Igor Troubetzkoy

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Igor Troubetzkoy
Troubetzkoy (à droite) et Clemente Biondetti lors de la Targa Florio 1948.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Famille
Fratrie
Youcca Troubetzkoy (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Christiane Murat
Autres informations
Sports

Le prince Igor Nikolaïevitch Troubetzkoy, né le à Paris et mort le à Neuilly-sur-Seine[1], est un sportif complet à la fois cycliste, skieur et pilote automobile. Il s'est fait connaître en étant le quatrième mari de la riche héritière Barbara Hutton mais aussi en étant un des premiers pilotes à piloter une Ferrari en compétition automobile.

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts et origines[modifier | modifier le code]

Igor Troubetzkoy est d'origine russe[2] et appartient à la famille Troubetzkoy, mais obtient la nationalité française par sa naissance à Paris. Il grandit dans une famille appauvrie par l'exil et les mésaventures, ce qui le pousse à travailler jeune. Il s'intéresse immédiatement au cyclisme[3].

Son frère, Youcca Troubetzkoy, était un acteur de cinéma entre 1920 et 1940[4].

Bon cycliste amateur, il ne remporte pas de course notoire mais prouve ses capacités sportives. Plus tard, il s'intéresse au sport automobile et c'est après son mariage avec la milliardaire Barbara Hutton en 1947[2] qu'il devient un pilote sur une Simca-Gordini T11, à la suite de sa rencontre avec « le sorcier » Amédée Gordini, qui lui loua son premier véhicule de course[3].

Course automobile[modifier | modifier le code]

Biondetti et Troubetzkoy lors de la Targa Florio 1948.

L'année suivante, il forme sa propre écurie, Gruppo inter, et entend parler des voitures de l'italien Enzo Ferrari. Encouragé par Gordini et les moyens financiers de sa femme, il part à sa rencontre. Le fabricant italien, dont les affaires peinent à démarrer, accepte de lui louer 2 Ferrari 166 (+ une troisième de secours) pour participer aux compétitions automobiles[3].

Il remporte la première course à laquelle il s'engage en 1948, la Targa Florio, sur une Ferrari 166[5]. Il parvient à finir cette course de 1 080 km en roue libre dans les derniers kilomètres à la suite d'une panne de moteur[3].

Après une quatrième place au Grand Prix automobile du Roussillon avec une Simca-Gordini T11, il s'engage au Grand Prix automobile de Monaco sur une Ferrari 166 ce qui sera le premier Grand Prix d'une Ferrari. Il abandonnera à la suite d'un accident, poussé hors de piste par le "gentilhomme monégasque" Louis Chiron[3].

Une autre victoire marquera l'année 1948 au Circuit des Remparts à Angoulême sur une Simca-Gordini T15 mais le Prince Igor décide d'arrêter la compétition automobile à l'issue de la saison. Cette décision est liée à la fois à une forte sortie de piste sur le circuit des Planques à Albi qui a failli lui coûter la vie[3], à une vie conjugale difficile et à une embrouille avec Enzo Ferrari. Ce contentieux a eu lieu lors des Mille Miglia, Tazio Nuvolari qui se savait mourant souhaitait faire une dernière fois cette course qu'il avait gagnée. Enzo Ferrari décida de mettre à sa disposition la seule voiture disponible à l'usine, une des 166 du Prince Igor, sans pour autant lui en parler[6],[7]. Début 1949, il ferme son écurie et cesse les courses automobiles[3].

Galeriste[modifier | modifier le code]

Igor Troubetzkoy divorce en 1951 mais aura transmis à son beau-fils, Lance Reventlow (fils de Barbara Hutton), la passion du sport automobile puisque celui-ci fonde l'écurie Scarab en 1960 pour courir en Formule 1[8]. Il se remarie à Christiane Murat en 1976, qui lui consacre en 2012 le livre Une vie de prince russe[2].

La suite de sa vie sera consacrée à son activité de collectionneur de peintures en créant à Paris en 1978 une galerie, sise avenue de Messine, qui se spécialise dans la réplique à l'identique haut de gamme, l'idée lui étant venue après avoir vendu des originaux (Matisse, Sam Francis, Picasso) dont il aurait souhaité préserver des copies[9]. Son fils Arnaud Marie[10] prend la succession de la galerie par la suite[11],[12].

Palmarès[modifier | modifier le code]

  • Cyclisme :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. a b et c « Livre « Une vie de prince russe » », sur Noblesseetroyautes.com,
  3. a b c d e f et g François Granet, « Igor Troubetzkoy, premier client de Ferrari », sur Aonclassiccar.fr,
  4. La fiche de Youcca Troubetzkoy sur IMDb
  5. (en) « Watches and trophies », sur Collectorstudio.com
  6. Prince Igor Troubetzkoy (1912-2008) sur Mémoires des Stands
  7. (en) Prince Igor Troubetzkoy sur historic racing.com
  8. (en) Mike Gulett, « Lance Reventlow The Hollywood Racer And The Scarab », sur Mycarquest.com,
  9. (en) Jo Ann Lewis, « ‘The Age of Innocence’ (PG) », sur Washingtonpost.com,
  10. (en) Jamie Allen, « 'The Thomas Crown Affair': Stealing from the masters », sur Cnn.com,
  11. Ondine Debré, « Galerie Troubetskoy », sur Infrarouge.fr
  12. Pierre Léonforte, « Copies conformes », Vanity Fair n°66, mars 2019, p. 124-127.
  13. Les vainqueurs des Boucles de Sospel sur www.memoire-du-cyclisme.eu
  14. Igor Troubetzkoy sur racingsportscars

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Une vie de prince russe, Princesse Igor Troubetzkoy, éd. La Bruyère, 2012, (ISBN 2750008263)

Liens externes[modifier | modifier le code]