Hiérarchie polynomiale

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Représentation graphique de la hiérarchie polynomiale. Les flèches indiquent l'inclusion.

En théorie de la complexité, la hiérarchie polynomiale est une hiérarchie de classes de complexité qui étend la notion de classes P, NP, co-NP. La classe PH est l'union de toutes les classes de la hiérarchie polynomiale.

Définitions[modifier | modifier le code]

Il existe plusieurs définitions équivalentes des classes de la hiérarchie polynomiale.

Comme alternance de quantificateurs[modifier | modifier le code]

On peut définir la hiérarchie à l'aide des quantificateurs universel () et existentiel (). Tout d'abord, pour tout polynôme , et tout langage , on définit

,

c'est-à-dire que l'ensemble contient exactement l'ensemble des mots pour lesquels il existe un mot de taille polynomiale en la longueur de x tel que le mot est dans . Intuitivement, le mot joue le rôle d'un certificat pour , certificat relativement petit par rapport à . De la même façon on définit

.

On étend ces définitions aux classes de langages

Maintenant, on peut définir les classes de la hiérarchie polynomiale par récurrence de la façon suivante :

En particulier, et .

Avec des machines à oracles[modifier | modifier le code]

La hiérarchie polynomiale est également définissable à l'aide de machine de Turing avec oracle. dénote la classe des problèmes pouvant être décidés par des machines de complexité augmentées d'un oracle de complexité .

On pose

Puis pour tout i ≥ 0 :

Avec des machines alternantes[modifier | modifier le code]

La hiérarchie polynomiale peut se définir à l'aide de machines de Turing alternantes. est la classe des langages décidés par une machine de Turing alternante en temps polynomial, dans laquelle toute exécution est composée de i suites de configurations de même type (existentielles ou universelles), la première suite ne contenant que des configurations existentielles. La définition de est similaire mais les configurations dans la première suite sont universelles.

Exemples de problèmes[modifier | modifier le code]

Savoir si une formule de la logique propositionnelle est minimale, c'est-à-dire s'il n'existe pas de formules plus courtes équivalentes, est un problème algorithmique dans [1].

Propriétés[modifier | modifier le code]

Question autour de l'effondrement[modifier | modifier le code]

Une autre propriété importante, interne à la hiérarchie polynomiale, est la suivante : , ce qui signifie que si à un niveau deux classes sont égales, alors toutes les classes « au-dessus » sont égales. On parle alors d’« effondrement de la hiérarchie polynomiale au niveau  ».

On a l'inclusion : PH PSPACE. L'égalité entre PH et PSPACE n'est pas connue. Mais l'égalité impliquerait que la hiérarchie polynomiale s'effondre.

En particulier, si , alors , c’est-à-dire  : la hiérarchie polynomiale s’effondre au niveau 1. On ne pense donc pas que la hiérarchie polynomiale s’effondre au niveau 1 (c’est la question P = NP).

Classes probabilistes[modifier | modifier le code]

Et on a le lien suivant avec la classe probabiliste BPP : , c'est le théorème de Sipser–Gács–Lautemann. Les relations entre PH et la classe de complexité quantique BQP ont aussi été étudiées[2].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Sipser, Introduction to computation theory
  2. (en) Scott Aaronson, « BQP and the polynomial hierarchy », dans STOC, , p. 141-150.