Raylambert

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Raylambert
Raylambert vers 1935, photographie anonyme non sourcée.
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
VillemombleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Raymond Gabriel LambertVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Formation
Enfant
Jeannine Raylambert (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Raylambert, pseudonyme de Raymond Gabriel Lambert, né le à Elbeuf (Seine-Maritime) et mort le à Villemomble (Seine-Saint-Denis)[1], est un peintre et illustrateur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Son père, Albert Joseph Lambert, est peintre-décorateur en bâtiment. Sa famille s'installe à Rouen où il débute dans un atelier de vitraux. Plus tard, il entre au bureau de dessin industriel des Forges et chantiers de la Méditerranée, au Havre. Il s'inscrit à l'école des beaux-arts où un autre élève se nommait Lambert, si bien que pour éviter la confusion, il signe « Raymond Lambert » puis « Ray-Lambert » et enfin « Raylambert ». Il participe à de nombreux concours où il gagne des prix. La ville de Rouen lui attribue une bourse pour aller étudier à Paris. Il suit les cours de l'école des Arts décoratifs, il obtient le premier prix de l'atelier supérieur de décoration et de nombreux autres succès. Il est admis au Salon des artistes français juste avant de partir au régiment et à la guerre.

Raylambert exerce les métiers de peintre verrier, peintre en lettres, peintre d'enseignes, calqueur et bien d'autres emplois encore[2]. Il obtient une médaille d'or en 1909 et s'installe à Paris au Quartier latin. Il entre à l'école des Arts Décoratifs. Le croquis le passionne ainsi que la peinture, la publicité, la lettre d'enseigne, le décor de théâtre, la gravure sur bois, la lithographie, la décoration ou l'enseignement.

Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, il connaît l'enfer du Chemin-des-Dames et est décoré de la croix de guerre. Maniant héroïquement les armes, il ne dépose cependant pas les crayons et livre de nombreuses illustrations à des revues littéraires « de l’arrière »[3]. Il contribue aussi à des « journaux de tranchées », notamment à deux publications de régiments de marche de zouaves[4].

Il est en relation épistolaire avec les auteurs et en relation amicale avec certains (Jean Sauvestre, par exemple). Si l'on considère Le Pays Bleu d'Édouard Jauffret (1900-1945), l'auteur et l'illustrateur ont eu également leur part dans le succès.

Il apprécie l'enseignement et fut professeur à l'école ABC de Paris de 1926 à sa mort. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il ouvre un cours à son atelier où il accueille des élèves quatre fois par semaine.

Il passe de longues heures au zoo de Vincennes, au Jardin des plantes. Il collabore à Naturalia, Bêtes et Nature, Rustica et aux éditions Rossignol, de Montmorillon.

Il travaille surtout au pinceau mais aussi au crayon à mine de plomb, à la plume, au crayon Conté, à la gouache ou au lavis.

Il travaille aussi pour Gedalge, Delagrave et Plon. Chez Hachette, il illustre les livres de français de Lucien Dumas et chez les éditions Belin, les grammaires Berthou-Gremaux-Vœgelé[5].

Pendant l'Occupation, l'éditeur Belin commence sa collection de romans scolaires d'Édouard Jauffret avec Au Pays Bleu. Pour cet ouvrage, il proposa une impression des dessins en deux couleurs, le bleu et l'orange et l'impression du texte en brun. Il prépare soigneusement la mise en page.

Pour les plus jeunes, le Petit Gilbert d'Édouard Jauffret offre encore plus de liberté dans la composition : un même dessin s'étend d'une feuille sur l'autre et par endroits, passe discrètement sous le texte. Malgré la grande complicité entre les deux hommes, ils ne rencontrèrent jamais car Jauffret, trop malade, ne peut recevoir personne.

Il illustre des ouvrages d'Ernest Pérochon avec les personnages du singe Makoko, l'âne Tonkilaron dans son avion, le petit Lapon dans sa marmite ou encore le malheureux Patoche atteint par l'étrange maladie des doigts écartés.

Raylambert travaille jusqu'à ses derniers jours. Il est calme et posé, malicieux et incisif, détestant les mondanités et les vernissages. L'un de ses éditeurs, Belin, l'avait élu « Prince des Illustrateurs ».

Raylambert peint de nombreux tableaux et est l'auteur de dessins au crayon, notamment des études d'animaux, fauves, vaches, oiseaux ainsi que des paysages.

Sa fille Jeannine Raylambert (1921-2007), est une romancière et collabore à la radio et à la télévision. Elle est l'auteur de près de quarante pièces pour l'émission radiophonique Les Maîtres du mystère.

Ouvrages illustrés par Raylambert[modifier | modifier le code]

En 1929, l'éditeur Delagrave lui demande d'illustrer Le livre des Quatre Saisons d'Ernest Pérochon. L'ouvrage est couronné par l'Académie Française en 1937. Taptap et Bilili et en 1938, Nicolas et Nicolette, deux romans scolaires du même Ernest Pérochon sont les deux premiers livres illustrés en couleurs.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Archives en ligne de l’état civil de la Seine-Maritime, commune d'Elbeuf, acte de naissance no 19, année 1889 (pages 14/184 et 15/184) (avec mention marginale de décès) ».
  2. Dans un article qui lui était consacré dans la revue La Fabrication française, il écrit qu'il n'en rougit pas et qu'il fallait bien faire vivre lui-même et sa famille.
  3. La Caravane : revue mensuelle, Galerie Jules Gautier, (lire en ligne)
  4. Aux 100.000 articles : organe du 4e zouaves, Fort-de-Rosny journal hebdomadaire aromatisé et chic, littéraire, artistique et tiré en noir rédaction administration au fort halle boys-scouts, s.n., (lire en ligne)
  5. Berthou, Gremaux et Vœgelé 1951.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Arsène Brivot, « Raylambert », Humour Magazine, no 30,‎ .
  • Yves Frémion et Daniel Durandet, L'école enchantée de Raylambert, Paris, Belin éditeur, , 207 p. (ISBN 978-2-7011-8286-5).
  • Claude Razanajao, « Quand Ray-Lambert est devenu Raylambert », Papiers Nickelés, n°, 51, 4e trimestre 2016, pp. 5-6.
  • Frédéric Potet, « Raylambert, le dessinateur qui a révolutionné l’imagerie scolaire », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Jean-Paul Tibéri, « Raylambert », Haga,‎ .

Liens externes[modifier | modifier le code]