Jean-Baptiste Willermoz

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Jean-Baptiste Willermoz
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Jean-Baptiste Willermoz, né le à Lyon et mort le dans la même ville, est un franc-maçon français qui joue un rôle important dans la constitution des systèmes de hauts grades maçonniques de son temps en France et en Allemagne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Baptiste Willermoz, né en 1730 à Lyon[1], est l'aîné de 13 enfants et vit principalement dans sa ville natale. Il est le frère de Pierre-Jacques Willermoz, médecin et chimiste, qui collabore également à l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert.

Grand bourgeois, fabricant d'étoffes de soie et d'argent rue des Quatre-Chapeaux, administrateur bénévole d’œuvres de bienfaisance, il joue un rôle important dans la franc-maçonnerie européenne de son temps, où il est initié à l'âge de 20 ans et devint vénérable à 23 ans[2].

Mystique, passionné des mystères secrets de l'initiation, il contribue à la création de la Grande Loge des maîtres réguliers de Lyon et en devient le grand maître en 1761. Cette Grande Loge pratique les sept hauts grades de l'époque et y ajoute un huitième dénommé « grand maître écossais, chevalier de l'épée et de Rose-Croix ». En 1763, Willermoz fonde dans ce cadre, en compagnie de son frère Pierre-Jacques, un atelier nommé « Souverain Chapitre des chevaliers de l'Aigle noir Rose-Croix » qui s'intéresse à la recherche alchimique[3].

Il est admis aux premiers grades de l'ordre des Élus Coëns à Versailles en 1767 sur la recommandation du marquis de Lusignan et de Jean-Jacques Bacon de la Chevalerie, qui est alors l'émissaire lyonnais auprès de la Grande Loge. Ce dernier écrivant en à Jean-Baptiste Willermoz pour lui recommander la discrétion sur les relations avec les francs-maçons allemands[4].

Après la mort de Martinès de Pasqually en , Willermoz engage avec Louis-Claude de Saint-Martin un examen complet de la doctrine des élus coëns, sous la forme de leçons, dites « Leçons de Lyon », qui se déroulent du au . Il précise dans une lettre de 1780 au prince de Hesse qu'il est reçu au grade de Réau-Croix dans l'Ordre de Martinès de Pasqually[3].

Dans les années 1770, il entre en contact avec le baron de Hund et l'ordre allemand de la Stricte observance templière (S.O.T) dont il devient membre sous le nom de Eques ab Eremo et chancelier du chapitre de Lyon. C'est sous son impulsion que se réunit le « Convent des Gaules », à Lyon, en 1778, qui reconnaît les grades de Profès et Grand Profès et constitue l'Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte (CBCS)[3].

En 1782, Willermoz écrit qu'il distingue trois sortes de maçons alchimistes :

  • ceux qui pensent que le but de la maçonnerie est la fabrication de la Pierre philosophale ;
  • ceux qui recherchent la Panacée ;
  • ceux qui recherchent la Science du Grand Œuvre, par lequel l'homme retrouverait la sagesse et les pratiques du christianisme primitif (courant dans lequel il s'inscrivait)[3].

À la suite de dissensions au sein de la S.O.T., Willermoz organise en le convent de Wilhelmsbad auquel assisteront 33 délégués européens, et qui voit la création du Rite écossais rectifié. Il y défend, alors qu'auparavant Joseph de Maistre lui avait fait parvenir son célèbre Mémoire au duc de Brunswick, le courant du martinisme, mais n'est pas suivi dans cette démarche par les autres délégués[3].

Très réservé au sujet du comte de Cagliostro, dont il juge, à la suite de plusieurs entretiens, le christianisme peu « orthodoxe » à ses yeux, il invite les membres de la Bienfaisance à ne point accorder leur confiance au fondateur en 1785 à Paris, de la première loge mère du rite égyptien, dont le nom était la « Sagesse triomphante »[5].

Inquiété, puis recherché pendant la Révolution, il se cache dans l'Ain, dans une maison appartenant à son frère Pierre-Jacques, emportant avec lui ses importantes archives maçonniques[3].

Nommé conseiller général du département du Rhône par le Premier Consul le , il le reste pendant 15 ans. Il reprend ses activités maçonniques à l'occasion de la reprise des activités des C.B.C.S. en 1804, jusqu'à sa mort à l'âge de 94 ans, le [3]. Il est inhumé au cimetière de Loyasse, à Lyon.

Sa devise était « L'Union fait la force »[réf. souhaitée].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bibliothèque nationale de France, « Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) », sur data.bnf.fr.
  2. Dictionnaire historique de Lyon p. 1387.
  3. a b c d e f et g (Bayard 1981, p. 245-248).
  4. "Philippe Égalité, grand maître de la Révolution: le rôle politique du premier Sérénissime Frère du Grand Orient de France", parHubert La Marle, aux Nouvelles Éditions Latines, 1989, page 29 [1].
  5. « Willermoz a conté ses entrevues avec Cagliostro à Charles de Hesse (Lettre du 6 au 8 novembre 1784. (A. Joly, Un mystique lyonnais et les secrets de la franc-maçonnerie, 1730-1824, Protat Frères, 1938, p. 209- 211).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

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