Jean-Pascal Beaufret

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Jean-Pascal Beaufret, né le à Nantes, est un ancien haut fonctionnaire et directeur financier français, administrateur de sociétés et conseil d'entreprises.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Jean-Pascal Beaufret naît le à Nantes du mariage de Jean Beaufret, chirurgien-dentiste, et de Mia Monti[1].

Divorcé en 1979 de Marion Posier[2], il épouse le Frédérique Bredin, haute fonctionnaire et femme politique, avec qui il a deux enfants[3]dont il divorce en juillet 2008[réf. souhaitée].

Formation[modifier | modifier le code]

Après des études au lycée Jules Verne à Nantes puis à l'école Sainte-Geneviève à Versailles (1967-1969), il poursuit des études supérieures à la faculté de droit, d'économie et de gestion de l'université Paris-Saclay à Sceaux. Il est diplômé de l'École des hautes études commerciales de Paris (HEC)[1].

Inspection des Finances et direction du Trésor[modifier | modifier le code]

À sa sortie de l’École nationale d'administration (promotion André-Malraux 1975-1977), il est nommé au ministère de l'Économie et des Finances : à l'inspection générale des finances puis en 1981, chargé de mission à la direction du Trésor et secrétaire général adjoint du Comité interministériel pour l'aménagement des structures industrielles. En 1982, il est nommé chargé de mission à la direction du Trésor. En 1984, il est nommé conseiller technique au cabinet de Laurent Fabius, ministre de l'Industrie puis Premier ministre[4]. En 1987, il est sous-directeur à l'administration centrale, puis en 1991 chef de service des assurances et en 1992, chef de service des affaires monétaires et financières[1].

Il participe au sauvetage par l'État du Crédit Lyonnais en 1993 et 1994[5]. En 2000, il est mis en examen avec Jean-Claude Trichet et Jacques de Larosière dans l'affaire du Crédit lyonnais[6],[7],[8],[9]. Un non-lieu est prononcé en 2003 et confirmé en appel[10],[11].

Crédit Foncier de France[modifier | modifier le code]

En décembre 1994, il est nommé sous-gouverneur au Crédit foncier de France[12].

Direction Générale des Impôts[modifier | modifier le code]

En décembre 1997, il est nommé Directeur général des Impôts[13]. Il participe au processus de transformation de l'administration fiscale (1997-1999) qui aboutit, après plusieurs années, à la constitution en 2008 d'une organisation unique, la Direction générale des Finances publiques, DGFiP[14],[15]. En particulier, la conduite de projets de simplification de la fiscalité et de l'administration fiscale aboutit en 1999 à la suppression du droit de bail et de la taxe additionnelle au droit de bail[16], au regroupement du traitement fiscal des entreprises dans une cellule nationale unique et à l'institution d'une déclaration pré-remplie pour l'impôt sur le revenu des particuliers[17] ainsi qu'à la conclusion d'un contrat d'objectifs et de moyens de la DGI avec une réduction des effectifs et des coûts sur trois ans[18]. La réforme de l'administration fiscale en 1998 et 1999 est décrite dans l'ouvrage Le suicide de Bercy de Jean-Pierre Sereni et Claude Villeneuve[14] et dans l'article de la revue Sociétal[15].

Alcatel et Alcatel-Lucent[modifier | modifier le code]

Il rejoint Alcatel en novembre 1999 où il est nommé directeur financier adjoint[19], puis directeur financier le juste après l’éclatement de la bulle internet[20] qui entraîne d’importantes restructurations des principaux équipementiers mondiaux de télécommunications. Alcatel fusionne en 2006 par rachat en actions avec son concurrent américain Lucent Technologies[21]. Il est nommé en 2006 directeur financier de l’ensemble du groupe fusionné Alcatel-Lucent[22]. La fusion, conçue « entre égaux », ne se traduit pas par l’amélioration annoncée des performances[23],[24] et entraîne le départ de l’ensemble des deux précédentes équipes de direction en 2007 et 2008[25],[26].

Natixis[modifier | modifier le code]

En mars 2008, il rejoint Natixis, filiale des Banques Populaires et des Caisses d'Épargne, en tant que directeur général adjoint, à la demande de Dominique Ferrero, directeur général, bien que, selon Libération, Jean-Pascal Beaufret n'ait eu « aucune expérience dans la banque d’investissement », pour un salaire annuel fixe de 600 000 € et une rémunération variable du même montant, garantie pour un an, dans une période où la banque connaît des pertes importantes[27]. Les deux hommes sont des proches qui ont fréquenté dans les années 80 les cabinets ministériels de la gauche[27].

À la suite de l'annonce de la fusion dans BPCE des deux organes centraux actionnaires de Natixis, il démissionne du directoire en novembre 2008 avec une indemnité de départ discutée dans la presse à un moment où se déroule un débat en France sur les rémunérations des cadres dirigeants, notamment pour les entreprises qui licencient ou bénéficient d'aides publiques[27]. À la suite d'un article critique sur son passage au sein de Natixis, publié dans le journal Libération le [27], Dominique Ferrero rédige un droit de réponse qui est publié dans le journal le suivant : il y indique que la rémunération de Jean-Pascal Beaufret est comparable à celles de ses collègues du directoire, que son départ n'est pas une remise en cause de son travail, et que ses indemnités ont été réduites par rapport à ce qu'elles auraient dû être. Il rejette donc les conclusions de l'article, tandis que la rédaction du journal confirme ses propres propos[28].

NBN[modifier | modifier le code]

A la demande de Mike Quigley, ancien directeur général adjoint d’Alcatel-Lucent, il rejoint, en septembre 2009 à Sydney, NSW, l’opérateur télécom de « gros », National Broadband Network -NBN Co-, constitué par le gouvernement australien à l’été 2009 pour construire et exploiter le réseau national de fibre optique à très haut débit sur l'ensemble du pays[29],[30]. Il est nommé directeur financier de la société jusqu’à son retour en France en 2012[31].

Capital Risque : Aurinvest et Ring[modifier | modifier le code]

À partir de 2008, il est associé en tant que membre du comité d’investissement à deux fonds de capital-risque, Aurinvest 2 et Aurinvest Capital 3[32]. En 2018, il participe à la levée de 165 M€ du fonds Ring Capital, par la société de gestion Ring[33].

Sequana[modifier | modifier le code]

Par ailleurs il est membre du conseil d’administration puis président du comité d’audit et vice-président de Sequana (Arjomari-Antalis) fabrication et distribution de papier de 2008 à 2018[34].

Goldman Sachs[modifier | modifier le code]

De janvier 2013 à mars 2023, il est conseiller de la banque Goldman Sachs à Paris[35].

Conseiller municipal[modifier | modifier le code]

Il est conseiller municipal de Saint-Sébastien-sur-Loire (canton de Nantes -10) de 1983 à 1991[4],[36].

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • Nommé inspecteur général des finances, le [37]
  • Chevalier dans l’ordre national de la Légion d’Honneur, le [38]
  • Chevalier dans l’ordre national du mérite, le 31 mars 1992[39], Officier le 30 avril 2002[39]
  • Distingué par la revue Institutional Investors en 2004, parmi une sélection de cinq directeurs financiers européens[40]

Publications[modifier | modifier le code]

Jean-Pascal Beaufret a publié plusieurs articles et chroniques :

  • « Fiscalité de l'assurance », Encyclopédie de l’Assurance, janvier 1998[41],[42]
  • « Australie 2013, après le boom minier, la fin des audaces, vision et tribulations de la social-démocratie au pouvoir dans un pays riche », Les Cahiers En Temps Réel - mars 2014[43]
  • « Vous cherchez une sortie de crise… regardez en Australie », Slate, mai 2014[44]
  • « Le bazar fiscal et comment en sortir », chronique du livre d’Ivan Best, La Tribune, novembre 2016[45]

En 2022 et 2023, il s'investit dans le débat sur les retraites, d'abord sous le pseudonyme de Sophie Bouverin[46], puis en son nom propre:

  • Sophie Bouverin, « Le système de retraite », Revue Commentaire n°177, Printemps 2022[47]
  • Sophie Bouverin, « Sur les retraites et la clarté des comptes publics », Revue Commentaire n°178, Eté 2022[48]
  • Sophie Bouverin, " Pour une transparence des comptes et du financement des retraites", Revue Risques n°132, décembre 2022[49]
  • « Retraites obligatoires et déficits publics ; pour la clarté », Revue Commentaire n°182, Eté 2023[50]
  • « Le déni de réalité sur la contribution des retraites aux déficits publics », L'Opinion, 25 juin 2023[51]
  • " Pour réduire les déficits publics, il faut d'abord accepter de dire d'où ils viennent..", Fondation IFRAP, 12 décembre 2023[52]
  • "L'étendue de la protection sociale est la cause de la moitié des déficits publics en France", CRAPS, 1er mars 2024[53]
  • "Protection sociale et déficits publics : un message trompeur", Revue Commentaire n°185, Printemps 2024[54]
  • "Déficit : pourquoi le message du COR reste trompeur, l'Express, 9 avril 2024[55]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Who's Who in France, notice « Jean-Pascal Beaufret », édition 2015, p. 230-231.
  2. (en) Dictionnaire historique des inspecteurs des Finances 1801-2009 (lire en ligne)
  3. https://www.google.fr/books/edition/Encyclop%C3%A9die_des_femmes_politiques_sous/xw-2DwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Fr%C3%A9d%C3%A9rique+Bredin+1985&pg=PT76&printsec=frontcover
  4. a et b « Le premier ministre a complété la composition de son cabinet », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Jean Peyrelevade, Journal d'un sauvetage, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-32481-8, lire en ligne), p. 309 et 310 :

    « La tonalité change avec Jean-Pascal Beaufret. Il explique comment, entre août 1992 et novembre 1993 (donc quinze mois), au prix de seize réunions du conseil d'administration (une par mois) et trente-deux notes au ministre (deux par mois) il a fortement contribué (en tout cas plus que quiconque) à ce que la vérité sorte du puits »

  6. Renaud Lecadre, Lyonnais: un autre ex du Trésor en examen. Après Jean-Claude Trichet, c'est au tour de Jean-Pascal Beaufret, liberation.fr, 6 mai 2000
  7. Nazanine Ravaï, « Jean-Pascal Beaufret, une certaine idée de la fonction publique », Le Figaro Economie,‎ , p. 29
  8. Corinne Lhaik, « Crédit Lyonnais, l'effet boomerang », L'Express,‎ , p. 164 (lire en ligne)
  9. Laurent Mauduit, « Crédit Lyonnais, les autres vérités et la défense du Trésor », Le Monde,‎ , p. 1 et 22 (lire en ligne)
  10. Non-lieu requis pour Jean-Claude Trichet, nouvelobs.com, 1er juin 2002
  11. Non-lieu dans l'affaire des comptes 1993-1994 du Crédit lyonnais, lemonde.fr, 17 mai 2007
  12. Décret du 29 décembre 1994 portant nomination d'un sous-gouverneur du Crédit foncier de France (lire en ligne)
  13. « Décret du 17 décembre 1997 portant nomination d'un directeur général à l'administration centrale1997 », sur www.legifrance.gouv.fr, (consulté le )
  14. a et b Jean-Pierre Sereni et Claude Villeneuve, Le suicide de Bercy : la réforme est-elle impossible en France ?, PLON, (ISBN 978-2-259-19511-9, lire en ligne), p. 18 à 21 "un surdoué fout la pagaille à Bercy" et p. 162 à 167 "un automne gâché"
  15. a et b « Réforme de Bercy », Sociétal,‎ 4eme trimestre 2001, p. 72-74 (lire en ligne)
  16. « Droit de bail : une taxe disparaît », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. « Dominique Strauss-Kahn engage une prudente réforme de Bercy », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Coût de l'administration fiscale : les pistes de travail de la Mission 2003 », sur Les Echos, (consulté le )
  19. « Jean-Pascal Beaufret, un énarque droit dans ses pantoufles », sur LExpansion.com, (consulté le ).
  20. « Jean-Pascal Beaufret, un coriace chez Alcatel », sur Les Echos, (consulté le ).
  21. « Naissance aujourd'hui d'Alcatel Lucent (01/12/2006) », sur Les Echos, (consulté le ).
  22. « Le nouvel ensemble Alcatel-Lucent est désormais constitué », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. « Alcatel-Lucent dans le rouge », sur L'Obs (consulté le ).
  24. Le JDD, « Alcatel-Lucent dans l'?il du cyclone », sur lejdd.fr (consulté le ).
  25. « Le directeur financier est sacrifié », sur LEFIGARO (consulté le )
  26. « Alcatel : Tchuruk et Russo jettent l'éponge », sur LEFIGARO (consulté le ).
  27. a b c et d Nicolas Cori, « Natixis : 1,5 million pour regarder sa boîte couler », Libération,‎ (lire en ligne)
  28. « Droit de réponse de Dominique Ferrero, président du directoire de Natixis », Libération,‎
  29. (en) « Alcatel heavyweight signs up to NBN venture », sur Australian Financial Review, (consulté le )
  30. « Jean-Pascal Beaufret rebondit en Australie », sur La Tribune (consulté le )
  31. (en) Luke Hopewell, « Beaufret to leave NBN Co in shake-up », sur ZDNet (consulté le )
  32. « Aurinvest - À propos », sur aurinvest.com (consulté le )
  33. (en) « Ring Capital • Meet the Ring Team », sur www.ringcp.com (consulté le )
  34. « Conseil d'administration | Sequana » (consulté le )
  35. (en-US) « Goldman Sachs France », sur Goldman Sachs (consulté le )
  36. Who's Who, edition 2013, p. 230
  37. Fabien Cardoni, Dictionnaire historique des inspecteurs des Finances 1801-2009: Dictionnaire thématique et biographique, Institut de la gestion publique et du développement économique, (ISBN 978-2-8218-3703-4, lire en ligne)
  38. « Ordre national de la légion d'honneur », Le Moniteur,‎ (lire en ligne, consulté le )
  39. a et b « Ordre national du Mérite - Nominations, promotions et élévations du 30-04-2002 », sur www.france-phaleristique.com (consulté le )
  40. (en-GB) « Europe's best CFOs 2004 », sur Institutional Investor (consulté le )
  41. Encyclopédie de l'assurance (ISBN 978-2-7178-3543-4, lire en ligne)
  42. « La situation et les perspectives du secteur des assurances en France. », sur www.senat.fr (consulté le )
  43. « Australie : après le boom minier, la fin des audaces », sur En temps Reel (consulté le )
  44. « Jean-Pascal Beaufret: ses articles à lire sur Slate.fr », sur Slate.fr (consulté le )
  45. « Le bazar fiscal, et comment en sortir », sur La Tribune (consulté le )
  46. « Retraites: le débat sur l'ampleur du déficit n'est pas terminé », sur l'Opinion, (consulté le ) : « Son précédent article, co-écrit sous le pseudonyme de Sophie Bouverin, dans Commentaire au printemps 2022, avait jeté un premier pavé dans la mare. »
  47. « Le système de retraites », sur Commentaire, (consulté le )
  48. « Sur les retraites et la clarté des comptes publics », sur Commentaire, (consulté le )
  49. Sophie Bouverin, « Pour une transparence des comptes et du financement des retraites », sur Revue-Risques,
  50. Jean-Pascal Beaufret, « Retraites obligatoires et déficits publics ; pour la clarté », sur Commentaire,
  51. Jean-Pascal Beaufret, « Le déni de réalité sur la contribution des retraites aux déficits publics », sur L'Opinion,
  52. Samuel-Frédéric Servière, Jean-Pascal Beaufret, « Pour réduire les déficits publics, il faut d'abord accepter de dire d'où ils viennent », sur Fondation IFRAP, (consulté le )
  53. Jean-Pascal Beaufret, « L'étendue de la protection sociale est la cause de la moitié des déficits publics en France », sur CRAPS, le think tank de la protection sociale, (consulté le )
  54. Jean-Pascal Beaufret, « Protection sociale et déficits publics : un message trompeur » Accès payant, sur www.commentaire.fr, (consulté le )
  55. Jean-Pascal Beaufret, « Déficit : pourquoi le message du COR reste trompeur » Accès payant, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]