne), Institut français d'archéologie orientale, (consulté le ).
  3. (en + fr) Luc Delvaux et Eugène Warmenbol, « Trois Seshemnefer et trente-six domaines », The Journal of Egyptian Archaeology, vol. 84,‎ , p. 57-69 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  4. Cf. H. Junker, § Die Familie. ß) Die Frau, p. 207.
  5. Ce monument fait partie des cinq mastaba qui ont été démontés pour être exposés dans les musées allemands au début du XXe siècle ; pour le voir se rendre au Museum Schloß Hohentübingen, das Opferkammer
  6. Cf. E. Brunner-Traut, p. 18–32.
  7. Pour une liste complète des domaines funéraires cf. H. Junker, § d) Der Totendienst. ß) Die Stiftungsgüter, p. 209-213 et planche IV

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hermann Junker, Gîza III. Grabungen auf dem Friedhof des Alten Reiches bei den Pyramiden von Gîza. Band III. Die Mastabas der vorgeschrittenen V. Dynastie auf dem Westfriedhof., Hölder-Pichler-Tempsky A. G., .
  • Emma Brunner-Traut, « Zur Tübinger Mastaba Seschemnofers III. », MDAIK, no 15,‎  ;
  • Emma Brunner-Traut, Die Altägyptische Grabkammer Seschemnofers III. aus Gîsa, Philip von Zabern,  ;
  • Ingrid Gamer-Wallert, « Die bewegte Geschichte der Mastaba Seschemnofers III. (G 5170) », Sokar, no 9,‎ .
  • (de) Emma Brunner-Traut, Die altägyptische Grabkammer Seschemnofers III. aus Gîsa: eine Stiftung des Geheimen Hofrats Dr. h. c. Ernst von Sieglin an die Tübinger Universität, Von Zabern Verlag, (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]