Liste des anciennes abbayes du Berry

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L'ancienne province de France située autour de la ville de Bourges est traditionnellement appelée le Berry. Pendant des siècles, elle a été constituée en entité autonome : le duché de Berri qui était donné en apanage par les rois de France à des membres éminents de leur famille. Le duc Jean de Berry, fils du roi Jean II le Bon fut celui qui laissa beaucoup de traces de son passage, en particulier dans le domaine artistique, et religieux comme la fondation, à l'imitation de celle de Paris, de la Sainte-Chapelle de Bourges, et de son chapitre canonial).

Cette ancienne entité territoriale correspond presque en totalité à l'aire géographique actuelle des départements du Cher et de l'Indre réunis (désignés souvent encore comme Haut-Berry et Bas-Berry). Toutefois, lors de la création des départements en 1790, quelques modifications ont été apportées aux anciennes limites : au sud, un des plus grands changements a concerné la ville de Saint-Amand-Montrond et son environnement géographique qui, bien qu'autrefois situés en Bourbonnais, ont été intégrés au département du Cher (et non à celui de l'Allier); au nord-est, le Berry s'avançait jusqu'aux portes de Gien et à l'ouest, jusqu'à Selles-sur-Cher (appelé Selles-en-Berry à l'époque).

Avant la Révolution de 1789 et sur un plan religieux, l'archidiocèse de Bourges (qui de nos jours, couvre toujours le Cher et l'Indre) englobait le duché de Berri; mais il avait une aire encore plus large: au sud il s'étendait jusqu'à Huriel, Montluçon et Bourbon-l'Archambault et, à l'est, il passait la Loire.

Les archevêques de Bourges, en tant que primats des Aquitaines et patriarche de Église catholique romaine, bénéficiaient d'un pouvoir religieux important; jusqu'au XIIIe siècle, ils avaient autorité sur les évêques jusqu'aux Pyrénées. Cependant, les moines vivant dans les abbayes et prieurés, et conformément à la tradition de l'Église catholique, n'étaient pas directement soumis à leur autorité

Au milieu du XIVe siècle, on dénombrait dans la partie berrichonne de l'archidiocèse 76 établissements religieux (abbayes, prieurés, chapitres).

Compte tenu de ces éléments d'histoire, il ne faudra pas s'étonner de voir mentionnés dans la liste des anciennes abbayes du Berry quelques lieux traditionnellement berrichons, aujourd'hui situés sur les franges du Berry, en Creuse, Loir-et-Cher et Allier.

  • La liste suivante s'est efforcée de faire figurer toutes les anciennes abbayes du Berry attestées avant la Révolution de 1789 en mentionnant l'implantation géographique, la dénomination du monastère, la date de création, l'ordre monastique ainsi que le genre des occupants : homme ou femme.
  • Il semble utile de préciser que la distinction entre abbaye et prieuré (comme celle entre cathédrale et église) ne dépend pas des dimensions de l'édifice (l'église d'un prieuré peut être plus vaste que celle d'une abbaye) mais de l'autorité de celui qui dirige l'établissement religieux un abbé ou une abbesse) pour une abbaye, un(e) prieur(e) pour un prieuré. En principe, une abbaye est un établissement autonome alors qu'un prieuré est rattaché à une abbaye.
  • Une observation spéciale doit être faite à propos de l'ordre monastique de Grandmont (ou Grandmontains, longtemps appelés aussi Bons-Hommes) : à son origine en 1073 et pendant plus de deux siècles, cette communauté monastique était dirigée par le responsable du monastère de Grandmont en Limousin (qui n'avait que le titre de prieur); le responsable de chaque nouvelle fondation (i.e filiale) ou « Celle » portait alors le titre de correcteur. Cependant, pour faire face aux difficultés internes apparues dans cette famille monastique, le pape Jean XXII décida en 1317 de placer les Grandmontains sous son contrôle direct et de les réformer ; c'est ainsi que :
  • les Grandmontains furent constitués en véritable ordre monastique (comme les Bénédictins, les Cisterciens…) ;
  • le monastère de Grandmont (au diocèse de Limoges) fut érigé en abbaye chef d'ordre et son responsable reçut le titre d'abbé ;
  • les 147 autres monastères affiliés furent regroupés en 39 Maisons désormais appelées prieurés conventuels, dirigés par un prieur élu par les moines et agréé par l'abbé chef de l'ordre ;
  • les établissements restants constituèrent des granges monastiques, domaines agricoles appartenant à l'ordre et exploités par quelques moines non-prêtres, attachées à l'abbaye-mère ou à l'un des prieurés.

Plusieurs monastères grandmontains furent implantés en Berry sur les communes actuelles de Bannay, Corquoy, Genouilly… mais la qualification qui leur est parfois apportée d'abbayes par simplification et par comparaison à l'organisation d'autres ordres monastiques ne correspond pas à l'organisation spécifique de l'ordre de Grandmont. Ces établissements étaient des prieurés et n'ont jamais eu de père-abbé à leur tête autre que celui de l'abbaye limousine.

Au cours des siècles, quelques monastères ont changé de catégorie, passant de prieuré à abbaye ou l'inverse. Quant aux occupants, ils ont parfois changé d'ordre monastique ou de genre : homme ou femme.

Département du Cher[modifier | modifier le code]

NB: l'Abbaye de Loroy (commune de Méry-ès-Bois) ci-dessus mentionnée est citée par Alain Fournier dans Le Grand Meaulnes.

Département de l'Indre[modifier | modifier le code]

Départements limitrophes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hugues Du Tems, Le clergé de France, ou tableau historique et chronologique des archevêques, évêques, abbés, abbesses & chefs de chapitres principaux du Royaume, depuis la fondation des Églises jusqu'à nos jours, chez Brunet, Paris, 1775, tome 3, (lire en ligne).
  • « L'Ordre cistercien et le Berry », Cahiers d'archéologie et d'histoire du Berry, n° 136, .

Article connexe[modifier | modifier le code]