Sainte-Anne-de-la-Pérade

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Sainte-Anne-de-la-Pérade
Sainte-Anne-de-la-Pérade
sur la rivière Sainte-Anne, chemin de glace
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Région Mauricie
Subdivision régionale Les Chenaux
Statut municipal Municipalité
Mairesse
Mandat
Suzanne Rompré
2021-2025
Code postal G0X 2J0
Constitution
Démographie
Gentilé Péradien, ienne
Population 2 031 hab. ()
Densité 16 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 35′ 00″ nord, 72° 12′ 00″ ouest
Superficie 12 950 ha = 129,5 km2
Divers
Fuseau horaire Heure de l'Est
Code géographique 2437205
Localisation
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Liens
Site web https://sadlp.ca/

Sainte-Anne-de-la-Pérade est une municipalité du Québec (Canada) de la MRC Les Chenaux, dans la région de la Mauricie[1], localisée sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, à l'embouchure de la rivière Sainte-Anne, sur la route 138 (Chemin du Roy), entre les villes de Trois-Rivières et de Québec.

Sainte-Anne-de-la-Pérade est la capitale mondiale de la pêche au poulamon atlantique ou petit poisson des chenaux. La saison de pêche au poulamon dure généralement du 26 décembre au 16 février. Chaque hiver, fidèles adeptes et touristes visitent Sainte-Anne-de-la-Pérade pour la pêche sur glace. Un village temporaire, constitué de cabanes de pêcheurs, se dresse les eaux gelées de la rivière Sainte-Anne[2],[3].

La pièce maîtresse de la municipalité est l'église Sainte-Anne[4], une église catholique érigée sur le modèle de la basilique Notre-Dame de Montréal[5].

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte
Dans la MRC : Les Chenaux.

La municipalité est traversée par la rivière Sainte-Anne. L'île de la Batture est située au sud.

Histoire[modifier | modifier le code]

Statue de sainte Anne et Marie enfant, sculpture de bois (chêne), œuvre de Mathias Zen (1839-1921), acquise en 1885 par l'église de la paroisse[6]

Les origines de cette localité remontent à la fin de l’année 1666, ou tout début de l’année 1667, avec la concession de la seigneurie de Sainte-Anne (ou de l’île Sainte-Anne) par l’intendant Jean Talon à Michel Gamelin. L'acte de concession est disparu, mais le titre est clairement mentionné dans l’acte de vente du  : «audit vendeur [Michel Gamelin] appartenant par concession qui lui en a été donnée par Messrs Jean Talon». La date de concession n’est pas connue, mais la première concession par Gamelin au titre de seigneur date du . C'est le début du peuplement permanent, c'est l'année retenue depuis les années 1940 comme année de fondation de la localité[7]. Des festivités marquant les 350 ans ont eu lieu en 2017. Cette seigneurie mesurait une demi-lieue de front sur une lieue de profondeur, et comprenait l’île Saint-Ignace et l’île Sainte-Marguerite[8].

Le , la seigneurie de Sainte-Anne a été vendue par Michel Gamelin à Edmond de Suève et Thomas de Lanouguère (Lanaudière), devant le notaire Duquet à Québec.

Le , l'intendant Jean Talon concède une superficie supplémentaire à Edmond de Suève et Thomas Tarieu de Lanouguère (ou Lanaudière), de sorte que la seigneurie mesurera dorénavant 1,5 lieue (4,8 km) de front sur la même profondeur d'une lieue (3,2 km). Une augmentation de 3 lieues fut donnée à Marguerite Denis, veuve de Thomas Tarieu, par le gouverneur Frontenac et l'intendant Champigny, le . Les îles en face furent ajoutées à la seigneurie le , et confirmées le . Le , l'ordre fut réfuté et les îles furent données à Pierre-Thomas Tarieu de La Pérade, fils de Thomas Tarieu, qui était marié à Madeleine de Verchères, héroïne canadienne qui, à 14 ans, avait défendu avec bravoure le fort de ses parents contre les Iroquois. Suivant une autre augmentation de territoire en à Pierre-Thomas Tarieu, le nom de Sainte-Anne-de-la-Pérade fut donné en son honneur[9].

La paroisse catholique commence dès 1667 avec l'établissement des premiers colons. Une chapelle est sans doute aménagée dans une des maisons du lieu. Vers 1671 est construite la première église. Le plus vieil acte des registres paroissiaux conservés date de 1679. Il est possible qu'ils aient été ouverts dès 1667[10]. Il faudra attendre l'année 1693 pour que la paroisse puisse subvenir entièrement aux besoins d'un curé qui pourra alors y résider en permanence. L'érection canonique de la paroisse date du .

En 1820, le bureau de poste ouvre. En 1845, la paroisse municipale est établie, et abolie deux ans plus tard lors d'une restructuration des municipalités provinciales, et est rétablie en 1855. En 1912, le village est séparé de la paroisse municipale et fut incorporé comme village municipal de la Pérade[9].

Général De Gaulle à Sainte-Anne-de-la-Pérade, sur le chemin du Roy, de Québec à l'hôtel de ville de Montréal

Le 24 juillet 1967, vers 11:30, le général De Gaulle, lors de son voyage au Québec, arrive sur place en ayant emprunté déjà une partie du chemin du Roy, première route créée vers 1660, route qu'il suit lors du voyage qu'il a voulu faire entre la ville de Québec, d'où il est parti le même jour vers 09:15, et l'arrivée prévue à Montréal en soirée, vers 18:45. Il s'arrête dans la municipalité et prononce alors un petit discours d'une durée d'environ 7 minutes.

En , le village et la paroisse municipale fusionnent pour créer la nouvelle municipalité de Sainte-Anne-de-la-Pérade.

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique
1996 2001 2006 2011 2016 2021
2 1811 9141 8892 0722 0192 031
(Sources : Statistique Canada)


Logements privés occupés par les résidents permanents (en 2011) : 954 (sur un total de 1019 logements).

Langue maternelle en 2011:

  • Le français comme langue maternelle : 94,1 %
  • L'anglais comme langue maternelle : 1,0 %
  • Maitrisant l'anglais et le français : 400 habitants ou 19,3%.

En 2011, l'âge médian de la population était de 51,1 ans[11].

Administration[modifier | modifier le code]

Faisant partie à l'origine du comté de Champlain, Sainte-Anne-de-la-Pérade est incorporée à la Municipalité régionale de comté (MRC) de Francheville en 1982. En 2002, elle est incluse dans la Municipalité régionale de comté (MRC) Les Chenaux[12], à la suite de la création de la nouvelle ville de Trois-Rivières et la dissolution de la MRC de Francheville

Les élections municipales se font en bloc pour le maire et les six conseillers[13].

Sainte-Anne-de-la-Pérade
Maires depuis 2005
Élection Maire Qualité Résultat
2005 Gilles Devault Voir
2009 Yvon Lafond Voir
2013 Diane Aubut Voir
2017 Voir
2021 Suzanne Rompré Voir
Élection partielle en italique
Depuis 2005, les élections sont simultanées dans toutes les municipalités québécoises

Produits du terroir[modifier | modifier le code]

Les fromages Le Ste-Anne et Le baluchon sont fabriqués par la fromagerie FX Pichet de Sainte-Anne-de-la-Pérade. Le Ste-Anne est un fromage à pâte molle fait de lait de vache biologique

Les boissons du Roy sont également un produit local créé par la Ferme Tournesol de Sainte-Anne-de-la-Pérade. Ces boissons alcoolisées sont faites à partir de petits fruits des champs tel que les fraises, bleuets, framboises et petites baies.

Attraits[modifier | modifier le code]

Panneau d'interprétation portant sur le tourisme à Sainte-Anne-de-la-Pérade, placé devant l'église.

Pêche aux petits poissons des chenaux[modifier | modifier le code]

Les Attikameks pratiquaient la pêche au poulamon Atlantique ou petit poisson des chenaux bien avant l'arrivée des Européens en terre d'Amérique. À Sainte-Anne-de-la-Pérade, les petits poissons des chenaux sont redécouverts dans la rivière Sainte-Anne, par hasard, en février 1938.

La pêche sur glace au poulamon Atlantique fait la renommée mondiale de Sainte-Anne-de-la-Pérade. Si la glace est solide, chaque année, entre le 26 décembre et le 16 février, la rivière Sainte-Anne devient un village de cabanes sur la glace, au cœur même de Sainte-Anne-de-la-Pérade.

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Hôtel de ville, Chemin du Roy (route 138)

Le chemin du Roy (route 138), une des vieilles routes d'Amérique du Nord, traverse Sainte-Anne-de-la-Pérade.

L'église, construite entre 1855 et 1869, s'inspire de l'architecture gothique ; ses plans sont adaptés à partir de la basilique Notre-Dame de Montréal. Les doubles clochers culminent à 33 mètres. Elle contient une statue de sainte Anne, réalisée par le Belge Mathias Zen, et achetée en 1885. Elle est dotée d'un orgue Casavant[14] inauguré par Bernard Piché, organiste à la cathédrale de Trois Rivières, le . La crypte de l'église est accessible au public, depuis 2010, de la fin juin à la mi-août. C'est un des rares lieux d'inhumation Ad sanctos ouverts aux visites guidées et à son interprétation au Canada.

Le Domaine seigneurial Sainte-Anne présente l'histoire de trois personnages historiques célèbres ayant habité les lieux, soit Madeleine de Verchères, Elizabeth Hale et Honoré Mercier. L'histoire de la seigneurie de Sainte-Anne ainsi que son Domaine est également vue à travers l'exposition permanente.

La maison Gouin fut construite vers 1672 par Michel Feulion. Mathurin Gouin et sa famille, établis à Sainte-Anne-de-la-Pérade depuis , y habitaient en . « La maison… sert en quelque sorte de manoir seigneurial, de presbytère et d’étude de notaire »[15].

Photographies[modifier | modifier le code]

Calvaire sous édicule (1893), neuvaine à la bonne sainte Anne, chemin du Roy, 1992

Le marécage de Grondines et de Sainte-Anne-de-la-Pérade, un des derniers marécages arborés de grande étendue en bordure du fleuve Saint-Laurent.
— Fondation Hydro-Québec pour l'environnement[16]

« Bien que l’occupation humaine ait généré des changements sur le plan écologique, il est impressionnant de constater à quel point le marécage de Grondines et Sainte-Anne-de-la-Pérade est demeuré en bonne condition, une rareté à l’échelle de la province.
Unique en son genre, il figure parmi les écosystèmes les plus riches et les plus vastes en bordure du fleuve. On y trouve une faune et une flore bien adaptées à ces conditions particulières. »

— Conservation de la nature Canada[17].

Personnalités[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gouvernement du Québec, « Sainte-Anne-de-la-Pérade », Répertoire des municipalités, sur Ministère des Affaires municipales et de l'Habitation (consulté le )
  2. Gouvernement du Québec, « Sainte-Anne-de-la-Pérade (Municipalité) », Commission de toponymie du Québec, (consulté le )
  3. Marianne Côté, « Quoi faire à Sainte-Anne-de-la-Pérade », sur Tourisme Mauricie, (consulté le )
  4. Conseil du patrimoine religieux du Québec, « Église Sainte-Anne » [php], sur Inventaire des lieux de culte du Québec, Ministère de la Culture et des Communications Québec, (consulté le )
  5. Diane Sabourin, « Basilique Notre-Dame de Montréal », sur L'Encyclopédie canadienne, (consulté le )
  6. Répertoire du patrimoine culturel du Québec, « Statue (L'éducation de la Vierge), variante (Sainte Anne et Marie enfant) », (consulté le )
  7. Raymond Douville, Les premiers seigneurs et colons de Sainte-Anne-de-la-Pérade, 1667-1681, Trois-Rivières, Éditions du Bien public, 1946.
  8. Marguerite-Marie, « Autrefois et aujourd'hui à Sainte-Anne de la Pérade - Jubilé sacerdotal de Mgr des Trois-Rivières, 299 pages. » [PDF], sur Collections de BAnQ, Trois-Rivières, E.S. de Carufel, libraire-éditeur, (consulté le )
  9. a et b « Seigneurie de Sainte-Anne-de-la-Pérade », Commission de toponymie du Québec (consulté le )
  10. L'état de cette page des registres paroissiens sur lequel est inscrit l'acte de 1679 laisse à croire que les registres se sont ouverts bien avant 1679. À titre de comparaison, les registres de la paroisse de Champlain s'ouvrent en 1664 ou 1665, mais ils sont perdus jusqu'en 1679. Un extrait, annexé à un contrat notarié, prouve l'existence d'un registre avant 1679 dans le cas de Champlain. Il en est sans doute ainsi pour Sainte-Anne.
  11. Statistique Canada, « Sainte-Anne-de-la-Pérade, Municipalité, Recensement de la population de 2021 », (consulté le )
  12. Gouvernement du Québec, « Municipalité régionale de comté Les Chenaux », sur Commission de toponymie Québec, (consulté le )
  13. « Liste des municipalités divisées en districts électoraux », sur DGEQ (consulté en )
  14. Casavant frères, « Histoire, Novateur depuis 1879 », (consulté le )
  15. Jacques GOUIN, La famille Gouin en Amérique, s.l., Éditions du Bien Public, coll. «Nos vieilles familles», cahier no 6, 1979, 43 p.
  16. Conservation de la nature Canada (CNC), « Le marécage de Grondines et de Sainte-Anne-de-la-Pérade restauré », sur Cision, (consulté le )
  17. Clark Y. Globensky, 1975Conservation de la nature Canada, Ministère des richesses naturelles direction générale des mines, 1975, |https://gq.mines.gouv.qc.ca/documents/EXAMINE/RG154/RG154.pdf|format=PDF

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Répertoire des actes de baptême, mariage, sépulture et des recensements du Québec ancien: 1700-1729. Université de Montréal, Département de démographie - Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 1982, 45 vol.
  • Répertoire des actes de baptême, mariage, sépulture et des recensements du Québec ancien: 1730-1749 / Université de Montréal, Département de démographie - Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 1984, 45 vol.
  • Répertoire des actes de baptême, mariage, sépulture et des recensements du Québec ancien: 1750-1765 / Université de Montréal, Département de démographie - Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 1987, 45 vol.
  • Répertoire des actes de baptême, mariage, sépulture et des recensements du Québec ancien: XVIIe siècle / Université de Montréal, Département de démographie - Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 1980, 45 vol.
  • Répertoire des mariages de Sainte-Anne-de-la-Pérade, 1681-1988 / Société historique de Sainte-Anne-de-la-Pérade - Sainte-Anne-de-la-Pérade : [s.n., s.d.]. 375 pages
  • Répertoire des mariages de Sainte-Anne-de-la-Pérade, 1684-1900 / Dominique Campagna - Cap Rouge : [s.n.], 1973. 162 pages
  • Répertoire des naissances de Sainte-Anne-de-la-Pérade, 1680-1989 / Société d'histoire de Sainte-Anne-de-la-Pérade - Sainte-Anne-de-la-Pérade : [s.n.], 1990. 574 pages
  • Répertoire des sépultures de Sainte-Anne-de-la-Pérade, 1680-1989 / Société historique de Sainte-Anne-de-la-Pérade - Sainte-Anne-de-la-Pérade : Société historique de Sainte-Anne-de-la-Pérade, 1990. 368 pages

Liens externes[modifier | modifier le code]