Labradorite

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Labradorite
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Labradorite
Labradorite
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique (Na,Ca)(Al,Si)4O8
Identification
Masse formulaire 271,81 uma
Couleur incolore, jaune pâle à jaune foncé, orange, vert pomme, vert clair à vert foncé, rouge, multicolore : bleu foncé-vert doré sur fond noir
Système cristallin triclinique
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace Pinacoïdale -
P
Clivage {001} parfait, {010} bon,
{110} distinct
Échelle de Mohs 7
Trait blanc
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction Np=1,550 à 1,564
Nm=1,558 à 1,568
Ng=1,564 à 1,573
Biréfringence +0,007 à +0,012
Pléochroïsme nul à variable suivant couleur : incolore, jaune à jaune foncé, voire orange (labradors orange d’Oregon)
Transparence Transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité 2,68 - 2,71, moyenne = 2,69
Fusibilité fond difficilement et donne un verre
Solubilité insoluble dans les acides
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La labradorite est un minéral de la famille des feldspaths plagioclases (groupe des silicates, sous-groupe des tectosilicates). Il s'agit d'une variété d'anorthite reconnue par l'IMA, caractérisée par un rapport Ab/An compris entre 30/70 et 50/50. La formule chimique est (Na,Ca)(Al,Si)4O8, avec des traces de Fe, K et H2O.

La particularité de certaines pièces est de posséder un jeu de couleurs à l'éclat métallique. Le bleu et le vert sont les couleurs le plus souvent présentes, mais certaines pierres de qualité peuvent être habitées par toutes les couleurs du spectre. Le phénomène est le résultat d'interférences dans des lamelles jumelées (effet Schiller d'adularescence, connu pour d'autres membres de la famille tels que l'oligoclase). Le terme de labradorescence, parfois employé, est incorrect.

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

Décrite par Adolarius Forster (en) en 1780, la labradorite, parfois surnommée « labrador » doit son nom à la région de sa localité-type : le Labrador, au Canada[2].

Topotype[modifier | modifier le code]

Île de Paul, Labrador, Terre-Neuve, Canada

Cristallographie[modifier | modifier le code]

  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 8.155, b = 12.84, c = 10.16, Z = 6 ; alpha = 93.5°, beta = 116.25°, gamma = 89.133° ; V = 952.25
  • Densité calculée = 2,84

Synonymie[modifier | modifier le code]

Il existe pour ce minéral de nombreux synonymes[3]

  • carnatite
  • hafnefjordite
  • mauilite
  • radauite
  • silicite
  • spectrolite (Aarne Laitakari)

Gîtologie[modifier | modifier le code]

Dans les roches métamorphiques et les roches magmatiques précambriennes[4].

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

  • Canada
Terre-Neuve, Terre-Neuve-et-Labrador[5]. Plus de 100 occurrences dans cette région qui est celle du topotype.
  • États-Unis
Lambtongue Mine (Baby Mine), Winona District, Comté de Josephine, Oregon.
  • France
Suc de Monac, Saint-Pierre-Eynac, canton de Saint-Julien-Chapteuil, Haute-Loire[6].
Col de l'Escrinet, Plateau du Coiron, dép. de l'Ardèche, Rhône-Alpes[7].
La Fourque, Salau, Couflens, dép. de l'Ariège, Midi-Pyrénées[8].
  • Madagascar
Variétés : verte, bleu, blanc, rose
Ampanihy
  • Russie
Khavokiperskiye, bassin de la Toungouska inférieure, kraï de Krasnoïarsk, région orientale de la Sibérie[9].
  • Ukraine
Holovyne, dont les produits ont notamment été employés pour le mausolée de Lénine et le métro de Moscou.

Utilisation[modifier | modifier le code]

Le labrador est utilisé en cabochon pour la joaillerie, certaines pierres, de qualité gemme, peuvent être facettées. Exceptionnellement, quelques gisements nord-américains ont donné des pierres gemmes de couleur jaune pâle.

La labradorite est aussi utilisée comme minéral de purification dans l'élaboration de vodkas de grand luxe, notamment polonaises[réf. nécessaire].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. MINER Database von Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie.
  3. « Index alphabétique de nomenclature minéralogique » BRGM
  4. (en) Clarence S. Ross & Robert L. Smith, Ash-flow tuffs : Their origin, geologic relations and identification, coll. « United States Geological Survey Professional Paper » (no 366), (lire en ligne), p. 7
  5. Papezik, V.S. and Fong, C.C.K. (1975) Howlite and ulexite from the Carboniferous gypsum and anhydrite beds in western Newfoundland. Canadian Mineralogist: 13: 370-376.
  6. C. Cotonian et al. , Bull. Minéral. , 1988, 111, p. 89-95.
  7. Bull. Soc. Franç. Minéralo. Cristallo. , 1974, 97, p. 450-464.
  8. Bull. Minéral. , 1987, 110, p. 633-644.
  9. Pekov, I. (1998) Minerals First discovered on the territory of the former Soviet Union, 369 p. Ocean Pictures, Moscou.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Lien externe[modifier | modifier le code]