Parti socialiste de France-Union Jean Jaurès

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Le Parti socialiste de France-Union Jean Jaurès (PSdF) est un parti politique socialiste (1933-1935).

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Parti socialiste de France est né en 1933 d'une scission de franges réformiste, planiste et néo-socialiste de la SFIO exclues par le congrès du . Majoritaires dans le groupe parlementaire[réf. nécessaire], ces futurs exclus étaient nettement minoritaires au sein du parti, en butte à l'hostilité de l'aile gauche (pivertistes et Bataille socialiste) et des centristes (blumistes). Ses dirigeants furent principalement Pierre Renaudel, Marcel Déat et Adrien Marquet ou encore Gustave Fourment.

Certains de ses membres suivirent Marcel Déat, après la défaite de 1940, au Rassemblement national populaire, mouvement qui souhaitait une ardente collaboration avec l'Allemagne nationale-socialiste. Adrien Marquet avait déclaré, lors d'un congrès de la SFIO, que le nouveau mot d'ordre des socialistes devait devenir Ordre, Autorité, Nation, discours à la suite duquel Léon Blum avait déclaré en être « épouvanté ».

La Vie socialiste (1926-1935), journal de Pierre Renaudel, devient celui des néo-socialistes.

Ayant échoué à convaincre militants et élus de la SFIO de le rejoindre, et divisé entre une aile réformiste modérée, incarnée notamment par Paul Ramadier, et une aile néo-socialiste à la doctrine plus ambitieuse, le Parti socialiste de France fusionna finalement en 1935 avec le Parti socialiste français et le Parti républicain-socialiste au sein de l'Union socialiste républicaine (USR), qui participe au Front populaire en 1936.

Le PSdF, se réclamant explicitement de la tradition socialiste et donc de la gauche, ne doit pas être confondu avec le PSF (Parti social français) qui était l'expression politique des Croix-de-Feu et Volontaires nationaux du Colonel François de La Rocque, mouvement conservateur de droite.

La participation active à la collaboration avec l'Allemagne nazie de Marcel Déat discrédite définitivement le courant de pensée qu'il représentait. Par la suite l'appellation « néo » sera régulièrement utilisée de façon polémique dans les débats entre les tendances de la SFIO puis du PS.

Députés du PsdF[modifier | modifier le code]

Nom Circonscription
Président
Pierre Renaudel Var
Secrétaire général
Ernest Lafont Hautes-Alpes
Membres
Henry Andraud[1] Puy-de-Dôme
Édouard Barthe Hérault
Raymond Bérenger Eure-et-Loir
Laurent Camboulives Tarn
Hubert Carmagnolle Var
Antoine Cayrel Gironde
Henri Cazalet Gironde
Léon Chommeton Var
Adéodat Compère-Morel Gard
Marcel Déat Seine
Louis Deschizeaux Indre
René Gounin Charente
Gabriel Lafaye Gironde
Joseph Lagrosillière Martinique
Georges Lasserre Gironde
Louis Lebel Somme
René Lebret Somme
Marc Lengrand Aisne
Justin Luquot Gironde
Adrien Marquet[1] Gironde
Barthélemy Montagnon Seine
Paul Perrin Seine
André Pringolliet Savoie
Paul Ramadier Aveyron
Auguste Reynaud[1] Var
Gaston Simounet Dordogne
Rodolphe Tonnellier Somme
Alexandre Varenne Puy-de-Dôme

Personnalités du PSdF[modifier | modifier le code]

  • Pierre Renaudel (mort en 1935).
  • Marcel Déat, SFIO (1918-1933), PSdF (1936), écrit dans L'Œuvre (1940), fondateur et chef du Rassemblement national populaire (RNP) (1941-1944), ministre du Travail à Vichy (1944). Réussit à prendre la fuite en Allemagne en 1945, d'où il passe en Italie où il meurt en 1955.
  • Adrien Marquet, SFIO, PsdF (1933), ministre du Travail en 1934, député-maire de Bordeaux, ministre de l'Intérieur de la IIIe République et au début de Vichy. Il quitte dès 1934 le Parti socialiste de France-Union Jean Jaurès[2].
  • Ernest Lafont, avocat, député (1914-1936) sous diverses étiquettes, ministre de la Santé publique (1935-1936).
  • Barthélemy Montagnon
  • Paul Ramadier, député SFIO puis PSdF (1934) puis USR, sous-secrétaire d'État dans les gouvernements du Front populaire (1936), vote contre Pétain en 1940, président du conseil SFIO en 1947.
  • Gustave Fourment
  • Gaston Clémendot, instituteur, pacifiste, un des principaux animateurs de la Fédération des Travailleurs socialistes de l'Yonne (1897 à 1910), SFIO, puis Parti socialiste de France (1933), puis Parti socialiste démocratique.
  • Max Bonnafous, SFIO puis PSdF (1933), proche d'Adrien Marquet. Chef de cabinet d'Adrien Marquet, ministre du Travail (1934) puis ministre de l'Intérieur de Pétain (de juillet à ). Préfet en 1940-1941, secrétaire d'État à l'Agriculture et au Ravitaillement (1942), démissionna, le .
  • Charles Baudouin, psychanalyste, écrivain, artiste et pédagogue, au PSdF en 1934-1935, puis le quitte en 1935.
  • Max Hymans, avocat, plusieurs fois secrétaire d'État, résistant, directeur des transports aériens de la France libre, président d'Air France.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Déat Marcel, Mémoires politiques, introd. et notes de Laurent Theis, épilogue par Hélène Déat, Paris, Denoël, 1989, 990 pages-[16] pages de pl. (Index)
  • Montagnon, Barthélémy, Marquet Adrien, Bonnafous Max, Déat Marcel, Néo-socialisme ? Ordre, autorité, nation, préface et commentaire de Max Bonnafous, Paris, B. Grasset, 1933, in-16, 140 pages (Discours prononcés au Congrès socialiste de ).
  • Le Plan français : doctrine et plan d'action, Comité du Plan, préface de Marcel Déat, Paris, Fasquelle, 1936, 199 pages
  • Cointet Jean-Paul, Marcel Déat : du socialisme au national-socialisme, Paris, Perrin, 1998, 418 pages-[8] pages de pl. (Bibliogr. et index)
  • Déat Marcel, Discours, articles et témoignages, Coulommiers, Éd. Déterna, « Documents pour l'histoire », 1999, 149 pages.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Auguste Reynaud démissionne dès le 28 février 1934. Ensuite, Henry Andraud et Adrien Marquet démissionnent du groupe parlementaire le 13 novembre 1934.
  2. Notice Adrien Marquet dans Le Maitron.