Robert Brettes

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Robert Brettes
Illustration.
Fonctions
Député français

(10 ans, 3 mois et 26 jours)
Élection 25 novembre 1962
Réélection 12 mars 1967
30 juin 1968
Circonscription 6e de la Gironde
Législature IIe, IIIe et IVe (Cinquième République)
Groupe politique SOC (1962-1967)
FGDS (1967-1973)
Prédécesseur Jean-Claude Dalbos
Successeur Michel Sainte-Marie
Conseiller de la République puis Sénateur de la Gironde

(12 ans, 4 mois et 18 jours)
Réélection
Gouvernement IVe République
Groupe politique SFIO
Successeur Raymond Brun
Maire de Mérignac

(30 ans)
Prédécesseur Benjamin Saufrignon
Successeur Michel Sainte-Marie
Biographie
Nom de naissance Robert Marcel Brettes
Date de naissance
Lieu de naissance Paris 6e (Seine)
Date de décès (à 72 ans)
Lieu de décès Mérignac (Gironde)
Profession Horticulteur

Robert Brettes est un homme politique français, né le à Paris 6e et mort le à Mérignac[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Robert Brettes est le fils d'Augustine Brettes d'origine landaise et d'un père inconnu. Il suit une instruction primaire[2]. Il fait son service militaire au 144e régiment d'infanterie à Bordeaux. il est employé dans l'entreprise d'horticulture fondée en 1891 à Caudéran par son oncle Daniel Balland[3]. Les établissements horticoles Balland s'installent à Mérignac en 1925. Robert Brettes hérite en 1935 de l'exploitation. Il se marie en 1922, à Caudéran, avec Cécilienne Sarrade, sans profession, avec laquelle il a deux enfants : Marcelle (1922-1973) et Daniel (1923-1969). Étant très occupé par son mandat de maire (1944-1974), Robert Brettes confie la gestion de l'exploitation dans les années 1950 à son fils Daniel, qui à sa mort en 1969, sera remplacé par ses deux fils Jean-Louis et Robert[4].

Robert Brettes adhère à la SFIO en 1934, au lendemain de la scission avec les néo-socialistes au 30e congrès de la SFIO de 1933. Il exerce la fonction de secrétaire de la section SFIO de Mérignac en 1936. Il commence sa carrière politique en 1937 en étant élu conseiller d'arrondissement de Mérignac-Pessac.

Durant l'Occupation il fait de la Résistance et fait partie du Comité secret d'action socialiste créé à l'été 1940 au domicile de Fernand Audeguil. Ce comité comprenait une dizaine de personnes[5] dont Gabriel Delaunay, André Meunier et Georges Bonnac[6]. Cette organisation fonde le mouvement Libération-Nord dans le Sud-Ouest. Robert Brettes est arrêté deux fois en 1941 et 1944[2].

En août 1944 il est membre, au titre du groupe « Résistance rurale» du Comité départemental de Libération de la Gironde présidé par René Caillier. Sur l'ordre du commissaire de la République Gaston Cusin d'occuper tous les édifices publics de la banlieue de Bordeaux, Mérignac fut probablement attribué à Robert Brettes[7]. Lors de la « libération » de Mérignac, le lieutenant FFI Brettes, dit « Santerre »[8], « vire » de son fauteuil de maire[9] Benjamin Saufrignon[a], élu depuis 1927 et maintenu par le régime de Vichy. Il est désigné par Gaston Cusin pour administrer la ville jusqu'aux élections municipales de mai 1945, date à laquelle il est élu[2]. Aux élections municipales de 1947, il est réélu, contrairement à d'autres maires socialistes élus à la Libération, comme par exemple Fernand Audeguil à Bordeaux, Roger Cohé à Pessac ou Georges Lasserre à Talence. Il conservera son siège de maire jusqu'à sa mort en 1974[9].

A la Libération, en plus de sa fonction de maire de Mérignac il obtient des mandats départemental et national : il est élu Conseiller général de la Gironde sur le canton de Pessac (1945-1951) puis après une interruption de six ans sur le nouveau canton de Mérignac (1957-1974) ; à l'échelle nationale il est d'abord élu Conseiller de la République (1946-1958) puis Sénateur jusqu'en 1959, mais au début de la Ve République est battu par Raymond Brun. Il retrouvera un siège de parlementaire, cette fois à l'Assemblée nationale en 1962 jusqu'en 1973, date à laquelle il passera la main à son suppléant Michel Sainte-Marie. Détestant voyager, il n'allait que très peu à Paris, exerçant un parlementarisme « par correspondance »[9].

Ainsi Robert Brettes représente un ancrage socialiste fort sur la rive gauche, avec son pendant sur la rive droite en la personne de René Cassagne, député-maire de Cenon. Les deux hommes ne s'aimaient pas beaucoup. Cassagne auto-proclamé « socialiste authentique » de quartiers populaires et ouvriers, reprochant à Brettes, de représenter un « socialisme bourgeois », celui-ci faisant figure de notable placide fumant de gros cigares, peu intéressé par le combat politique hors des limites de la ville de Mérignac et affublé par ses rivaux socialistes du sobriquet de « Roi fainéant »[12].

Mandats[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Benjamin Saufrignon (1874-1959), victime de l'Epuration fut arrêté en septembre 1944, interné et assigné à résidence. En janvier 1945, la Cour de Justice classe sans suite son dossier. Afin d'écarter le discrédit dont il est l'objet il publie un livre en 1946. Aux élections municipales de 1953, candidat d'opposition, il remporte sept sièges au conseil municipal de Mérignac. La même année il reçoit la Légion d'honneur[10]. Aux municipales de 1959, il se rallie avec ses amis à la liste socialiste de Robert Brettes[11].

Références[modifier | modifier le code]

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. a b et c « Notice de Robert Brettes », sur Le Maitron, sur maitron.fr, (consulté le )
  3. « Historique de la Maison Brettes », sur brettes-paysagiste.fr (consulté le )
  4. « Paroles de temps - Capeyron - Les établissements horticoles Brettes, fils et petits-fils », sur merignac.com, (consulté le )
  5. (Sainte-Marie 2017, p. 35)
  6. « Notice sur Georges Bonnac », sur memoresist.org (consulté le )
  7. « Mérignac, sous l'occupation », sur ffi33.org, (consulté le )
  8. (Gilliard et Gilliard 2009, p. 32)
  9. a b et c (Sainte-Marie 2017, p. 37)
  10. « Dossier de Saufrignon à la Légion d'honneur », sur Base Léonore (consulté le )
  11. (Gilliard et Gilliard 2009, p. 31)
  12. (Sainte-Marie 2017, p. 39)

Liens externes[modifier | modifier le code]