Pierre François Sauret de La Borie

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Pierre François Sauret de la Borie
Surnom Sauret
Naissance
Gannat,, France
Décès (à 76 ans)
Gannat, France
Origine Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 1756 – 1801
Conflits Guerre de Sept Ans
Guerres de la Révolution française
Distinctions Baron de l'Empire
Commandeur de la Légion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis
Chevalier de la Couronne de fer
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 35e colonne
Autres fonctions Député de l'Allier

Pierre François Sauret de la Borie, dit Sauret, né le à Gannat dans le Bourbonnais et mort le dans cette même ville, est un général français de la Révolution et de l’Empire. Engagé dans l'armée française comme simple soldat, il participe à la guerre de Sept Ans, devient général sous la Révolution française et sert avec distinction pendant la guerre du Roussillon avant d'être transféré à l'armée d'Italie. Lors de la campagne de 1796 dans ce pays, il commande une division sous les ordres du général Napoléon Bonaparte. Il quitte peu après le service actif pour entrer en politique et devient député de l'Allier.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre François Sauret naît le à Gannat dans le Bourbonnais. Il commence sa carrière militaire le comme soldat au régiment de Mailly-infanterie. Il participe à de nombreux combats durant la guerre de Sept Ans, notamment à la bataille de Rossbach le , où il est blessé d'un coup de sabre sur la tête, alors qu'il n'a que 15 ans. Affecté à la défense des côtes, il est présent à bord de l'escadre du marquis de Conflans en 1759 et est blessé par la chute d'un mât[1].

Il sert ensuite comme grenadier à partir du de la même année et obtient le grade de sergent le , avant d'être congédié par ancienneté le . Admis comme sergent au régiment de Champagne le suivant, il devient fourrier le , adjudant sous-officier le , porte-drapeau le , sous-lieutenant de grenadiers le et lieutenant en second de grenadiers le . Lieutenant en premier de grenadiers le , il est fait chevalier de Saint-Louis le . Nommé capitaine de grenadiers le à l'armée du Midi, puis à l'armée des Alpes, il passe capitaine commandant le puis lieutenant-colonel le au 7e régiment d'infanterie[1].

Guerres révolutionnaires[modifier | modifier le code]

Guerre des Pyrénées[modifier | modifier le code]

En 1793, Sauret rejoint l'armée des Pyrénées Orientales en guerre contre l'Espagne. Il se trouve au combat de Céret le et est nommé chef de brigade provisoire le suivant par les représentants du peuple près de l'armée des Pyrénées Orientales. Le de la même année, il est promu général de brigade provisoire par les mêmes représentants du peuple et est blessé à la jambe gauche lors de la bataille de Villelongue-dels-Monts le . Employé à la division du général Eustache Charles d'Aoust le , il est élevé au grade de général de division le 23 de ce mois[1].

Le général Jacques François Dugommier.

Quand Jacques François Dugommier prend le commandement de l'armée en , il réorganise l'armée en trois divisions d'infanterie et une réserve de cavalerie. Sauret, Catherine-Dominique de Pérignon et Pierre Augereau commandent les divisions d'infanterie et André de La Barre dirige la cavalerie[2]. Pendant l'offensive dirigée par Dugommier, Sauret entraîne sa division à la victoire dans la bataille du Boulou, les et [3]. Ses troupes, incluant les brigades des généraux Jean-François Micas, Louis Pelletier, Jean-Jacques Causse, Jean Simon Pierre Pinon, et Claude-Victor Perrin, participent au siège de Collioure le lendemain de la bataille du Boulou. Le , la garnison espagnole de 7 000 hommes se rend, alors que les émigrés français fuient dans des bateaux de pêche[4]. La reddition en septembre du fort de Bellegarde permet à Dugommier de préparer l'invasion de la Catalogne pour l'automne.

Bombardement de la ville de Roses lors du siège de 1795.

Sauret commande l'aile gauche à la bataille de la Sierra Negra du 17 au , où Dugommier lui ordonne d'opérer une diversion le premier jour du combat. Dugommier est tué par un éclat d'obus espagnol le 18 et son successeur Pérignon envoie des renforts à Sauret. Après quatre jours d'affrontements, l'armée française enlève les fortifications tenues par les troupes espagnoles, portugaises et émigrées. Le commandant espagnol, Luis Fermín de Carvajal, meurt en défendant la redoute de Notre-Dame-del-Roure le alors que son armée se débande[2].

À la suite de ce succès, Pérignon s'empare rapidement de Figueras et investit le port de Roses. Du au , Sauret commande 13 000 hommes lors de ce siège qui s'achève par la reddition de la garnison[5] et au cours duquel il est blessé au bras[1]. Il a sous ses ordres les brigades Victor, Causse, Martin, Motte, Chabert et Guillot ainsi qu'une petite division sous les ordres du général Beaufort de Thorigny[5]. Pérignon et Sauret pressent vigoureusement les opérations de siège malgré un hiver particulièrement rigoureux. Des pièces d'artillerie lourde sont hissées sur le Mont Puy-Bois afin de bombarder le Castillo de la Trinidad, l'un des ouvrages-clés de la défense espagnole. Ce dernier, gravement endommagé, est abandonné par la garnison le 1er janvier. Dans la nuit du , la flotte de l'amiral Federico Gravina évacue les défenseurs avant qu'un assaut français ait pu avoir lieu[6]. Sauret s'empare du château de la Trinité le [1].

Armée d'Italie[modifier | modifier le code]

L'armée d'Italie en 1796, par le lithographe Pauchs. Sauret commande une division de cette armée pendant la campagne de 1796 à 1797.

Le , il est transféré à l'armée d'Italie, dont Napoléon Bonaparte vient de prendre le commandement, et il la rejoint le . Il commande d'abord une division près de Gênes au mois d'avril puis les villes de Cherasco, Ceva et Mondovi à partir du . Il est finalement placé à la tête d'une division de l'armée active le 1er juin[7] et est impliqué dans des batailles quand l'armée autrichienne tente de lever le siège de Mantoue. À la fin du mois de juillet, sa division de 4 500 hommes participe à la défense de la rive ouest du lac de Garde avec les brigades Guieu et Rusca. Bonaparte, croyant les routes de montagnes trop médiocres pour soutenir des mouvements de grande envergure, juge cette force suffisante pour défendre la région, mais lorsque survient au nord la colonne autrichienne du général Peter Quasdanovich, forte de 18 000 soldats, les troupes de Sauret sont en infériorité numérique et mal préparées[8].

Le , les brigades autrichiennes de Peter-Carl Ott et Joseph Ocskay von Ocsko s'emparent des villes de Gavardo et de Salò, obligeant Sauret à battre en retraite sur Desenzano del Garda après avoir perdu 500 hommes et deux canons. Le général Guieu avec 400 soldats se barricade toutefois dans le palais Martinengo de Salò et refuse de déposer les armes[9]. Le lendemain, le général autrichien Johann von Klenau se rend maître de Brescia, coupant la ligne d'approvisionnement de Bonaparte avec Milan[10]. En réaction, le général en chef français se porte avec le gros de ses forces contre Quasdanovich tandis qu'Augereau reste en observation devant la principale armée autrichienne dirigée par le général Wurmser. Le , Sauret marche contre Salò, défait les troupes d'Ocskay à l'issue d'un combat qui a duré plusieurs heures et parvient à dégager Guieu et ses hommes. Bien que Sauret se soit rapidement retiré sur Lonato del Garda, ce revers incite Quasdanovich à regrouper ses forces à Gavardo[11]. Sauret est blessé dans la journée du 1er août et le général Jean Joseph Guieu prend le commandement de sa division[12]. Six indique toutefois qu'il s'empare de la Rocca d'Anfo le [7].

Suite de carrière[modifier | modifier le code]

Bonaparte retire à Sauret son commandement peu après. Le , il écrit à son propos : « bon, très bon soldat ; pas assez intelligent pour un officier général ; malchanceux »[13]. Il dirige la réserve à Brescia le , puis commande en Piémont le et est autorisé à prendre sa retraite le . Le , il reprend néanmoins du service comme commandant de Tortone et d'Alexandrie. Il obtient une pension de 10 000 francs le mais reste en activité à l'armée d'Italie comme commandant à Ancône. Il est admis au traitement de réforme sur sa demande et pour raisons de santé le [7].

Député de l'Allier au Corps législatif le , il est remis en activité le comme commandant à Genève le 1er mars. Le , il commande le département du Léman, les bords du lac et le Valais. Le , il n'est pas compris dans la réorganisation des états-majors et cesse ses fonctions le suivant. Admis au traitement de réforme le , il rentre au Corps législatif le avant d'être mis à la retraite le de la même année[7].

Il rentre toutefois au Corps législatif comme secrétaire le . Sauret est fait chevalier de la Légion d'honneur le suivant et commandeur de l'ordre le . Il quitte définitivement le Corps législatif en 1806[7]. Fait chevalier de la Couronne de fer et baron de l'Empire le (confirmé par lettres patentes du de la même année), le général Sauret meurt le à Gannat, sa ville natale[14]. Son nom figure sur la 35e colonne de l'arc de triomphe de l'Étoile (pilier Ouest).

Le général Antoine Noguès a laissé dans ses Mémoires ce portrait de Sauret : « son instruction se bornait aux manœuvres, aux évolutions des troupes. En écrivant, il mettait une virgule après chaque mot, ce qui lui avait valu le plaisant surnom de Papa Virgule »[15].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Pierre, Franconie SAURET DE LA BORIE », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  • A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion-d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, Tome 3, Bureau de l’administration, , 529 p. (lire en ligne), p. 38.
  • Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), t. 2, Paris, Librairie G. Saffroy, (lire en ligne), p. 426 et 427.
  • (en) Martin Boycott-Brown, The Road to Rivoli : Napoleon's First Campaign, Londres, Cassell & Co, , 560 p. (ISBN 0-304-35305-1). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) G. J. Fiebeger, The Campaigns of Napoleon Bonaparte of 1796–1797, West Point, US Military Academy Printing Office, (lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Georges Ostermann, « Pérignon: The Unknown Marshal », dans David G. Chandler, Napoleon's Marshals, New York, Macmillan, (ISBN 0-02-905930-5). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9). Document utilisé pour la rédaction de l’article

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Six 1934, p. 426.
  2. a et b Ostermann 1987, p. 407.
  3. Smith 1998, p. 77.
  4. Smith 1998, p. 81.
  5. a et b Smith 1998, p. 102.
  6. Ostermann 1987, p. 413 et 414.
  7. a b c d et e Six 1934, p. 427.
  8. Fiebeger 1911, p. 10.
  9. Boycott-Brown 2001, p. 380.
  10. Boycott-Brown 2001, p. 382.
  11. Boycott-Brown 2001, p. 385 et 386.
  12. Boycott-Brown 2001, p. 389.
  13. Fiebeger 1911, p. 12.
  14. Six 1934, p. 426 et 427.
  15. Alain Pigeard (préf. baron Gourgaud), Les étoiles de Napoléon : maréchaux, amiraux, généraux 1792-1815, Quatuor, , 768 p., p. 559.

Liens externes[modifier | modifier le code]