Koulizh Kedez

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Koulizh Kedez
Koulizh Kedez en 2018.
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Koulizh Kedez (Kouli gKedez sur certains articles anciens, selon une prononciation courante) est le nom de plume de Yann-Yeun Kefeleg, ou Jean-Yves Queffellec, né en 1947, écrivain, poète, et traducteur littéraire en langue bretonne.

Vie[modifier | modifier le code]

Élevé à Gwivin en Saint-Coulitz, commune de Cornouaille, en Bretagne, dans l'environnement bretonnant d'une famille paysanne, il a toujours parlé et entendu parler breton[1]. Révolutionnaire dans l'âme, il a connu l'exil en Suisse et participé au mouvement de Mai 68. Ayant définitivement choisi la langue bretonne comme langue littéraire, il s'est réinstallé en Bretagne dans les années 1970, pratiquant l'agriculture et devenant berger en même temps qu'il réalisait un important travail sur la langue orale et écrite.

L'écrivain[modifier | modifier le code]

Poète et prosiste exigeant, travaillant le rythme et la musicalité dans une langue riche, précise et baroque.[réf. souhaitée] Il nourrit sa création poétique d'un travail méticuleux sur la langue collectée autour de lui et comparée à la langue littéraire de toutes les époques, ainsi que de la fréquentation et de la traduction de nombreux poètes et écrivains d'envergure internationale.

Il est connu comme le plus grand ennemi de Pierre-Jakez Helias, critiqué et moqué à de nombreuses reprises dans ses ouvrages ainsi que sous sa plume dans le très polémique Cheval couché de Xavier Grall (qui lui cédait la parole au sujet de la langue bretonne de l'écrivain bigouden). Koulizh Kedez l'attaque de manière véhémente sur ses positions politiques jugées très conciliantes avec le centralisme français et l'histoire officielle, sur son localisme bigouden et sa défiance vis-à-vis de la rénovation linguistique et littéraire de la revue Gwalarn que Kedez juge incohérente avec les nombreux emprunts faits par Hélias à la langue de cette revue. Il critique aussi l'autotraduction de P.-J. Hélias qui lui semble verser dans l'exagération pittoresque.

Il était considéré par Xavier Grall comme le plus grand écrivain breton[2].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Poésie, romans, nouvelles, critique littéraire, traduction littéraires.

Il a aussi été acteur et scénariste de films télévisés[Lesquels ?].

Son travail de linguiste qui consiste à collecter la langue de ses parents et voisins et à l'étudier en la comparant à la langue littéraire est paru en 2012 aux éditions An Diaoul Dieub.

Poésie[modifier | modifier le code]

Récits[modifier | modifier le code]

  • L'Hermine-ès-feu, roman en français, inédit, mentionné par Xavier Grall in Le Cheval couché, 1977. D'autres écrits de jeunesse en français ont pu rester inédits.
  • Eizh redele (danevelloù), éd. Brogon (emembannadur hep anv aozer), Paris, Mezheven 1973.
  • Souflam Per Gwegen (roman), éd. Brogon (emembannadur hep anv aozer), Paris, Meurzh 1974. Réédition Mouladurioù Hor Yezh, collection Skrid, 1991.
  • Koñchennoù Mamm (nouvelles –éditées par erreur sous le titre Koñchennoù mamm-gozh–), Mouladurioù Hor Yezh, dastumadeg Skrid, 1990.
  • Komen Gweennour (autobiographie), Mouladurioù Hor Yezh, collection Skrid, 1996.
  • Troioù-kaer Dom Lom (roman), éd. An Diaoul Dieub, 2008.
  • Strafuilh ar Mor (danevelloù), éd. An Diaoul Dieub, 2009. (Réédition corrigée et augmentée de Eizh redele hag un nogedenn, Paris, 1973)

Traductions[modifier | modifier le code]

Du français au breton :

Du russe au breton (en collaboration avec André Markowicz) :

Du yiddish au breton (en collaboration avec Batia Baum) :

De l'hébreu biblique au breton (in Kan ar Garantez hag an Avel, tri levr biblek, éd. An Diaoul Dieub, 2008) :

Des poèmes provenant de l'allemand (Paul Celan, Hans Arp, Heinrich Heine), du néerlandais (Hans Andreus), du persan (Sohrab Sepehri, Hâfez), du tchèque (Vladimír Holan), de l'italien (Cesare Pavese), de l'anglais (Dylan Thomas), du portugais (Fernando Pessoa), de l'espagnol (Jorje Luis Borges), de l'hébreu moderne (Pinhas Sadeh), du polonais (Tadeusz Różewicz), du serbe (Jovan Dučić), du croate (Dragutin Tadijanović, Miroslav Krleža), du slovène (Dragotin Kette, Anton Debeljak), essentiellement dans E-ser awen ar bed, et Krefen Yuzaz, sauf Heine inséré dans Bar Yehoudah et un poème de langue catalane du troubadour valencien Ausiàs March qui figure dans Uzien Announ.

Des poèmes de Kedez ont été traduits en néerlandais par Jan Deloof, en allemand par Raoul Schrott[5], en tchouvache par Guennadi Aïgui, en polonais, en français.

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Ici, les gens respiraient cette langue. Elle était leur souffle, leur énergie première. Ces Bas-Bretons étaient « boue et soleil » confie-t-il dans une interview. (L'Express n°2916 du 24 au 30 mai 2007).
  2. Article de critique littéraire "La culture française, notre marâtre", paragraphe "Un Beckett breton", in revue Les Nouvelles littéraires, 1976, article repris dans l'ouvrage polémique Le Cheval couché, Jean Picollec éditions, 1977.
  3. La fête de la nuit, Kelenn, 1972.
  4. (L'Express n°2916 ar 24 d'an 30 a viz Mae 2007). http://www.lexpress.fr/actualite/politique/paroles-de-bretons_476691.html
  5. « Koulizh Kedez bei ZdZ », sur engeler.de (consulté le ).