Mémorial de l'Alsace-Moselle
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| Type | |
|---|---|
| Ouverture |
18 juin 2005 |
| Surface |
3 000 m2 |
| Visiteurs par an |
49 601 (2019) |
| Site web |
| Pays |
France |
|---|---|
| Commune | |
| Adresse |
Lieu dit du Chauffour 67130 Schirmeck |
| Coordonnées |
Le Mémorial Alsace-Moselle est un musée consacré à l'histoire contemporaine spécifique de l’Alsace et de la Moselle, territoires éprouvés par des changements de nationalités successives entre la France et l'Allemagne, et particulièrement meurtries par l'annexion de fait par l’Allemagne hitlérienne. La période de référence débute en 1870 et se poursuit jusqu'en 1945. Depuis 2017, le Mémorial intègre l'histoire de la construction européenne. En effet, autant par son histoire, ses grands hommes (Robert Schuman) que par ses institutions européennes, l'Alsace et la Moselle représentent un symbole hors normes des ravages causés par les nationalismes européens, mais aussi de la résilience européenne après trois grands conflits meurtriers.
Le Mémorial[modifier | modifier le code]
Le Mémorial Alsace-Moselle révèle l’histoire de ces trois départements ballottés au gré des guerres, entre la France et l’Allemagne pendant plus de soixante-dix ans, de 1870 à 1945. Il accueille chaque année quelque 50 000 visiteurs dont près de 30 000 jeunes accompagnés de leurs professeurs.
Le musée permet de situer ce territoire au fil de l'histoire des trois guerres qui en dessinèrent les contours et les caractéristiques : la guerre franco-allemande de 1870-1871, la première guerre mondiale (1914-1918), la Seconde guerre mondiale (1939-1945). Il permet aussi de mieux saisir le fonctionnement d’un régime totalitaire, les mécanismes de nazification et de quadrillage de la population par la terreur, la répression et l’incorporation de force des jeunes Alsaciens-Mosellans.
Situé sur le territoire de la commune de Schirmeck en Alsace, à mi-chemin entre Strasbourg et Saint-Dié-des-Vosges, il se trouve à proximité du site de l’ancien camp de concentration de Natzwiller, au lieu-dit « Le Struthof » ouvert par les nazis en au tout début de l’annexion, du Centre Européen du Résistant Déporté, et de l’ancien camp de rééducation de Schirmeck-Vorbrück.
Genèse du projet et inauguration[modifier | modifier le code]
La construction d’un centre d’interprétation historique racontant la réalité si particulière des Alsaciens et des Mosellans est une initiative de Jean-Pierre Masseret, secrétaire d’État aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre, soutenu par des élus régionaux. En 1999, Philippe Richert et Jean-Pierre Masseret prennent la décision de faire construire le Mémorial Alsace-Moselle qui sera implanté à Schirmeck.
Le Mémorial est géré depuis , par un syndicat mixte. Il est financé par le Conseil départemental du Bas-Rhin, la région Alsace aujourd'hui intégrée dans la Région Grand Est, le Conseil départemental du Haut-Rhin, la Communauté de communes de la Vallée de la Bruche et la Ville de Schirmeck.
Pour l’investissement, l’Union européenne, l’État, la région Lorraine et le département de la Moselle ont aussi participé. Alain Ferry, député du Bas-Rhin, en assure sa présidence depuis sa création.
Le , Jean-Louis English (1939-2003), alors directeur de France 3 Alsace, crée l'Association des amis du Mémorial Alsace-Moselle (AMAM)[1].
Le Mémorial Alsace-Moselle est inauguré le .
Une extension de 240 m2 pour un « espace mémoriel » devrait voir le jour vers 2025. Il rendra hommage aux 42 000 morts et disparus alsaciens et mosellans durant la Seconde Guerre Mondiale[2].
Le bâtiment[modifier | modifier le code]
La conception du bâtiment a été menée à bien à partir d'un concours d'architecture, de scénographie et d'ingénierie sur avant-projet sommaire réalisé par la Région Alsace[3].
Muséographie générale, contenus et écriture des scénarios Euphoria / Mémorial de l'Alsace Moselle à Schirmeck par Bruno Crépin, Muséographe chez Mémoires Vives.
- Maîtrise d’ouvrage assurée par le Syndicat mixte du Mémorial.
- Maîtrise d'œuvre : François Seigneur & Sylvie de La Dure, architectes mandataires et scénographes associés en groupement conjoint et solidaire avec les BET OTH Marseille et OTH Est[4].
Le prix d'architecture Équerre d'argent 2005[5] a été délivré à l'équipe Seigneur & De la Dure[6].
Parcours[modifier | modifier le code]
Conception de l'exposition[modifier | modifier le code]
La mission commandée par le Conseil général du Bas-Rhin / Région Alsace, fut confié à l'agence SEV Communication (Villeurbanne, Rhône), et comprenait :
• l'étude et la définition de la signalétique extérieure et intérieure,
• la création de la charte graphique de l’exposition,
• la définition des contenus et la mise en forme graphique des informations,
• l'étude et la définition de la signalétique didactique extérieure et intérieure,
• la création des schémas, dessins et plans,
• la création de visuels et des photo-montages,
• le suivi de réalisation.
1870 – 1939, l’Alsace et la Moselle ballottées entre deux pays[modifier | modifier le code]
Quittant le vaste hall en verre blanc, le visiteur descend dans les profondeurs de l’Histoire. Au pied des marches, sombres, il pénètre dans la première salle, aux dimensions de cathédrale. De part et d’autre, sur des murs de douze mètres de haut, cent quarante huit portraits, photographies d’Alsaciens et de Mosellans de tous âges, de toutes conditions, s’offrent à son regard. Chaque portrait est nominatif, et l’on peut observer l’acuité d’un regard, le charme d’une coiffure ou l’originalité d’un vêtement.
Septembre 1939 / mai 1940, l’évacuation de l’Alsace-Moselle[modifier | modifier le code]
-
Reconstitution d’un ouvrage
de la ligne Maginot. -
L’évacuation de l’Alsace Moselle. -
Une salle d’attente dans une gare d’évacuation en Alsace-Moselle. -
Évocation des trains de l’évacuation de l’Alsace Moselle.
Juin-décembre 1940, la mainmise nazie[modifier | modifier le code]
-
Évocation de la propagande antifrançaise -
La nazification de l’Alsace Moselle. -
Évocation de la germanisation des noms de rues
1942, La mise au pas et l’incorporation de force[modifier | modifier le code]
-
Évocation de la nazification de l’Alsace Moselle. -
Évocation du conseil de révision devant les autorités nazies. -
Évocation de la nazification des administrations.
Les alsaciens et les mosellans ont changé quatre fois de nationalité entre 1871 et 1945. De 1940 à 1945, l'Alsace et la Moselle ont été les seules parties du territoire français à être annexées de fait au Troisième Reich et à connaître l'extrême violence d'un régime totalitaire[7].
Ralliements, résistance et répression[modifier | modifier le code]
La résistance hors d’Alsace et la guerre totale[modifier | modifier le code]
Combats de la Libération - Retour des Malgré-Nous[modifier | modifier le code]
Évocation du retour des incorporés de force et de la recherche des disparus.
Euphoria[modifier | modifier le code]
Réaménagement intérieur du Mémorial d'Alsace-Moselle : le projet Euphoria, auquel la région Grand Est a contribué au financement à hauteur de 2,2 M€.
Concept de l'extension du Mémorial d’Alsace Moselle. Par son réaménagement, le Mémorial réoriente son propos de visite. Il ne se définit plus uniquement en un lieu de mémoire mais s’ouvre sur l’avenir en mettant son expertise du vécu Alsacien-Mosellan au service de la construction européenne[8].
Évènements[modifier | modifier le code]
Les expositions temporaires et colloques[modifier | modifier le code]
- au : Exposition « Intoxiquée ! La jeunesse sous la botte nazie ».
- au : exposition « L’incorporation de force en Europe ».
- au : exposition « Affinités électives ? 1911, l’Alsace-Lorraine et l’Empire ».
- au : exposition « Que s’est-il passé au camp de Tambov ? »
- au : exposition « Salam Alsace : Alsaciens-Maghrébins, si loin, si proches ».
- au : exposition « Passeurs d’ombre et de lumière »
- au : exposition « Histoire de se souvenir ». La collection de Tomi Ungerer (1914/1918, 1939/1945)
- 5 et : « Embarras de mémoire », colloque organisé sous la direction de Jean-Pierre Rioux
- au : exposition « Le camp de Schirmeck - réprimer – rééduquer – terroriser »
- : visite de Christian Poncelet, président du Sénat
- : signature d’un partenariat entre l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC) et le mémorial.
- : visite de M. Jacques Chirac, Président de la République.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Association des Amis du Mémorial de l'Alsace-Moselle
- Marie Goerg-Lieby, « Un espace mémoriel au Mémorial », L'Ami du peuple hebdo,
- Mission de maîtrise d'œuvre en vue du réaménagement intérieur du Mémorial de l'Alsace Moselle, à Schirmeck (projet Euphoria)
- Le mémorial de l’Alsace-Moselle conjugue étroitement l’architecture et la scénographie, toutes deux conçues par la même équipe de maîtrise d’œuvre
- Une année d'architecture en France 2005. Éditeur AMC 2006, 215 p. (ISSN 0998-4194). Les évènements de l'année 2005. Prix de l'Equerre d'argent.
- Voir le diaporama
- De la Mémoire à l'Histoire, Schirmeck, p. 26 Le Mémorial de l'Alsace Moselle. La Broque, Vallée de la Bruche. Alsace-Massif des Vosges, 30 pages. Office de tourisme de la Bruche
- Concept de l'extension du Mémorial d’Alsace Moselle
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Christophe Nagyos (dir.), Mémorial d'Alsace-Moselle : le musée d'une histoire tourmentée de 1870 à nos jours, Un, deux, quatre éd., Clermont-Ferrand, 2008, 140 p. (ISBN 978-2-35145-079-6)
- Le Mémorial de l’Alsace-Moselle et le « Mur des noms » ou de la difficulté à créer une mémoire « consensuelle », Jean-Noël Grandhomme. Dans Guerres mondiales et conflits contemporains 2019/4 (No 276), pages 11 à 23
- Le site du Mémorial de l'Alsace-Moselle, sur pedagogie.ac-strasbourg.fr/
- Le fonds Denkmalarchiv rassemblant près de 60 000 photographies argentiques et dessins, allant du XVIIIe siècle à la seconde moitié du XXe siècle. Ce fonds est aujourd'hui sous la responsabilité du Service de la documentation patrimoniale de la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) Grand Est, chargé de sa gestion.
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Annexion de l'Alsace (1940)
- Annexion de la Moselle (1940)
- Malgré-nous
- Malgré-elles
- Tambov
- Association Pèlerinage Tambov
Voir aussi :
- Camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck
- Camp de concentration de Natzweiler-Struthof
- Centre européen du résistant déporté
- Liste des camps annexes du KL-Natzweiler-Struthof
