Plussulien

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Plussulien
Plussulien
La chapelle de Sélédin.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Arrondissement Saint-Brieuc
Intercommunalité Communauté de communes Loudéac Communauté - Bretagne Centre
Maire
Mandat
Gilles Thomas
2020-2026
Code postal 22320
Code commune 22244
Démographie
Gentilé Plussulianais, Plussulianaise
Population
municipale
493 hab. (2021 en diminution de 0,8 % par rapport à 2015)
Densité 22 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 17′ 01″ nord, 3° 04′ 09″ ouest
Altitude 210 m
Min. 152 m
Max. 305 m
Superficie 22,49 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Guerlédan
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Plussulien [plysyljɛ̃] est une commune du département des Côtes-d'Armor, dans la région Bretagne, en France.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Plussulien est située à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Saint-Brieuc.

La commune fait partie du territoire breton traditionnel du pays Fañch.

Communes limitrophes de Plussulien
Canihuel Corlay
Saint-Igeaux Plussulien Saint-Mayeux
Bon Repos sur Blavet
Carte de Plussulien et des communes avoisinantes.

Relief et hydrographie[modifier | modifier le code]

La commune est vallonnée. L'altitude est comprise entre 152 et 305 mètres. L'altitude la plus élevée est dans l'angle sud-est du finage communal, au sud du site archéologique de Quelfennec, à la limite avec la commune voisine de Saint-Mayeux ; la pente est face au nord dans la partie méridionale du territoire communal jusqu'à la vallée du Daoulas, qui traverse du nord-est au sud-ouest le tiers sud de la commune, formant aussi un temps la limite avec Saint-Mayeux. Cet affluent de rive gauche du Blavet, dont la source est en Saint-Mayeux, est à environ 205 mètres d'altitude à son entrée dans la commune et à 185 mètres à sa sortie ; c'est nettement plus en aval, sur le territoire de la commune nouvelle de Bon-Repos-sur-Blavet, à la limite entre les anciennes communes fusionnées de Laniscat et Saint-Gelven, qu'il forme des gorges spectaculaires (gorges du Daoulas), sa vallée n'est que modérément encaissée d'une trentaine de mètres et sans pente très forte de ses versants dans la traversée de la commune de Plussulien.

Les deux-tiers nord de la commune forment un plateau légèrement bosselé dont l'altitude avoisine généralement 200 mètres, en légère pente vers l'ouest (225 mètres au nord du hameau de Pluzérec, à la limite de la commune de Corlay et 180 mètres environ vers le nord-ouest de la commune, par exemple aux alentours du hameau de Pen-ar-Prat, proche de la limite communale avec Saint-Igeaux, le bourg étant à une altitude de 210 mètres. La rivière de Corlay, affluent de rive gauche du Sulon et sous-affluent du Blavet, forme pour partie la limite nord de la commune (avec Canihuel) : ce cours d'eau est à environ 160 mètres à son entrée dans la commune, et à 153 mètres à sa sortie de la commune, dont c'est le point le plus bas.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (°C), fraîches en été et des vents forts[2]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 988 mm, avec 15,3 jours de précipitations en janvier et 7,7 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Kerpert à 11 km à vol d'oiseau[4], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 088,9 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Transports[modifier | modifier le code]

Plussulien est à l'écart des grands axes de circulation. La commune est desservie principalement par la RD 44, qui vient côté nord de Corlay et se dirige côté sud-ouest vers Saint-Igeaux et Laniscat ; cette route croise dans le bourg la RD 50, qui vient de l'est et se dirige vers le nord-ouest.

Paysages et habitat[modifier | modifier le code]

Le pauysage agraire traditionnel est le bocage avec un habitat dispersé en écarts formés de hameaux ("villages") et fermes isolées. Éloignée des grands centres urbains, la commune a conservé son caractère rural et n'est pas concernée par la rurbanisation. Tout au plus peut-on remarquer que le bourg, en situation centrale dans la commune, s'est étiré en longueur depuis les Trente Glorieuses, principalement en direction du sud-ouest, le long de la RD 44.

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Plussulien est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[8],[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (97,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (64,7 %), prairies (21,4 %), zones agricoles hétérogènes (11,1 %), zones urbanisées (1,6 %), forêts (1,1 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Ploeu Sulian en 1161, Plusulian en 1195, Plebs Sulian en 1235, Santus Julianus en 1245, Ploesulian en 1249, Plusulian en 1288, Parochia de Ploessulianen 1288, Plussulian en 1289, Plusulian en 1307, Ploesulyan vers 1330 et en 1368, Ploesulien en 1426, 1536 et en 1574, Plusullien en 1685, Plussulien en 1690[14].

Plussulien vient du breton ploe (paroisse) et de « saint Sulian ou saint Suliac », parfois confondu avec saint Julien[14],[15].

Certains noms de lieux-dits évoquent des faits dont l'histoire n'a pas gardé de traces écrites, par exemple « Hellès » (du vieux-breton hen-lès « vieux-château »), « Lispellan » (autre composé en lès), « Bourgerel » (« lieu fortifié ») ou encore « Le Clandi » (du breton klanv-di « maladrerie, léproserie »)[16].

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Plussulien : le site néolithique de Quelfennec, vue d'ensemble.
Le site de Quelfennec à Plussulien - Carrière de pierre exploitée au Néolithique : vue rapprochée.

Le site de Quelfennec, découvert en 1964 par l'archéologue Charles-Tanguy Le Roux[17], fut exploité sur une durée de plus d'un millénaire en quatre phases successives de 3 700 av. J.-C jusque vers 2 400 av. J.-C.[18]. On y exploitait un gisement de dolérite pour la fabrication des haches polies du type « hache à bouton » dénommées ainsi en raison de leur terminaison circulaire[19]. Dans un premier temps, des ébauches allongées étaient dégagées des blocs de la roche naturelle. Dans un second temps, les ébauches étaient retouchées par martelage avec un percuteur de pierre. Enfin, elles étaient polies afin d'en affuter le tranchant et de leur donner un brillant caractéristique[19]. Ces haches, dont on se servait à l'époque pour mener à bien des travaux de déforestation permettant l'extension des domaines de culture agricole, furent très renommées. Les haches de Quelfennec ont été retrouvées dans tout l'ouest de la France, dans les Alpes et les Pyrénées, et même sur le Rhin et en Angleterre[19], preuve de leur grande valeur.

Le menhir de Kerjégu[20], érigé à 300 mètres au sud du site de Quelfennec, constitue un autre témoin de l'occupation humaine du territoire au Néolithique. Ce menhir de 3,10 mètres de hauteur, à moitié brisé, est signalé en 1883 dans le Bois du Vernie ainsi qu'un dolmen « composé de cinq supports et d'une table de 2 mètres de large sur 2,10 mètres de long », appelé Tael ar Houarenden situé non loin du même bois[21]. Ces mégalithes ont été décrits par Marcel Baudouin au début du XXe siècle, lequel avance aussi des hypothèses concernant leur rôle qu'il suppose être directionnel[22].

Antiquité[modifier | modifier le code]

Plusieurs souterrains datant de l'âge du fer sont parvenus jusqu'à nous. Au moins deux ont été explorés par des archéologues, un à Kervignac, un autre au Hellès. D'autres ont été signalés, à Couffignec, et près de la route de Corlay, un peu avant la route de Kerfanc.

À l'époque gauloise le territoire de Plussulien était à la limite des territoires des Coriosolites, au nord et à l'est, des Vénètes, au sud, et des Osismes, à l'ouest.

Des traces d'un habitat gallo-romain ont été trouvées au Nivizit.

Moyen-Âge[modifier | modifier le code]

Plussulien est une ancienne paroisse de l'Armorique primitive qui englobait jadis outre Plussulien, les anciennes paroisses ou trèves de Laniscat, Rosquelfen (désormais en Laniscat), Saint-Igeaux, Saint-Gelven, Saint-Mayeux, Saint-Gilles-Vieux-Marché et Caurel[23].

La première mention de Plussulien date de 1161 et se trouve dans une charte de l'abbaye Sainte-Croix de Quimperlé[23]. La paroisse dépendait de l'évêché de Cornouaille et de l'archidiaconé du Poher.

La première église paroissiale (dénommée Saint-Sulian dans un document datant de 1321) et la première chapelle de Séléden (ou Seleden), édifiée probablement par les Templiers, furent détruites toutes les deux pendant la Guerre de succession de Bretagne. Le le pape Boniface IX accorda par une bulle pontificale des indulgences pour ceux qui participeraient à la reconstruction de la chapelle[23].

Selon un aveu de 1471 la châtellenie de Corlay, un des trois membres de la vicomté de Rohan comprenait 12 paroisses ou trèves : « Corlé [Corlay] (résidence seigneuriale), Saint-Martin-des-Prés, Merléac, le Quilio, Saint-Mayeuc, Saint-Gilles-Vieux-Marché, Caurel, Laniscat, Saint-Guelven, Rosquelfen, Saint-Igeau, Plussulien »[24].

Temps modernes[modifier | modifier le code]

Avant la Révolution, une grande partie de son territoire appartenait à la famille de Rohan. Du point de vue religieux, elle faisait partie du diocèse de Quimper, du point de vue juridique, de la sénéchaussée de Ploërmel, qui elle-même dépendait du présidial de Vannes. Jean Le Tallec a écrit une livre : "Un paysan breton sous Louis XIV" où il raconte par le menu l'histoire d'un de ses aïeux qui vivait à Plussulien[25].

La famille Le Galloudec fut seigneur du Guernic et autres lieux entre 1423 et 1640 (le manoir du Guernic fut construit par cette famille en 1631); la famille Guiler leur succéda. La famille de Kerveno est connue comme seigneur du dit lieu depuis 1412 et jusquu'en 1577, date à laquelle la famille de Keranterff lui succéda, puis la famille Guiler ; les seigneurs de Kermeno jouissaient de prééminences dans l'église paroissiale[26].

Carte de Cassini de la région de Plussulien (1787).

Le prédicateur Julien Maunoir a prêché une mission à Plussulien en 1648.

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Plussulien en 1778 :

« Plussulien ; à 18 lieues à l'Est-Nord-Est de Quimper, son évêché ; à 23 lieues de Rennes ; et à 1 lieue de Corlai sa subdélégation. Cette paroisse ressortit à Ploërmel et compte 1 500 communiants[Note 2] : la cure est à l'alternative. Des terres en labeur, des prairies et beaucoup de landes : voilà ce que contient ce territoire[27]. »

Le recteur de la paroisse écrit en 1781 que Douar Santel Plussulian ("Terre sainte de Plussulien") « a donné plus de 50 prêtres en 270 ans et qu'en 150 ans on trouve à peine 5 ou 6 naissances illégitimes »[28].

Révolution française[modifier | modifier le code]

Olivier Le Bigaignon, recteur de la paroisse depuis 1773, prêtre réfractaire, émigra en Angleterre. Yves Riou, autre prêtre réfractaire de Plussulien, qui se cachait dans sa famille à Laniscat, fut capturé et emprisonné dans le château d'Uzel, puis à Guingamp ; après la Révolution, il revint à Plussulien et fut recteur de la paroisse jusqu'en 1805, date de sa mort[29]. Pierre Martail, après avoir prêté le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé dans un premier temps, se rétracta sur la croix de Sélédin « en versant d'abondantes larmes »[30].

Julien Félix Le Bail, avocat à la cour, conventionnel, qui habitait le hameau de Kerfanc, fut assassiné le 17 prairial an III ()[Note 3]. Un prêtre du Clandy et un cultivateur du Kroéjo furent aussi exécutés.

La chapelle de Sélédin fut vendue comme bien national à Jérome Menguy et Marie-Jeanne Kerantreff, mariés à Saint-Mayeux en 1803, paysans aisés du village de Kergluche ; ils la rendirent à la fabrique en 1806.

Le XIXe siècle[modifier | modifier le code]

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Plussulien en 1853 :

« Plussulien : Commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale. (...) Principaux villages : la Villeneuve-Volante, Kerfolliat, Kerfanc, Hellès, Coufiniec, Pluzélec, Galvizic, Kerliec, Kerenterf, Kerveno, le Manerou, le Nevizit, Quelfenec, Krohan, Kerjegu, Scledin, le Guernic, Kergourio, Plussanche, Pluscaven, Kersouès, Ville-Neuve-Romany, Kergluche, Kermarquès, Kergolen, Kervingant, Kermacado, Kermenguy, Bourgerel. Superficie totale 2 247 hectares, dont (...) terres labourables 1 503 ha, prés et pâturages 331 ha, bois 8 ha, vergers et jardins 34 ha, landes et incultes} 274 ha (...). Moulins 2 : de Kerveno, de Kergourio ; à eau. Géologie : schiste argileux. On parle le breton[31]. »

Joachim Gaultier du Mottay indique en 1862 que Plussulien dispose d'une école mixte accueillant 50 élèves, qu'on y parle breton et que le territoire possède beaucoup de landes susceptibles d'être cultivées, des terres légères et des prairies naturellement bonnes[32].

L'église paroissiale Saint-Julien est reconstruite de 1873 à 1875 (le presbytère avait été reconstruit en 1865) ; sa construction nécessita 2629 charretées, principalement de pierres venant de Gouarec et Canihuel, les charrois étant assurés bénévolement par les paysans de Plussulien et des environs. Elle remplace l'église construite au XIVe siècle (qui succédait elle-même à une église construite à la fin du XIVe siècle après la destruction de la précédente. Mais malgré les dons des fidèles et une subvention accordée par le président de la République Mac Mahon, l'argent manqua pour achever le clocher (il fut construit en 1927 et équipé de trois cloches)[23]. En juin 1899 la foudre tomba sur l'église, y occasionnant d'importants dégâts[33]

Plussulien était traditionnellement un centre important de fabrication de sabots en bois, et l'est resté jusqu'au milieu du XXe siècle.

Le XXe siècle[modifier | modifier le code]

Article du journal L'Ouest-Éclair concernant le report de la laïcisation des écoles de Plussulien en 1903.

La Belle Époque[modifier | modifier le code]

Au début du XXe siècle une école mixte est tenue par les Sœurs du Saint-Esprit, remplacée en 1910 par deux écoles libres, une pour les garçons et une pour les filles ; une école communale existait également (l'école publique des filles est laïcisée par arrêté préfectoral du [34]), mais fréquentée seulement par les grands garçons[28].

En 1911 35 cultivateurs de Plussulien créent un syndicat agricole[35].

Une fête annuelle était organisée chaque année à Plussulien au mois d'août[36].

Des missions étaient périodiquement organisées, par exemple en 1913 ; la dernière fut organisée en 1928.

La Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le monument aux morts de Plussulien porte les noms de 89 soldats morts pour la Patrie pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 10 sont morts en Belgique dont 7 dès 1914 et les trois autres à Boezinge en 1915 ; 1 (Guillaume Robin) est mort en 1916 en Grèce dans le cadre de l'expédition de Salonique et 1 (Henri Quéré) décédé de maladie le , donc peu avant l'armistice, dans l'actuelle Macédoine du Nord ; Jean Chevance et François Lucas sont morts alors qu'ils étaient prisonniers en Allemagne ; Alain Hamonou est mort en mer en 1918 ; les autres sont morts sur le sol français, dont Léon Julien, soldat au 225e régiment d'infanterie, mort le à Boutancourt (Ardennes), décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre[37].

L'Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Chevaux dans le bourg de Plussulien vers 1920 (carte postale).
L'église paroissiale Saint-Julien vers 1920 (carte postale).

Le monument aux morts de Plussulien, œuvre de Francis Renaud, est inauguré le en présence de nombreux notabilités, dont Yves Le Trocquer, en présence d'une foule nombreuse[38].

Une foire annuelle était organisée à Plussulien chaque dernier lundi d'avril[39].

Guillaume Gueltas, marsouin au 3e régiment d'infanterie coloniale, est mort pour la France au Maroc vers 1925 dans le cadre de la Guerre du Rif. Par ailleurs 3 soldats dont les noms sont inscrits sur le monument aux morts sont morts à des dates et dans des lieux indéterminés[40].

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le monument aux morts de Plussulien porte les noms de 11 personnes mortes pour la France durant la Seconde Guerre mondiale ; parmi eux François Cozler et Onésime Menguy sont morts au printemps 1940 lors de la Bataille de France ; Pierre Le Borgne et Julien Tréguier sont morts en captivité en Allemagne ; André Prigent est aussi mort en Allemagne, dans des circonstances non précisées ; Julien Oury est mort alors qu'il était un prisonnier de guerre évadé[37].

Le , François Lagadec[41], Pierre-Marie Turpin[42] et Lucien Quelen[43], de Plussulien, trois jeunes résistants FFI, qui rapatriaient des armes provenant d'un parachutage en forêt de Duault, furent tués par des soldats allemands à la Croix-Tasset en Peumerit-Quintin[44].

Un autre parachutage d'armes destinées au bataillon Valmy, (capitaine de Mauduit), qui dépendait de la compagnie FTPF Bir-Hakeim, secteur de Mûr-de-Bretagne, eut lieu à Kergolen.

L'après Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Georges Jaglin[Note 4], membre du parti communiste, maire entre 1959 et 1986, fut conseiller général du canton de Corlay entre 1945 et 1949[45].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1790 1815 Denis Kergoët[Note 5]   Laboureur.
1815 1836 Julien Le Bail[Note 6]    
1836 1848 Joseph Burlot[Note 7]    
1848 1851 Guillaume Prigent[Note 8]   Cultivateur.
1851 1860 Joseph Le Bail[Note 9]   Fils de Julien Félix Le Bail, maire entre 1815 et 1836.
1860 1862 Mathurin Martel [Martail][Note 10]   Cultivateur.
1862 1874 Mathurin Burlot    
1874 1876 Pierre Le Pommellec    
1876 1888 Guillaume Prigent    
1888 1892 Mathurin Burlot[Note 11]   Cabaretier.
1892 1912 Joseph Le Bail    
1912 1945 Pierre-François Sérandour Parti radical Cultivateur. Député entre 1924 et 1928. Maire pendant 35 ans. Père de Pierre Sérandour, député entre 1936 et 1940.
1945 1947 Alain Le Cam PCF Cultivateur, résistant
1947 1949 Pierre-François Sérandour   Déjà maire entre 1912 et 1945.
1949 1959 Jean Rolland   Le remembrement eut lieu sous ses mandats, ainsi que l'agrandissement de l'école publique, qui devint mixte.
1959 1986 Georges Jaglin[Note 4]   Cultivateur. Conseiller général du canton de Corlay entre 1945 et 1949[45]
1986 1995 Jean Le Pommellec    
1995 1997 Marie-Thérèse Nicolas   Démissionné en 1997.
1997 2008 Joël Belœil    
mars 2008 en cours Gilles Thomas PCF Agriculteur
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[46]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[47].

En 2021, la commune comptait 493 habitants[Note 12], en diminution de 0,8 % par rapport à 2015 (Côtes-d'Armor : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 3457401 2341 2141 5021 6881 5671 5481 638
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 5221 4991 5101 3761 4121 4281 4291 3951 340
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 3721 3751 3341 2741 1711 1171 025955883
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
860761707660596515491488508
2017 2021 - - - - - - -
487493-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[48] puis Insee à partir de 2006[49].)
Histogramme de l'évolution démographique

Comme beaucoup de communes rurales de la Bretagne centrale, Plussulien accueille de nombreux Anglais, une vingtaine de familles environ, dont quatre ou cinq sont là à plein temps.

Économie[modifier | modifier le code]

La production de la commune est essentiellement agricole : porcs, lait, œufs, bovins. Sa production végétale est surtout destinée à la consommation animale : blé, maïs, colza. Il se fait aussi un peu de production végétale destinée à la consommation humaine : petits pois, haricots.

Équipements collectifs : mairie, église, chapelle, école, terrain de foot, terrain de tennis, jeux de boules, salle des fêtes, salle polyvalente.

Commerces : boulangerie, bistrot, jardinerie, marbrerie funéraire.

Artisans : maçon, couvreur, entretien d'espaces verts, coiffeur, électricien. Mais il n'y a plus de sabotiers, ni de forgeron, ni de bourrelier.

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Une vidéo présente les lieux et monuments de Plussulien :

  • Croix de carrefour : croix mérovingienne de La Villeneuve-Volante (Villeneuve-Volante, quel drôle de nom, en fait ce nom est une déformation-traduction de Guer nevez Lann: "nouveau village des Landes", le .vez lann a donné "Volante", allez savoir pourquoi ?), croix de Kermenguy, croix de Kergluche, croix de Couffignec, croix du Clandy (1766, c'est marqué dessus), croix de Croaz-nevez, près de la jardinerie, qui doit être récente si on se fie à son nom. De la croix du Hellés, il ne reste plus que le piédestal.
  • Quelfennec, site archéologique découvert en 1964.
  • Les manoirs du Guernic et de Kerveno.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Le Roux Charles-Tanguy, Le souterrain de l'âge du fer de Kervignac en Plussulien, Annales de Bretagne, no 76, 1, 1969, p. 85-96
  • Le Tallec Jean, Un paysan breton sous Louis XIV : Mathurin Le Tallec (1662-1722)
  • Le Roux Charles-Tanguy, L'outillage de pierre polie en métadolérite de type A. : les ateliers de Plussulien (Côtes-d'Armor), Laboratoire d'anthropologie de Rennes, 1999

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. Personnes en âge de communier.
  3. Son fils Julien Félix Le Bail a été maire de Plussulien entre 1815 et 1830.
  4. a et b Georges Jaglin, né le à Plussulien, décédé le à Saint-Brieuc.
  5. Denis Kergoët, né le à Kersouès en Plussulien, décédé le à Plussulien.
  6. Julien Félix Le Bail, né le à Plussulien, décédé après 1835
  7. Joseph Burlot, né le à Saint-Gilles-Vieux-Marché, décédé le à Plussulien.
  8. Guillaume Marie Prigent, né le à Corlay, décédé le à Plussulien.
  9. Joseph Julien Le Bail, né le à Plussulien.
  10. Mathurin Marie Martail, né le au Haut-Corlay, décédé le à Kerfanc en Plussulien.
  11. Mathurin Marie Burlot, né le à Pussulien, décédé le à Laniscat.
  12. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

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Références[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]