Jean Chaulin-Servinière

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Jean Chaulin-Servinière
Illustration.
Jean Chaulin-Servinière avant 1919
Fonctions
Député français

(13 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 29 avril 1928
Réélection 1er mai 1932
26 avril 1936
Circonscription Mayenne
Législature XIVe, XVe et XVIe (Troisième République)
Groupe politique GR (1928-1932)
GDRI (1928-1942)

(5 ans, 6 mois et 6 jours)
Élection 24 avril 1910
Réélection 26 avril 1914
Circonscription Mayenne
Législature Xe et XIe (Troisième République)
Groupe politique GR (1910-1914)
RRRS (1914-1919)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Mayenne
Date de décès (à 83 ans)
Lieu de décès Paris

Pierre Gaston Jean Lucien Chaulin-Servinière, né le à Mayenne et mort le en son domicile à Paris, au 11, Rue du Conseiller-Collignon dans le 16e arrondissement de Paris[1], est un avocat et un homme politique français membre du Parti Radical, puis des Radicaux indépendants.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Lucien Chaulin-Servinière, député et conseiller général de la Mayenne. Il étudie au lycée de Laval. Bachelier ès lettres en 1901, il s'inscrit à la faculté de droit de Rennes où il effectue simultanément des études juridiques tout en remplissant les fonctions de secrétaire particulier du préfet de l'Ille-et-Vilaine. Licencié en droit en 1904, docteur en 1907, il devient avocat à la Cour à Mayenne

Politique[modifier | modifier le code]

Docteur en droit, il est engagé volontaire pour 3 ans le 28 octobre 1904. Il est caporal et renvoyé à ses foyers le 23 septembre 1905. Il est sergent le 25 mars 1906, et sous-lieutenant de réserve le 16 décembre 1912.

Il se lance en politique, dans la suite de son père, en 1910, en devenant maire (en cours de mandat) de Javron-les-Chapelles, poste qu'il occupera durant trente ans.

Il est élu député la même année, lors des élections d'avril contre Edmond Leblanc, député sortan,t sous les couleurs du Parti radical-socialiste. Il siège dans le groupe de la Gauche radicale, il sera réélu en 1914.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Lors de la Première Guerre mondiale, il est mobilisé comme sous-lieutenant au 732e régiment d'infanterie, à Reims, le . Il est blessé le , à Vailly avec des éclats d'obus dans la cuisse droite, et des contusions aux reins.

Cité à l'ordre du jour de l'armée en 1916[2], il est nommé lieutenant à la 69e division d'infanterie. Il termine la guerre comme capitaine d'aviation de chasse. Il a reçu la croix de guerre 1914-1918.

Présentation

« Parce que Maginot les jambes criblées, parce que Gaston Dumesnil, Abrami,... Chaulin-Servinière ont survécu, osera-t-on dire qu’ils rapportent des tranchées autre chose qu’un ardent désir de vaincre à tout prix ! Ils ont vu, ils savent, ils disent, ils agissent au parlement comme sur le front. »

Georges Clémenceau[3]

Lors de cette législature, appelé au poste de secrétaire de la Commission du budget, il a été le rapporteur et contrôleur, depuis 1917, des budgets des armements d’infanterie et du génie qui se montaient à plus de 5 milliards par an. A trois reprises différentes, il est chargé de missions importantes à l'étranger : l'une militaire en Orient pour l’organisation de l’aviation de l'armée de Salonique ; deux autres économiques en Angleterre par le ministère de Georges Clemenceau[4].

Il est à la fin de sa période militaire capitaine de réserve au Centre de mobilisation d'aviation n°34. Il devient chevalier de la Légion d'honneur le 4 décembre 1930 sur proposition du ministre de l'Air.

Retour en politique[modifier | modifier le code]

À son retour du front, il se fait inscrire au barreau de Paris, avec le parrainage d'Henri Robert. Il est le Conseil juridique de la Fédération des commerçants, industriels et agriculteurs mobilisés, soutenant au Parlement et auprès des diverses administrations publiques, les revendications qu’elle avait à faire valoir[5]. Au Conseil Général, où il est rapporteur, il fait voter la création du réseau d’autobus qui va se substituer provisoirement dès le commencement de Janvier 1920 aux Chemins de fer départementaux de la Mayenne, devenus trop onéreux[5].

Candidat Républicain, il n'est pas réélu lors des Élections législatives de 1919. Il perd aussi, à la suite du décès de Gustave Denis aux élections sénatoriales de 1925 contre Edmond Leblanc.

Il n'a aucun problème pour récupérer son siège de député perdu en 1919 lors des élections des Élections législatives de 1928. Le scrutin en vigueur aux élections de 1919 et aux élections de 1924 le désavantageait, car il bénéficiait d'une forte influence locale. il est d'ailleurs réélu au premier tour en 1932 et 1936.

Il retrouvera son siège et l'occupera durant trois mandats (1928, 1932, 1936), jusqu'au et siégera toujours dans le même groupe parlementaire[6].

Le , il fait partie des 569 parlementaires votant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain[7].

Enfin, toujours en 1910, il se présente aux élections cantonales dans le canton de Couptrain, canton que son père avait représenté de 1974 à 1898. Jean Chaulin-Servinière est élu et devient président de l'assemblée en 1934. Il occupera ce poste jusqu'en , date à laquelle le conseil général est suspendu par le régime de Vichy. En il est nommé à la Commission administrative mise en place par le nouveau pouvoir, puis est élu président du conseil départemental de la Mayenne en 1943[8].

Durant cette époque il occupe aussi durant un temps la fonction de président du Concours agricole départemental.

À la libération, sa déchéance est prononcée pour collaboration[9], mettant fin à sa carrière politique. Il est déclaré inéligible après consultation du Comité départemental de libération de la Mayenne (alinéa c de l'article 18 de l'ordonnance portant organisation des pouvoirs publics en France après la Libération).

Il continue sa profession d'avocat au barreau de Paris.

Synthèse des mandats[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • « Jean Chaulin-Servinière », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives de Paris 16e, acte de décès no 222 année 1968 (vue 29/31)
  2. Placé avec sa compagnie dans un secteur périlleux et difficile à défendre, a toujours maintenu le moral de ses hommes par son courage et sa belle humeur. A été grièvement blessé à la Bataille de Vailly en protégeant la retraite de sa Compagnie. Affecté à son retour au front à l'Etat-Major de la Division, a fait preuve de beaucoup d'activité et de dévouement.
  3. L’Homme enchaîné, 23 Juin 1916
  4. Avenir de la Mayenne, 16 novembre 1919.
  5. a et b L’Avenir de la Mayenne, 16 novembre 1919
  6. Notice sur le site de l'Assemblée Nationale, consultée le 16/06/2014.
  7. La République dans la tourmente (1939-1945), site de l'Assemblée nationale.
  8. Michel Dloussky, « Le Conseil général de la Mayenne (1935-1953 » dans Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest n°103, pp.54, 1996. Consultable en ligne sur Persée, consulté le 16/06/2014.
  9. Michel Dloussky, « Le Conseil général de la Mayenne (1935-1953 » dans Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest n°103, pp.53-59, 1996. Consultable en ligne sur Persée, consulté le 16/06/2014.

Liens externes[modifier | modifier le code]