Miroslav Radman

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Miroslav Radman
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (79 ans)
SplitVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Miroslav Josip RadmanVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
française (depuis le )
croateVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Université Libre de Bruxelles
Université de Zagreb
Université libre de Bruxelles (en)
Faculté des sciences de l'université de Zagreb (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Mediterranean Institute for Life Sciences (d) (depuis le )
Université Paris-Descartes (depuis )
Institut Necker-Enfants malades (d) (-)
Centre national de la recherche scientifique (-)
Université libre de Bruxelles (d) (-)
Institut national de la santé et de la recherche médicale
Université Libre de BruxellesVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Distinctions

Miroslav Radman, né le à Split en Yougoslavie, est un biologiste cellulaire franco-croate.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de pêcheurs (Nikola et Vesna), Miroslav Radman a grandi sur l'île de Hvar et fait ses études secondaires à Split. Après de très brèves études en génie électrique, il découvre sa véritable passion, la biologie, à la suite de la découverte de l’ADN et sa structure en double hélice par Watson et Crick. En parallèle avec ses études en biologie, il s’intéresse aux études de physique et de philosophie des sciences donnés par Ivan Supek qui deviendra par la suite un ami et collaborateur dans la revue trimestrielle interdisciplinaire Encyclopædia Moderna.

Après un master en biologie moléculaire de l'université de Zagreb, il fait son doctorat à l'Université libre de Bruxelles dans le laboratoire de Jean Brachet, pionnier dans l’étude des acides nucléiques, de l’ADN et de l’ARN, qu'il obtient en 1969. Entre 1969 et 1970, il effectue un premier post-doctorat au CNRS à Paris suivi ensuite d'un deuxième, de 1970 à 1973, à l'Université Harvard au Massachussetts dans le laboratoire de Matthew Meselson pour lequel, il obtient la première bourse EMBO.

Miroslav Radman devient par la suite professeur à l'Université libre de Bruxelles de 1973 à 1983. En 1983, il intègre le CNRS et devient directeur de recherche à l'Institut Jacques-Monod de l'Université Paris 7 jusqu'en 1998. Il est alors nommé professeur de biologie cellulaire à l'Université Paris Descartes et directeur de l'unité INSERM U571 « Génétique moléculaire, évolutive et médicale » de la faculté de médecine de l'Hôpital Necker à Paris grâce au soutien de son ancien doyen Philippe Even[1]. En 1996, il obtient la nationalité française[2].

En 2002, Miroslav Radman est élu membre de l'Académie des sciences française.

Il dirige l’Institut méditerranéen des sciences de la vie (MedILS)[3] à Split, en Croatie, qu'il a créé en 2003 avec Marija Alačević[4]. En 2004, il a également servi en tant que conseiller scientifique du premier ministre de la Croatie.

Apport scientifique[modifier | modifier le code]

Toute la carrière scientifique de Miroslav Radman a été consacrée l'étude des mécanismes de réparation de l'ADN. Sa découverte majeure, appelée le système SOS, qu’il a baptisé en analogie avec l’appel lancé par les navires en détresse, a été d’abord publiée sous la forme d’un mémo envoyée à différents spécialistes de la réparation de l’ADN et n’a été publiée qu’en 1974.

Cette découverte a été faite en utilisant la protéine RecA chez la bactérie Deinococcus radiodurans[5]. Avec l'identification du système de réparation de mésappariements des bases, il apporte également des bases moléculaires supplémentaires au lien entre mutation et cancer chez l'homme. Il est aussi le grand artisan de la découverte des mécanismes de spéciation chez les bactéries et levures.

Avec le groupe de Jacques Elion, il s'est intéressé aux mécanismes moléculaires impliqués dans l'évolution des bactéries pathogènes et aux mécanismes d'acquisition de résistances aux antibiotiques.

Plus récemment, les recherches de Miroslav Radman visent à découvrir les mécanismes liés au vieillissement, et plus particulièrement au rôle que l’oxydation des protéines joue dans le vieillissement et les maladies reliées à l’âge. Ainsi selon lui, le processus du vieillissement serait dû à l’oxydation de protéines qui elle engendrait des dommages irréversibles tels que le changement de leur conformation et leur agrégation, des mutations dans l’ADN et finalement la mort cellulaire. Il s’intéresse également à la parabiose, mécanisme par lequel, selon lui, les cellules communiquent entre elles afin de maintenir l’homéostasie[pas clair]. En effet, selon son hypothèse, la parabiose entre en jeu lorsque, par exemple, une cellule devient « défectueuse » (ne peut pas remplir son rôle) à cause des défauts dans son protéome (ensemble de protéines qui la constituent). Les cellules environnantes, grâce à la parabiose, combleraient le défaut d’activité de cette cellule en partageaient, par trafic intra-cellulaire, le matériel manquant (ions, métabolites, et même des organelles)[6]. Une inflammation chronique qui peut être déclenchée par l’oxydation des protéines causerait une interruption de cette coopération entre les cellules et causerait ainsi le vieillissement.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Miroslav Radman a reçu de nombreux prix au cours de sa carrière :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Aurélie Luneau, « Miroslav Radman : à la recherche de l’immortalité ? », émission La Marche des sciences sur France Culture, 5 avril 2012
  2. Cordélia Bonal, « Panoramix anti-âge », Libération,‎ (lire en ligne)
  3. « MedILS > About us > About MedILS », sur www.medils.org (consulté le )
  4. (en) Peter Follette, « Bringing Biology Back to Croatia », Science, vol. 304, no 5674,‎ , p. 1103–1104 (ISSN 0036-8075 et 1095-9203, PMID 15155929, DOI 10.1126/science.304.5674.1103, lire en ligne, consulté le )
  5. Mathieu Vidard, « À la recherche de l’immortalité », émission La Tête au carré sur France Inter, 24 janvier 2019
  6. (en) Miroslav Radman, « Cellular parabiosis and the latency of age-related diseases », Open Biology, vol. 9, no 3,‎ , p. 180250 (PMID 30914007, PMCID PMC6451360, DOI 10.1098/rsob.180250, lire en ligne, consulté le )
  7. Académie des Sciences, « Prix Richard Lounsbery, Liste récapitulative des lauréats » [PDF], sur academie-sciences.fr (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]