Mycoplasma pneumoniae

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Mycoplasma pneumoniae
Description de l'image 1995dkdj,x.jpg.
Classification
Domaine Bacteria
Division Firmicutes
Classe Mollicutes
Ordre Mycoplasmatales
Famille Mycoplasmataceae
Genre Mycoplasma

Espèce

Mycoplasma pneumoniae
Norman L. Somerson, Robert M. Chanock et al., 1963

Mycoplasma pneumoniae est une bactérie parasite, le seul mycoplasme dont la pathogénicité pour l'homme soit bien établie. Trouvé dès 1944 par le microbiologiste Monroe Davis Eaton chez des sujets atteints de « pneumonie atypique primitive » ou « pneumonie à virus », il fut longtemps dénommé « agent d'Eaton » et reconnu comme n'étant pas un vrai virus en raison de sa sensibilité aux tétracyclines. C'est en 1962 que Robert M. Chanock réussit à le cultiver sur milieu non vivant et à prouver son appartenance aux mycoplasmes.

Écologie, pathogénie et épidémiologie[modifier | modifier le code]

Le germe se trouve essentiellement dans les voies respiratoires, où il peut provoquer une véritable pneumonie avec hépatisation : entre 30 et 50 % des pneumonies primaires atypiques, les autres étant dues aux adénovirus et aux rickettsies. Il est apparu dans les expériences sur volontaires et lors d'enquêtes épidémiologiques que seule une minorité d'individus développe des lésions pulmonaires (3 à 15 %).

Dans la majorité des cas, l'infection est bénigne et se manifeste par un épisode de bronchite aiguë ou de pharyngite, parfois de myringite. Des formes plus aigües ont été rapportées, principalement des bronchiolites aiguës hypoxémiantes et des syndromes de détresse respiratoire aiguë[1].

La maladie touche de préférence les adolescents et les jeunes adultes. L'incubation est longue (jusqu'à 3 semaines) et le portage pharyngé peut se prolonger pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois chez le convalescent.

Les épidémies suivent un cycle de 3 à 7 ans[2],[3],[4],[5],[6].

Caractères bactériologiques[modifier | modifier le code]

La culture des expectorations ou d'un frottis pharyngé est laborieuse et lente. Le germe exige un milieu spécial enrichi d'extrait de levure et de sérum. La primo-infection peut exiger 15 jours et plus. Mycoplasma pneumoniae hémolyse les globules rouges de cobaye, fermente le glucose et réduit le phényl tétrazolium.

Sérodiagnostic[modifier | modifier le code]

C'est le procédé le plus souvent employé pour le diagnostic clinique, mais il exige l'examen d'un sérum précoce et d'un autre plus tardif (différence de titres)[7].

Il peut se faire par :

  • Déviation du complément.
  • Inhibition de l'hémagglutination.
  • Immunofluorescence indirecte sur coupes d'embryons de poulets infectés.
  • Inhibition métabolique : les anticorps provoquent l'inhibition de la croissance (peu sensible) mais aussi, par conséquent, l'inhibition d'une activité métabolique, par ex. la fermentation du glucose (méthode très sensible).

Références[modifier | modifier le code]

  1. M. Fartoukh et D. Contou, « Infections respiratoires basses de l’adulte à Mycoplasma pneumoniae  : attention aux atypies ! », Revue des Maladies Respiratoires, vol. 30, no 9,‎ , p. 743-745 (DOI 10.1016/j.rmr.2013.10.003)
  2. Christian Marchello, Ariella Perry Dale, Thuy Nhu Thai et Duk Soo Han, « Prevalence of Atypical Pathogens in Patients With Cough and Community-Acquired Pneumonia: A Meta-Analysis », Annals of Family Medicine, vol. 14, no 6,‎ , p. 552–566 (ISSN 1544-1717, PMID 28376442, PMCID 5389400, DOI 10.1370/afm.1993, lire en ligne, consulté le )
  3. Surender Kashyap et Malay Sarkar, « Mycoplasma pneumonia: Clinical features and management », Lung India: Official Organ of Indian Chest Society, vol. 27, no 2,‎ , p. 75–85 (ISSN 0974-598X, PMID 20616940, PMCID 2893430, DOI 10.4103/0970-2113.63611, lire en ligne, consulté le )
  4. Gretchen L. Parrott, Takeshi Kinjo et Jiro Fujita, « A Compendium for Mycoplasma pneumoniae », Frontiers in Microbiology, vol. 7,‎ , p. 513 (ISSN 1664-302X, PMID 27148202, PMCID 4828434, DOI 10.3389/fmicb.2016.00513, lire en ligne, consulté le )
  5. Michael L. Beeton, Xu-Sheng Zhang, Søren A. Uldum et Cécile Bébéar, « Mycoplasma pneumoniae infections, 11 countries in Europe and Israel, 2011 to 2016 », Euro Surveillance: Bulletin Europeen Sur Les Maladies Transmissibles = European Communicable Disease Bulletin, vol. 25, no 2,‎ , p. 1900112 (ISSN 1560-7917, PMID 31964459, PMCID 6976882, DOI 10.2807/1560-7917.ES.2020.25.2.1900112, lire en ligne, consulté le )
  6. Ana Dacosta Urbieta, Gema Barbeito Castiñeiras, Irene Rivero Calle et Jacobo Pardo Seco, « Mycoplasma pneumoniae at the rise not only in China: rapid increase of Mycoplasma pneumoniae cases also in Spain », Emerging Microbes & Infections, vol. 13, no 1,‎ , p. 2332680 (ISSN 2222-1751, PMID 38497329, PMCID PMC10993738, DOI 10.1080/22221751.2024.2332680, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) S. Pignanelli, A. Shurdhi, F. Delucca et M. Donati, « Simultaneous use of direct and indirect diagnostic techniques in atypical respiratory infections from Chlamydophila pneumoniae and Mycoplasma pneumoniae », Journal of Clinical Laboratory Analysis, vol. 23, no 4,‎ , p. 206-209 (ISSN 1098-2825, lire en ligne, consulté le )