Sanidine

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Sanidine
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Sanidine
Azulicite (var. Sanidine), Mina La Pili, Chihuahua, Mexique. (3,5 × 2,2 cm)
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique AlKO8Si3 K Al Si3 O8
Identification
Masse formulaire[2] 278,3315 ± 0,0034 uma
Al 9,69 %, K 14,05 %, O 45,99 %, Si 30,27 %,
Couleur Gris, jaunâtre, rougeâtre, jaune rougeâtre, blanc, incolore, blanchâtre, rosâtre.
Système cristallin Monoclinique
Réseau de Bravais Centré C
Classe cristalline et groupe d'espace Prismatique ;
2/m
Macle Macle de Carlsbad par interpénétration, avec c comme axe de macle, macle de Baveno sur {021}, macle de Manebach sur {001}
Clivage {001} parfait, {010} bon.
Cassure Irrégulière, conchoïdale
Habitus Tabulaire (d’où le nom du minéral), prismatique, aciculaire.
Échelle de Mohs 6
Trait Blanc
Éclat Vitreux, nacré, mat.
Propriétés optiques
Indice de réfraction a=1,518-1,525,
b=1,523-1,53
g=1,525-1,531
Biréfringence Biaxial (-) ; 0.0060-0.0070
2V = 18-63°
Fluorescence ultraviolet aucune
Transparence Transparent, translucide
Propriétés chimiques
Densité de 2,56 à 2,62
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité détectable

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La sanidine est une espèce minérale du groupe des silicates, sous-groupe des tectosilicates, famille des feldspaths, sous-famille des felsdpaths potassiques (K-Feldspath), de formule K Al Si3 O8 avec des traces de Fe, Ca, Na et H2O.

Les autres membres de la sous-famille sont l'orthose et le microcline.

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

Décrite par le minéralogiste Karl Wilhelm Nose (de) en 1789, elle tire son nom du grec sanis - sanidos (planche - planchette), en allusion à la forme de ses cristaux.

Topotype[modifier | modifier le code]

Drachenfels, Eifel, Rheinland, Allemagne[3].

Gîtologie[modifier | modifier le code]

La sanidine est caractéristique des rhyolites et autres roches magmatiques silico-potassiques, solidifiées par une chute rapide de température. Elle s’y forme au-dessus de 700 °C, généralement en gros cristaux isolés.

Cristallographie[modifier | modifier le code]

  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 8,562 Å, b = 12,996 Å, c = 7,193 Å, Z = 4 ; beta = 116,016 ° V = 719,28 Å3
  • Densité calculée = 2,53
  • Polymorphe de feldspath alcalin stable à haute température.

La sanidine correspond au degré maximal de désordre : chaque tétraèdre contient en moyenne 25 % d'aluminium et 75 % de silicium. C'est le polymorphe qui intervient à la plus haute température.

Synonymie[modifier | modifier le code]

Il existe pour ce minéral de nombreux synonymes[4] :

  • feldspath vitreux [5]
  • gränzerite, espèce décrite sur des échantillons de Bohême en 1934, depuis déclassée comme synonyme[6].
  • rhyacolite (G. Rose)[7]
  • riacolite

Variétés[modifier | modifier le code]

  • azulicite, une variété qui présente une forte iridescence et qui est taillée pour la joaillerie, reconnue comme pierre fine.
  • barium-sanidine, une variété riche en baryum (5 % de BaO), décrite à Comb Butte (Comté de Chouteau, Montana, États-Unis), mais présente en d'autres lieux de ce pays[8].

Critères d'identification[modifier | modifier le code]

Les différences entre l'orthose, le microcline, l'anorthose et la sanidine sont d’appréciation subjective au seul examen visuel. Le microcline tend à avoir une coloration plus franche et profonde (cas de l’amazonite). La sanidine ne montre pas de macle lamellaire, laquelle est commune dans le cas du microcline. En revanche, il est possible de voir des stries sur les surfaces de clivage dans le cas de la sanidine. L'anorthose et la sanidine apparaissent habituellement en cristaux plats. Pour l'orthose, ce sont les critères d’environnement qui peuvent orienter la reconnaissance sur le terrain.

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

Il existe dans le monde de très nombreux gisements de ce minéral.

En France
Au Canada
Madagascar

Galerie[modifier | modifier le code]

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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Klaproth, M.H. (1810) : Chemische Untersuchung des glasigen Feldspaths vom Drachenfels, Beiträge zur chemischen Kenntniss der Mineralkörper, Fünfter Band, Rottmann Berlin, 12-18
  4. Index alphabétique de nomenclature minéralogique, BRGM
  5. Traité des roches considérées au point de vue de leur origine, par Henri Coquand, 1857
  6. Descriptive List of the New Minerals 1892-1938, par George Letchworth, 2007
  7. Traité de minéralogie, volume 4, par Armand Dufrénoy, 1856
  8. Bideaux, R.A., et al (1960), Some new occurrences of minerals of Arizona, AZ Geol. Soc. Digest: 3: 53-56.
  9. Roland Pierrot, Paul Picot et Jean-Jacques Périchaud, Inventaire minéralogique de la France n°1 - Cantal, BRGM et Éd. G. de Bussac, 1971.
  10. Roger de Ascenção Guedes, E. Médard et J. Mergoil, « Minéralogie des volcans du mont Denise, Espaly-Saint-Marcel, Haute Loire », Le Règne minéral, no 62,‎ , p. 9-22.
  11. J.L. Designolle, « Massif du Sancy (Puy de Dôme) », Le Cahier des Micromonteurs, no 4,‎ , p. 8-9.
  12. Bull. Soc. Franç. Minéralo. Cristallo., n° 97, 1974, p. 450-464.
  13. (en) G.Y. Chao, D.C. Harris, A.W. Hounslow, J.A. Mandarino et G. Perrault, « Minerals from the nepheline syenite, Mont St. Hilaire, Québec », Canadian Mineralogist, no 9,‎ , p. 109-123.
  14. J. Behier (1963), « Carte minéralogique de Madagascar », Archive Service géologique Madagascar, 1871.