Marie Balmary

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Marie Balmary
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Marie Balmary, née vers 1939, est une psychanalyste et essayiste française. En sus de sa pratique thérapeutique, elle étudie avec des groupes de lecteurs la Bible et la mythologie grecque en se servant de la théorie psychanalytique et, en retour, en interrogeant les fondements de celle-ci.

Parcours[modifier | modifier le code]

Mary Balmary est psychologue clinicienne de formation universitaire, psychanalyste de formation lacanienne et chercheuse[1].

Sa thèse de doctorat consacrée à la relation entre la théorie freudienne et l'histoire familiale de Freud ayant été refusée avant soutenance, elle l'a publiée en 1979 sous l'intitulé L'Homme aux statues. Freud et la faute cachée du père. Dans cet ouvrage, elle revisite la théorie freudienne à partir d'une lecture du mythe d’Œdipe qui inclut celle de l’histoire du père d’Œdipe et la prise en compte étymologique des mots et des noms de ces récits et d'une étude de leur rapport avec l’histoire de la famille de Freud [2].

Par la suite, Marie Balmary entreprend une lecture de la Bible. Lors de son abord du mythe des origines que constitue à ses yeux le livre de la Genèse elle suit le séminaire de lecture de la Bible de l'exégète jésuite Paul Beauchamp [3]pendant trois ans, au début des années 1980, et devient proche de lui.

Dans sa lecture, elle mobilise les concepts psychanalytiques pour comprendre et interpréter les textes bibliques fondateurs[4]. Elle porte une très grande attention à la lettre de ces textes, dans leurs langues originales, l'hébreu, l'araméen et le grec biblique, qu'elle a apprises[1], et considère toute étrangeté apparente du texte, y compris des erreurs grammaticales, comme pouvant être porteuses de sens.

Cette lecture ainsi très proche de la lettre des textes l'amène à de nouvelles compréhensions et à des ré-interprétations.

Ainsi :

  • Dans Le sacrifice interdit, elle relève que c'est Abraham qui attribue à Dieu un ordre (celui de sacrifier son fils Isaac) dont il n'est pas explicitement écrit que celui-ci l'a donné [5];
  • dans La divine origine, elle propose que l'interdit du jardin d’Éden porte sur le fait de confondre le masculin et le féminin, de mal connaître l'autre, et de l'assimiler à soi au lieu de l'accepter tel qu'il est.
  • Elle conteste aussi la traduction d'une phrase (« Tu enfanteras dans la douleur ») que Dieu adresse à Ève. Une traduction plus appropriée serait « Dans le chagrin tu enfanteras des fils », ce qui ferait ainsi référence à « la difficulté pour les êtres humains de laisser advenir en l’autre et particulièrement l’enfant, sa propre vie, sa propre parole »[6].

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Ouvrages collectifs[modifier | modifier le code]

  • 2009 : Le désir à la recherche de ses sources in Le sacré, cet obscur objet du désir, Albin Michel - (ISBN 9782226191182) .
  • 2009 : Fragilité, condition de la parole in La fragilité, faiblesse ou richesse ?, Albin Michel - (ISBN 9782226246516).
  • 2011 : Sur nos chemins de révélation in Le voyage initiatique, Albin Michel - (ISBN 9782226220523).
  • 2017 : Le spirituel (n’est pas) au service du bien commun – Se libérer du moi idolâtre in Pour le Bien Commun ouvrage collectif, Salvator - (ISBN 9782706715693).

Articles[modifier | modifier le code]

  • « Genèse du fratricide : Caïn en danger », Les lettres de la SPF, no 29,‎ , p. 23-35 (lire en ligne).
  • « La bénédiction des nations de la terre », Pardès, no 45,‎ , p. 27-34 (lire en ligne).
  • « Le choix de l'image : comme l'Autre ou avec l'Autre », Pardès, no 39,‎ , p. 35-46 (lire en ligne).
  • « Lire la différence des sexes », Revue Projet, no 287,‎ , p. 23-29 (lire en ligne).
  • « Le Guérisseur du « Nous » », Pardès, nos 32-33,‎ , p. 271-279 (lire en ligne).
  • « Les lois de l’Homme », Études, t. 375,‎ , p. 45-58 (lire en ligne)
  • « Freud et l’inceste : l’abandon d’une découverte », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Conférences[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Sébastien Lapaque, « Marie Balmary, psychanalyste inspirée », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Dominique Struyf, « Croyances religieuses et psychothérapie : du symptôme aux ressources », Thérapie familiale, vol. 28, no 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Dominique Stein, « Une lecture psychanalytique de la Bible: “Le Sacrifice Interdit” de Marie Balmary », Revue des Sciences philosophiques et théologiques, vol. 72, no 1,‎ , p. 95-108 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Clotilde Hamon, « La psychanalyste qui aimait la Bible », Famille chrétienne, no 2024,‎ du 29 octobre au 4 novembre 2016, pp. 24-37 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Gérard Lopez, « Contre le sacrifice », Pardès, no 39,‎ , p. 137 à 142 (lire en ligne, consulté le )
  6. « Marie Balmary, interpréter la Bible avec la psychanalyse | RCF », sur www.rcf.fr (consulté le )
  7. « Marie Balmary, Prix de l’Académie », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  8. Yves Ledure, « Gabriel Marcel, ou l'homme à la mesure de la transcendance », Revue théologique de Louvain, no 4,‎ , p. 487-497 (lire en ligne, consulté le ).
  9. Bernadette Lescoffit-Lorenzo, « Le « Sujet Je » à propos du livre de Marie Balmary : La divine origine, Dieu n’a pas créé l'homme », dans La foi de Marie, Mère du Rédempteur, vol. 1, Médiaspaul, (lire en ligne), p. 101-110.
  10. « Suisse: Le Prix « Humanisme chrétien» 2006 à Marie Balmary », sur cath.ch, .

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alain Tornay, Marie Balmary : main basse sur la Bible, Paris, L'Homme Nouveau, 2019, 280 p. (ISBN 979-10-97507-07-7).

Liens externes[modifier | modifier le code]