Raymond Guilliod

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Raymond Guilliod
Illustration.
Fonctions
Député français

(8 ans, 1 mois et 20 jours)
Élection 11 mars 1973
Réélection 19 mars 1978
Circonscription 3e de la Guadeloupe
Législature Ve et VIe (Cinquième République)
Groupe politique UDR (1973-1976)
RPR (1976-1981)
Prédécesseur Gaston Feuillard
Successeur Marcel Esdras
Maire de Bouillante

(29 ans, 10 mois et 8 jours)
Prédécesseur Abel Racon
Successeur Isidore Canope
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Claude (Guadeloupe)
Date de décès (à 85 ans)
Lieu de décès Vieux-Habitants (Guadeloupe)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique UDR, RPR
Profession Instituteur
Directeur de CEG

Raymond Guilliod, né à Saint-Claude le et mort à Vieux-Habitants le [1], est un homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Raymond Guilliod fréquente l'école communale de Saint-Claude jusqu’au certificat d’études primaires. Il entre au lycée Gerville-Réache en , puis suit ses classes de seconde première au lycée Carnot. Il revient au lycée Gerville-Réache où il obtient son baccalauréat en 1940.

Il fait son service militaire au fort Richepance (devenu par la suite Fort Delgrès) de février à .

D'octobre à , il enseigne à l'école de garçons de Capesterre-Belle-Eau et de à , il est instituteur à l'école de garçons de Saint-Claude.

Nommé directeur de l'école primaire de Bouillante (école du Bourg) (1951)[2], il s'installe dans le bourg avec son épouse et un bébé de six mois. La situation sanitaire à Bouillante est catastrophique, ce qui explique le faible taux de réussite scolaire. Les enseignants tombaient malades et n'étaient pas remplacés. Raymond Guillod est hospitalisé trois mois après sa nomination. Deux maladies sévissaient à Bouillante : le paludisme et le pian. Une grande partie du bourg était un vaste marécage où se reproduisaient les anophèles, moustiques qui véhiculent le paludisme. Le pian se propageait par les mouches « yen yen ». Pour soigner ce microbe, il fallait désinfecter les plaies et faire des piqûres de bismuth et d'acetylarsan. Il n'y avait ni médecin ni infirmière à Bouillante. Le docteur Elin Julan venait une fois par semaine et auscultait l'après-midi dans une petite salle de l’ancienne mairie. Il fut remplacé par la suite par le Docteur Cathala, médecin militaire. Mais cela était insuffisant. C'est ainsi que Raymond Guillod devint infirmier par nécessité et apprit à donner des piqûres et désinfecter les plaies, bénévolement, en plus de sa fonction de directeur d’école.

Par ailleurs, l'école fonctionnait très mal, avec pratiquement pas de réussite au Certificat d’études primaires (CEP) qui était alors l'examen de fin d’études du primaire, car les enseignants tombaient souvent malade du paludisme et devaient être hospitalisés. Ils n’étaient pratiquement pas remplacés, de sorte que les élèves se trouvaient souvent sans instituteur. Raymond Guillod réussit à obtenir très rapidement de nombreux lauréats au Certificat d’études primaires, et chaque année le nombre de lauréats augmentait, au point que cet examen, qui se déroulait à Pointe-Noire, avait la moitié des lauréats issue de l’École de Bouillante.

La Sécurité sociale s’installe en Guadeloupe en 1947. Les vieux travailleurs salariés eurent droit à une allocation vieillesse. Il fallait établir des dossiers pour bénéficier de ces allocations. Raymond Guillod devint écrivain public et remplit ces dossiers pour ces vieux travailleurs.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Maire de Bouillante[modifier | modifier le code]

En 1951, pour les élections cantonales, une délégation vint le trouver pour être candidat. Il hésita craignant qu'on lui reproche de ne pas être bouillantais. Il accepta de se présenter et obtint au second tour le même nombre de voix (821 voix) que son adversaire Abel Racon qui fut élu au bénéfice de l’âge. En 1953 : élections municipales. Il fut élu au premier tour avec une majorité écrasante. En 1954, à la suite de la dissolution du Conseil Général, de nouvelles élections cantonales furent organisées. Il fut élu au premier tour à une large majorité. Maire de Bouillante, il s’attaqua aux nombreux problèmes de la commune.

Il acheva la construction de l'école de Pigeon, en panne depuis plusieurs années. Il entreprit la construction de l’école de Village, puis la construction du collège de Bouillante qui fut le premier collège de la Côte-sous-le-vent en 1958. Avant sa construction, les enfants devaient poursuivre leur scolarité à Basse-Terre ou à Pointe-à-Pitre. Plus tard, il fit construire l’école des Filles sur les terrains assainis du Bourg, puis l'école de Malendure et celle de Thomas. Des écoles maternelles furent aussi construites au Bourg, à Pigeon, à Village puis à Malendure. Un collège d’enseignement technique fut construit à Bouillante et en 1976, lors des événements de la Soufrière, il entreprit la construction de l’actuel collège d’enseignement secondaire[3].

Quand il arriva à Bouillante en 1945, la route qui longeait la Côte était en très mauvais état et s'arrêtait à Pigeon. Les chemins vicinaux furent modernisés et des chemins nouveaux créés. Le , il présenta le vœu de la construction de la Route de la Traversée qui fut adopté à l’unanimité par ses collègues du Conseil général[4]. Cette route fut ouverte au public en 1965. Le réseau d’adduction d’eau fut réalisé d’abord dans le Bourg, puis à Pigeon pour arriver jusqu’à Monchy. Il fit arriver l’eau à Village le en captant l'eau de la Ravine aux femmes. Il faut savoir qu’auparavant, la population de Village allait chercher l’eau dans la Vallée de Beaugendre. Les maisons du bourg étaient illuminées grâce à un groupe électrogène fonctionnant de 18 h à 22 h sur un réseau en très mauvais état. Le réseau fut rapidement modernisé dès sa première mandature.

Les marécages du Bourg furent comblés, mettant fin au foyer de reproduction des anophèles, vecteur du paludisme. Puis, il fit assainir les marais de Galet Malendure[2].

En 1969, il inaugura la nouvelle mairie ainsi que le sanatorium qui devint par la suite l’hôpital Maurice-Selbonne.

Député de Guadeloupe[modifier | modifier le code]

En 1973, il est élu député de la Guadeloupe et réélu en 1978. Il est Premier secrétaire de l'Assemblée nationale sous la Présidence de Jacques Chaban-Delmas et celle d'Edgar Faure. De nombreuses prestations sociales étaient servies dans l’hexagone et pas dans les DOM-TOM, il obtint l’extension de l’allocation pour le logement, de l’allocation pour les adultes handicapés et de l’allocation pour les femmes seules. Il obtint aussi des crédits pour l’irrigation de Vieux-Habitants. À la suite de son action le FACER (Fonds d’amortissement des charges pour l'électrification rurale) fut étendu aux DOM-TOM, moyennant un faible prélèvement sur nos factures EDF.

En 1982, il ne se représenta pas aux élections cantonales. En 1983, il se retira de la vie politique. Il prend sa retraite dans sa maison, l'Habitation Loiseau, une ancienne caféière, située sur les rives de la Grande Rivière des Vieux-Habitants[5].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. a et b Gérard Lafleur, Bouillante. Cœur de la Côte sous le vent, Karthala, 2004, p. 258.
  3. Gérard Lafleur, Bouillante. Cœur de la Côte sous le vent, Karthala, 2004, p. 248.
  4. Gérard Lafleur, Bouillante. Cœur de la Côte sous le vent, Karthala, 2004, p. 250-251.
  5. Notice no PA97100066, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Liens externes[modifier | modifier le code]