Pierre Carré de Lusançay

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Pierre Carré
Seigneur de Lusançay
Naissance
à Guidel
Décès (à 87 ans)
à Saint-Sauveur-de-Landemont
Origine Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Capitaine de vaisseau (1814)
Années de service 17821814
Faits d'armes Expédition d'Entrecasteaux
Distinctions Ordre de Saint-Louis (1791)
Autres fonctions Maire-adjoint de Nantes
Famille Carré de Lusançay

Emblème

Pierre Antoine François-de-Salles Carré, seigneur de Lusançay[1], né le au manoir du Pou en Guidel et mort en 1853 est un navigateur et militaire français des XVIIIe et XIXe siècles. Il prend part à l'expédition d'Entrecasteaux (1791-1794), envoyée à la recherche de La Pérouse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Dernier enfant de Charles-Auguste Carré, seigneur de Lusançay (1712-1775), commissaire de la marine, et d'Élisabeth Anne de Montigny du Timeur, il naît dans une famille noble de Lorient, originaire de Grande-Bretagne[2]. Son grand-père, Nicolas Philippe Carré, seigneur de Lusançay et de la Hautière (1654-1719), commissaire général de la Marine à Brest en 1698, à Port Louis en 1715, puis à Nantes, avait sacrifié une partie de sa fortune pour sauver les Lorientais de la famine[3]. Sa grand-mère était Louise Le Chevalier, propriétaire du manoir du Pou à Guidel, dont le père Adrien Le Chevalier fut contrôleur et caissier de la Compagnie royale des Indes orientales de 1689 à 1701[4] et l'un des fondateurs de L'Orient.

Son frère aîné Nicolas-Charles, est l'un des neuf commissaires de la noblesse en 1789. Il fait la campagne dans l'armée des princes, il voit tous ses biens confisqués sous la Révolution. Il suit le comte d'Hector en Angleterre en 1794[5].

Sa sœur Antoinette se maria à un cousin, l'amiral Jacques Trublet de Villejégu (1746-1829) ; tandis que sa seconde sœur Émilie resta avec sa mère, jusqu'à la mort de celle-ci en 1808.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Le , il intègre la Maison du Roi, à Brest, en tant qu'aspirant garde-marine[6]. Promu garde-marine en 1783, il sert sur Le Poisson Volant à partir du . En , il devient élève de première classe. Le il embarque sur La Lionne, un bateau désarmé à Rochefort et, le 25 octobre, il est promu lieutenant des vaisseaux du Roi[7], il embarque sur la corvette La Bayonnaise.

L'expédition d'Entrecasteaux[modifier | modifier le code]

Nommé chevalier de Saint-Louis par brevet du 15 juin 1791, il fait partie des personnes choisies pour participer à l'expédition envoyée par l'Assemblée constituante, et commandée par le contre-amiral d'Entrecasteaux, à la recherche du célèbre navigateur Jean-François Galaup de La Pérouse, dont on était sans nouvelles depuis trois ans.

Le 28 septembre 1791, il embarque sur L'Espérance, l'une des deux frégates de l'expédition, commandée par Jean-Michel Huon de Kermadec, avec le grade de lieutenant[8].

Après plus de deux ans de voyages dans l'océan Indien, autour de la Nouvelle-Hollande (Australie), l'expédition passe en vue d'une île, qu'ils nomment île de la Recherche et qui sera identifiée plus tard comme Vanikoro, le lieu de naufrage de La Boussole et de L'Astrolabe, les deux frégates du voyage de La Pérouse.

Au cours de l'expédition, un grand nombre de marins décèdent de maladies, au premier rang desquels l'amiral d'Entrecasteaux et son commandant en second, Huon de Kermadec. Le très royaliste d'Hesmivy d'Auribeau prend alors le commandement de l'expédition et décide de faire escale dans la colonie hollandaise de Surabaya, Java, en octobre 1793. Là, il apprend que la France était en état de guerre avec ses voisins européens parmi lesquels le royaume des Pays-Bas, l'Angleterre et le royaume d'Espagne, que le roi de France Louis XVI avait été guillotiné le 21 janvier 1793, que la République avait été déclarée. Les Hollandais se saisissent des deux frégates de l'expédition, et internent l'équipage à Semarang.

Le 26 septembre 1794, il rédige, en compagnie de La Grandière, Expédition du tour du monde. Inventaire du désarmement de la frégate française La Recherche[9].

Retour en France[modifier | modifier le code]

Libéré en 1797, Pierre Carré de Lusançay ne rentre en France qu'en 1803.

Le 13 avril 1807, il épouse Gabrielle Joséphine Marie de La Poëze, dame de Puyzet (née en 1790)[7]. De cette union naitront quatre enfants :

  1. Ambroisine Victorine Carré de Lusançay du Puyzet, née à Nantes le 12 novembre 1808, mariée à Pierre Piet de Beaurepaire ;
  2. Nicolas Louis Adolphe Carré, comte de Lusançay du Puyzet, né à Nantes le 7 avril 1811, marié à Calixte Marie Hay de Slade ;
  3. Charles Pierre Joseph Carré, dit le comte de Lusançay, chevalier du Puyzet, né à Nantes le 17 avril 1815, marié à Cécile Bedeau de L'Ecochère ;
  4. Augustin Jean Joseph dit Gustave, vicomte de Lusançay né à Nantes le 3 janvier 1817 et décédé à Landemont (Maine-et-Loire) le . Il avait épousé le 3 avril 1857 Mlle Alexandrine Mabille des Granges (dont descendance). Il fut maire de Saint-Sauveur-de-Landemont de 1870 à 1881[10], et fit construire le château de la Braudière à Landemont.

En 1814, il est nommé capitaine de vaisseau par le roi Louis XVIII et obtient une pension[7]. Il s’installe près de Nantes, ville dont il devient maire adjoint[11]. Il décède le à Saint-Sauveur-de-Landemont (Maine-et-Loire), à l'âge de 87 ans[12].

Références[modifier | modifier le code]

  1. On trouve son titre parfois orthographié de Lusancé, Luzançay, ou Lusançay
  2. Nobiliaire universel de France, 1816, p. 289
  3. Il reste derrière l'arsenal, près de l'Enclos, une rue de Luzancay en son souvenir
  4. H.-F. Buffet, Lorient sous Louis XIV, in: Annales de Bretagne. Tome 44, no 1-2, 1937. p. 77
  5. Nobiliaire universel de France, 1816, p. 290-291
  6. Nobiliaire universel de France (1818), p. 478
  7. a b et c Nobiliaire universel de France, 1816, p. 291-292
  8. La Billardière, p. XIV
  9. Archives de la Marine à Vincennes (article BB/4/992)
  10. Célestin Port, Dictionnaire historique de l'Anjou [réf. incomplète]
  11. Il laissa notamment son nom à l'avenue de Lusançay à Chantenay
  12. M. de Lusançay (1766-1853), . "L'Anjou historique", janvier 1939, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9742286f/f16.image.r=Guidel?rk=5386292;4

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]