Jules Mutebutsi

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Jules Mutebutsi
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Le colonel Jules Mutebusi aussi connu sous le nom de Jules Mutebutsi et Jules Mutebuzi, né en 1959 ou 1960, et mort le [1] à Kigali (Rwanda), est un officier rebelle issu de la communauté Banyamulenge[2], membre du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), un mouvement politico-militaire sévissant dans l'Est du Congo, acteur majeur de la Deuxième guerre du Congo.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jules Mutebusi est formé par le Front patriotique rwandais (FPR)[réf. souhaitée], ex-rébellion rwandaise dirigée par Paul Kagame, aujourd’hui président du Rwanda et largement soutenus par le Rwanda[Qui ?] au cours des dernières années[Quand ?].

Prise de Bukavu[modifier | modifier le code]

Le , des affrontements éclatent dans la ville de Bukavu dans la région du Sud-Kivu. Des soldats fidèles au colonel Mutebusi s'opposent aux forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) dirigé par le General Félix Mbuza Mabe, commandant de la 10ème région militaire. Les deux parties se rejettent la faute quant à l'origine des heurts[3]. Dans la crainte de persécution, près de 3 000 civils[4],[5], principalement des Banyamulenge, fuient vers Cyangungu, au Rwanda, alors que 524[6] civils trouvent refuge dans l'enceinte de la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en république démocratique du Congo (MONUC). Le [7], à la tête de trois à quatre mille hommes[8], Laurent Nkunda, un général renégat, part de Goma[7] pour prêter main forte à Mutebusi. Le 2 juin 2004 ils prennent possession de Bukavu, repoussant les FARDC dans les collines aux alentours de Bukavu[8]. Le , suite au négociations avec les forces de maintien de la paix des Nations Unies[9], les troupes de Nkunda et Mutebusi se retirent de Bukavu[6],[9], et les FARDC réinvestissent et reprennent le contrôle de de la ville.

Fuite et exil au Rwanda[modifier | modifier le code]

Le , Jules Mutebusi et ces soldats sont chassés de Kamanyola par les FARDC[10],[11] avec le soutien de la MONUC. Ils se réfugient au Rwanda, dans un camp militaire de la localité de Ntendezi[2], situé dans le district de Nyamasheke, et sont considérés par le Rwanda comme des réfugiés de guerre[12]. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) indique qu'ils n'ont pas mandat pour s'occuper de militaires fugitifs avant leur désarmement et leur démobilisation[11].

En août 2005, Mutebusi et ses troupes déposent une demande d'asile auprès des autorités rwandaises[13]. Dans les jours qui suivent, le statut de demandeur d'asile leurs est octroyé. Le ministre rwandais de l'Intérieur, Protrais Musoni a déclaré à l'AFP que Jules Mutebusi et ses troupes avaient certifiés par écrit avoir renoncé à la lutte armée, et qu'il était donc dans l'obligation des autorités rwandaises, en application avec les lois internationales, d'aider ces réfugiés[14].

Le , Jules Mutebusi décède à Kigali, dans un hôpital, à l'âge de 54 ans[1],[15].

Exactions, violations de droits humains et crime de guerre[modifier | modifier le code]

Durant la période des combats à Bukavu, des violations de droits humains et des crimes de guerre ont été documenté par Human Rights Watch[5]. Ces exactions ont été perpétrés aussi bien par des soldats de l'armée régulière, sous le commandement du général Mabe, que par les forces armées rebelles dirigées par le général Nkunda et le colonel Mutebusi.

Laurent Nkunda et Jules Mutebusi ont affirmés que leurs actions visait à protéger d'un génocide la communauté Banyamulenge de Bukavu perpétré par les FARDC[16]. Bien que des exactions à l'encontre de cette communauté aient bien eu lieu, les conclusions de l'enquête de la MONUC contredisent les affirmations des officiers renégats, en excluant la possibilité d'un génocide[16],[17].

Dans les jours qui suivent la prise de Bukavu, les troupes dirigés par Nkunda et Mutebusi commettent de meurtres, des viols et divers autres abus contre la population civile [9],[5]. Un mandat d'arrêt International à l'encontre de Jules Mutebusi est émis par les autorités congolaises, il est accusé d'insurrection, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité[9],[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « L’ancien rebelle congolais, Jules Mutebusi est décédé au Rwanda » Accès libre, sur Radio Okapi, (consulté le )
  2. a et b « Jules Mutebutsi Colonel congolais dissident » Accès libre, sur Jeune Afrique, (consulté le )
  3. « Monitoring de la situation humanitaire en RDC du 22 au 28 mai 2004 - Democratic Republic of the Congo | ReliefWeb » Accès libre, sur ReliefWeb, (consulté le )
  4. (en) « Fighting in eastern Congo pushes refugees into Rwanda » Accès libre, sur ReliefWeb, (consulté le )
  5. a b et c « Crimes de guerre à Bukavu » Accès libre, sur Human Rights Watch (consulté le )
  6. a et b (en) « Democratic Republic of Congo - Humanitarian Crisis in Bukavu, South Kivu, OCHA Situation Report No. 4 » Accès libre, sur ReliefWeb, (consulté le )
  7. a et b (en) « Humanitarian Situation in DRC Monthly Update May 2004 » Accès libre, sur ReliefWeb, (consulté le )
  8. a et b « Monitoring de la situation humanitaire en RDC du 29 mai au 4 juin 2004 - Democratic Republic of the Congo » Accès libre, sur ReliefWeb, (consulté le )
  9. a b c et d « RD Congo : Arrêtez Laurent Nkunda pour crimes de guerre » Accès libre, sur Human Rights Watch, (consulté le )
  10. (en-GB) « DR Congo rebel leader flees » Accès libre, sur BBC, (consulté le )
  11. a et b « Reprise de Kamanyola par les FARDC » Accès libre, sur Radio Okapi, (consulté le )
  12. « La présence de Mutebusi au Rwanda confirmée par le représentant de la Monuc à Kigali » Accès libre, sur Radio Okapi, (consulté le )
  13. « Jules Mutebutsi demandeur d’asile au Rwanda » Accès libre, sur Radio Okapi, (consulté le )
  14. (en-GB) « Rwanda grants rebel leader asylum » Accès libre, (consulté le )
  15. (en) « RDC: mort au Rwanda de l'ancien chef de guerre Mutebusi (famille) » Accès libre, sur HuffPost, (consulté le )
  16. a et b « Un rapport préliminaire de la MONUC exclut la possibilité d'un génocide à Bukavu » Accès libre, sur TheNewHumanitarian, (consulté le )
  17. « Il n’y pas eu de massacres planifiés des Banyamulenge à Bukavu, selon une enquête de la Monuc » Accès libre, sur Radio Okapi, (consulté le )
  18. « L'ONU multiplie les initiatives de paix en RDC » Accès libre, sur BBC, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]