Jean Delville

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Jean Delville
Jean Delville vers 1910.
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Formation
Maître
Élève
Horn
Victor Horta (prix Godecharle 1884)
Eugène Laermans
Victor Rousseau (prix Godecharle 1890)
Max Van Dyck (grand prix de Rome 1920)
Éliane de Meuse (prix Godecharle 1921)
Lieu de travail
Mouvement
Distinction
Prix de Rome belge de peinture 1895
Œuvres principales
L'École de Platon, Paris, musée d'Orsay

Jean Delville, né le à Louvain et mort le à Forest (Bruxelles), est un peintre belge.

Représentatif du mouvement symboliste, il est aussi poète, écrivain et théoricien de l’art.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean Delville fait des études à l'Athénée royal de Bruxelles et à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles[1]. Élève de Jean-François Portaels, il est d’abord peintre réaliste et expose pour la première fois au cercle de L’Essor en 1885. Il publie ses premiers poèmes en 1888 dans la revue La Wallonie. Il commence sa carrière par des dessins inspirés des opéras de Wagner, Parsifal notamment, en 1890.

Son œuvre est marquée par l’ésotérisme[2] et un certain idéalisme philosophique, et s’inscrit clairement dans la mouvance symboliste. Adepte de la Kabbale, disciple de Joséphin Peladan, il expose aux Salons de la Rose-Croix esthétique à partir de 1892. Il est membre actif de la Société théosophique de Belgique[3]. À cette date, il fonde l'association Pour l'Art qui rassemble la plupart des symbolistes belges.

Il est lauréat du prix de Rome belge pour la peinture en [4]. En 1896, il organise le premier Salon d'art idéaliste conçu comme une vitrine des tendances ésotériques et mystiques[5]. Entre 1900 et 1905, il enseigne à la School of Art de Glasgow en Grande-Bretagne, créée sous l'impulsion de l'architecte Charles Rennie Mackintosh, où ses œuvres et ses théories se diffusent. En 1924, il est nommé membre de la classe des beaux-arts de l'Académie royale de Belgique. De 1907 à 1937, il enseigne à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles pendant 35 ans et à l'Académie de Mons[1].

Platonicien convaincu, il manifeste une croyance déterminée dans la fusion du masculin et du féminin à travers l'amour absolu, et conçoit l'art comme une forme de rédemption religieuse.

Après la Première Guerre mondiale, il est le représentant belge de l'Ordre de l'étoile orientale, ordre para-maçonnique philanthropique d'origine américaine[6].

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

  • Tristan et Yseult, 1887, craie noire sur papier, Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.
  • Le Cycle des passions, 1890, craie noire sur papier, Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.
  • L'Idole de la Perversité, 1891, Wiesbaden, musée de Wiesbaden, donation Ferdinand Neess.
  • Portrait de madame Stuart Merrill. Mysteriosa, 1892, pastel, Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.
  • Orphée mort, 1893, Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.
  • God-Man (Homme-Dieu), 1895, 500 × 500 cm, Bruges, musée Groeninge.
  • Les Trésors de Satan, 1895, Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.
  • L'Oracle à Dodone, 1896, musée de Wiesbaden, donation Ferdinand Neess.
  • L'École de Platon, 1898, huile sur toile, 260 × 605 cm, Paris, musée d'Orsay[7].
  • L'Amour des âmes, 1900, peinture à la détrempe, musée d'Ixelles.
  • Prométhée, 1907, université libre de Bruxelles, archives, patrimoine, réserve précieuse.
  • Décoration du Conservatoire royal de Bruxelles, 1911.
  • Portrait de la femme de l'artiste, 1916, Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.
  • Portrait du grand maître de la Rose-Croix [Peladan] en habit de chœur, 1894, huile sur toile, 242 × 112 cm, Nîmes, musée des Beaux-Arts.
  • Les Femmes d'Éleusis, 1931, musée des Beaux-Arts de Tournai.
  • Plusieurs grandes toiles destinées à décorer le Palais de justice de Bruxelles. La Reine Élisabeth vint voir Delville en train de les peindre. Ces toiles disparurent lorsque les Allemands incendièrent le Palais de justice lors de la libération de Bruxelles en 1944. Delville offrit alors les tableaux préparatoires qui ornent désormais la salle de la cour d'assises de Bruxelles.

Exposition rétrospective[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Culture populaire[modifier | modifier le code]

Le groupe de death metal américain Morbid Angel a utilisé la peinture Les Trésors de Satan comme couverture de leur album Blessed are the Sick.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Paul Caso, « Le peintre Jean Delville est mort », Le Soir,‎ , p. 2
  2. Jean Delville s'inspire de l'ésotérisme comme la Rose-Croix, Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Jules Barbey d'Aurevilly
  3. Jean Iozia, LA SOCIÉTÉ THÉOSOPHIQUE : ses Rites - ses Fondateurs - son Histoire, Marseille, Arqa, (lire en ligne), p. 202.
  4. « Prix de Rome », Le Soir,‎ , p. 1
  5. « Une nouvelle artistique », Le Soir,‎ , p. 2
  6. « Le monde nouveau et l'unité », Le Soir,‎ , p. 1
  7. « L'École de Platon - Jean Delville | Musée d'Orsay », sur www.musee-orsay.fr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Delville, Le Mystère de l'évolution ou De la généalogie de l'homme selon la théosophie, Bruxelles, Odyssée, H. Lamertin, .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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