Quai de Bourbon

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4e arrt
Quai de Bourbon
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Vue du quai.
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Situation
Arrondissement 4e
Quartier Notre-Dame
Début 39, rue des Deux-Ponts et pont Marie
Fin 1, rue Jean-du-Bellay et pont Saint-Louis
Morphologie
Longueur 367 m
Largeur m
Historique
Création 1614 à 1646
Ancien nom Quai de la République
quai d'Alençon
Géocodification
Ville de Paris 1192
DGI 1182
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Quai de Bourbon
Géolocalisation sur la carte : 4e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 4e arrondissement de Paris)
Quai de Bourbon
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Le quai de Bourbon est une voie située le long de la Seine sur l'île Saint-Louis dans le 4e arrondissement de Paris.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Le quai de Bourbon se situe à l'extrémité occidentale de l'île Saint-Louis. Il longe la Seine depuis l'extrémité nord de la rue des Deux-Ponts jusqu'à l'extrémité sud de la rue Jean-du-Bellay. Il comprend en grande partie des hôtels particuliers, pour la plupart classés, qui ont hébergé de nombreuses personnalités historiques, artistes ou politiques.

Le quai de Bourbon est desservi à proximité par la ligne 7 du métro à la station Pont Marie.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

La dénomination a pour origine la famille royale de Bourbon.

Historique[modifier | modifier le code]

Le quai a été construit de 1614 à 1646 sous son nom actuel. Il fut rebaptisé « quai de la République » en 1792 sous la Révolution, puis « quai d'Alençon ». Un arrêté préfectoral du lui rendit sa dénomination de « quai Bourbon[1] ».

Par ordonnance en date du , le quai de Bourbon est aligné :

« Louis-Philippe, etc.,
Article 1 - Les alignements des rues de Bretonvilliers, de la Femme-sans-Tête[2], Guillaume[3], Saint-Louis-en-l'Île, Poulletier, Regrattier[4], des quais d'Anjou, de Béthune, de Bourbon et d'Orléans, à Paris sont arrêtés ainsi qu'ils sont tracés sur les plans ci-annexés, suivant les procès-verbaux des points de repère transcrits sur les dits plans.
Donné au palais des Tuileries le . »

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

Le quai comporte de nombreux bâtiments remarquables, en particulier ceux listés ci-après :

  • no 1 : propriété construite en 1616, appartenant au procureur de la prison du Châtelet, Pierre Le Mercier, puis à ses descendants. Au rez-de-chaussée, se trouve un cabaret du XVIIe siècle, Au Franc Pinot, qui a gardé sa grille en fer forgé classée, décorée de pampres et d'une grappe de raisins dorés. Il fut fermé en 1716 par la police après la découverte de libelles et de pamphlets à l'encontre des mœurs du Régent, Philippe d'Orléans ;
  • no 33 : la comédienne Jeanne Sully, sociétaire de la Comédie-Française et fille du tragédien Mounet-Sully, y habitait au 5e étage jusque dans les toutes dernières années de sa vie. Amie d'Émile Bernard à travers ses liens d'amitiés avec le poète Paul Fort, elle a posé à deux reprises pour le grand peintre dans son atelier voisin du 15 quai de Bourbon. Un des tableaux se trouve dans les collections de la Comédie-Française[10].
  • no 41 :
    • hôtel particulier de Nevers. Datant du XVIIe siècle, l'hôtel s'implante sur une grande parcelle où les différents corps de logis délimitent sur une cour d'honneur accessible par un passage cocher. Alignée sur les quais, la façade principale en pierre est composée régulièrement avec une ornementation qui se concentre principalement sur la porte cochère et le balcon de l'étage noble[11] ;
    • Philippe Soupault y demeura
  • no 44 : Drieu La Rochelle y habita
  • no 45 : immeuble conçu par l'architecte François Le Vau et construit pour lui-même, en 1660. Sur le côté droit, au premier étage, on aperçoit un bas-relief d’Hercule terrassant Nessus, ce qui donna comme nom à cet édifice : « la maison du Centaure ». Y résida Louise Faure-Favier, qui y recevait régulièrement Guillaume Apollinaire à partir de [12]. Ce fut aussi la demeure parisienne des Bibesco de 1919 à 2004. Il a servi au tournage extérieur du film En cas de malheur avec Jean Gabin et Brigitte Bardot en 1958. Louis Aragon fait s'installer son personnage Aurélien de l'œuvre homonyme à ce numéro[13].
  • no 53 : au 5e étage de cet immeuble, vécut de 1893 à 1908 le poète d'origine américaine Stuart Merrill. Il a servi au tournage extérieur du film Minuit à Paris, réalisé par Woody Allen en 2011.

Le quai et les Arts[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. 227.
  2. La rue de la Femme-sans-Tête est désormais la partie de la rue Le Regrattier située entre la rue Saint-Louis-en-l'Île et le quai de Bourbon.
  3. La rue Guillaume est devenue la rue Budé.
  4. Partie de cette rue actuelle située entre le quai d'Orléans et la rue Saint-Louis-en-l'Île.
  5. Notice no PA00086298, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. Céline Cabourg et Vincent Monnier, « Roland Dumas : "Ce qui est droit, c'est emmerdant !" », nouvelobs.com, 1er décembre 2013.
  7. Selon d'autres sources (voir plus bas), c'est au 19 que Roland Dumas était installé.
  8. Notice no PA00086320, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. Gilles Gaetner, Le Roman d’un séducteur. Les secrets de Roland Dumas, Éditions Jean-Claude Lattès, 1998.
  10. « Emile Bernard (1868-1941), Portrait de Jeanne Sully (1930), Fonds Comédie-Française. ».
  11. « Protections patrimoniales, 4e arrondissement, pluenligne.paris.fr.
  12. L. Faure-Favier, Souvenirs sur Guillaume Apollinaire, Grasset, 1945, p. 25.
  13. Julien Bisson et Estelle Lenartowciz, « Sur les traces des grands romans », Lire, mars 2017, p. 34-37.

Liens externes[modifier | modifier le code]