Polyèdre fractal

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Tétraèdre de Sierpinski

Un polyèdre est dit fractal lorsqu'il est constitué d'un ensemble connexe autosimilaire de polyèdres construit itérativement à partir d'un polyèdre initial.

Construction des polyèdres fractals[modifier | modifier le code]

Soit un polyèdre d'ordre n, à n sommets notés . Le polyèdre fractal associé est construit en appliquant itérativement à ce polyèdre un système de n homothéties sur , de rapport unique telles que:

  • le centre de l'homothétie est le sommet .
  • le rapport est le plus grand rapport tel que l'intersection de deux quelconques des polyèdres images soit de volume nul.

Le rapport est donc déterminé pour que l'ensemble soit tout juste connexe, les intersections étant limitées à des points ou des arêtes.

On définit à partir des homothéties une nouvelle fonction , elle aussi contractante sur muni de la distance de Hausdorff, par l'expression . est un ensemble de n polyèdres similaires à .

Le théorème du point fixe assure l'existence et l'unicité d'un sous-ensemble fixe de tel que . est appelé attracteur du système de fonctions itérées H. En pratique, F est obtenu comme la limite pour est un compact quelconque, tel que le polyèdre .

Pour chaque polyèdre platonique, à l'exception notable du cube, en itérant à l'infini, l'ensemble résultant est un ensemble fractal. Pour obtenir un ensemble connexe, le rapport d'homothétie nécessaire pour le cube serait 1/2. Mais l'ensemble résultant est le cube lui-même et n'est donc pas fractal.

Les polyèdres fractals platoniques[modifier | modifier le code]

On appelle polyèdre fractal platonique un polyèdre fractal issu d'un polyèdre régulier convexe. Le cube ne génère pas d'ensemble fractal selon les règles mentionnées ci-dessus.

Tétraèdre fractal Octaèdre fractal Dodécaèdre fractal Icosaèdre fractal
Nombre d'homothéties 4 6 20 12
Rapport d'homothétie
Dimension fractale

Tétraèdre fractal ou tétraèdre de Sierpinski[modifier | modifier le code]

Tétraèdre de Sierpinski après la troisième itération
Le polyèdre fractal de la pyramide de Sierpiński à la 8ème itération. Mai 2023.

Le tétraèdre fractal est l'extension naturelle à la 3e dimension du triangle de Sierpinski. Il a la particularité d'avoir pour dimension 2. En conséquence, sa surface ne varie pas d'une itération à l'autre. A l'infini, sa surface est identique à celle du tétraèdre d'origine.

Volume Surface
A l'itération n
% variation entre deux itérations
A l'infini

avec = longueur de l'arête du polyèdre d'origine.

Octaèdre fractal[modifier | modifier le code]

Octaèdre fractal après la troisième itération

L'octaèdre fractal est le polyèdre fractal dont le volume diminue le plus lentement d'une itération à l'autre.

L'intersection de deux polyèdres images voisins est une arête et non un sommet.

Chaque face est un triangle de Sierpinski.

À la limite, sa surface infinie enveloppe un volume nul.

Volume Surface
A l'itération n
% variation entre deux itérations
A l'infini

avec = longueur de l'arête du polyèdre d'origine.

Dodécaèdre fractal[modifier | modifier le code]

Dodécaèdre fractal après la troisième itération

Le dodécaèdre fractal est le polyèdre fractal platonique dont le volume diminue le plus vite d'une itération à l'autre.

À la limite, sa surface infinie enveloppe un volume nul.

Volume Surface
A l'itération n
% variation entre deux itérations
A l'infini

avec = longueur de l'arête du polyèdre d'origine et , le nombre d'or.

Icosaèdre fractal[modifier | modifier le code]

Icosaèdre fractal après la troisième itération

L'icosaèdre fractal est le polyèdre fractal platonique dont la surface augmente le plus vite d'une itération à l'autre.

À la limite, sa surface infinie enveloppe un volume nul.

Volume Surface
A l'itération n
% variation entre deux itérations
A l'infini

avec = longueur de l'arête du polyèdre d'origine et , le nombre d'or.

Généralisation[modifier | modifier le code]

Cube de Cantor

On peut généraliser la construction et ignorer la propriété de connexité en s'autorisant un rapport strictement inférieur à la valeur critique.

Dans ce cas, l'ensemble résultat n'est plus connexe et on ne peut plus parler de polyèdre.

Par exemple, le cube auquel on applique un rapport d'homothétie conduit à un ensemble disjoint qui, lui, est fractal et a pour dimension . Il est baptisé Cube de Cantor.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (en) Paul Bourke, « Sierpinski Gasket », sur paulbourke.net, (consulté le )