Helmut Lang

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Helmut Lang
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (68 ans)
VienneVoir et modifier les données sur Wikidata
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Propriétaire de
Helmut Lang (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Représenté par
Sperone Westwater (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Prix des beaux-arts de la ville de Vienne ()
Ordre du Mérite pour la science et l'art (en) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Helmut Lang est un créateur de mode autrichien pour hommes et femmes, né à Vienne en 1956, où il ouvre une boutique en 1986.

Biographie[modifier | modifier le code]

Helmut Lang est d'abord banquier[1]. Autodidacte, il débute la mode à Vienne à l'âge de 23 ans[2] avant d'ouvrir sa première boutique vendant ses propres créations[1]. Il présente sa première collection en 1986 puis sa marque[1]. Pour sa collection printemps-été 1991, il présente des robes en papier, jetables ; deux ans plus tard, il montre un costume masculin en cuir synthétique changeant de couleurs en fonction de la température corporelle[3]. Chose rare pour une entreprise de mode, il quitte Paris et part à New York en 1997 où il rencontre un grand succès commercial[2],[4]. L'année suivante, abandonnant le principe des semaines de la mode, il devient précurseur dans certains domaines, comme diffuser ses défilés exclusivement sur internet (collection 1998), faire de la publicité dans National Geographic[5] et Artforum[4], ou collaborer avec des artistes[6]. Durant sa carrière, il collabore avec les artistes Jenny Holzer ou Louise Bourgeois[2]. En 1999, audacieux, il présente sa collection en avance du calendrier officiel, améliorant ainsi sa visibilité[4].

Cette même année 1999, il vend 51 % de sa société au Prada Group afin de se focaliser uniquement sur la création de ses vêtements[5]. Sa maison souffrira de la volonté de ce dernier de concentrer ses activités sur les seules marques Prada et Miu Miu. En , Prada annonce qu'il n'y aura plus de « Séances de Travail » masculine. Entre-temps, les présentations des collections retournent à Paris[5]. Helmut Lang quitte l'entreprise qu'il a fondée en 2005[4]. Les boutiques fermeront une à une, dont son flagship du Faubourg St Honoré. En , Prada vend la marque Helmut Lang, un mois après Jil Sander, au holding japonais Link Theory[6]. Bien que ce dernier ait annoncé que Helmut Lang était libre de revenir dessiner ses collections, celui-ci ne s'est pas, depuis lors, manifesté.

Il a totalement disparu du paysage de la mode, se consacrant à la sculpture[6]. La direction artistique est confiée en 2006 au couple Nicole et Michael Colovos[5]. Malgré tout, le directeur de la marque, Andrew Rosen, tente de relancer celle-ci en 2016 et embauche pour cela Isabella Burley, du magazine britannique Dazed[6]. Celle-ci conçoit des collections capsules avec plusieurs créateurs, comme celle remarquée de Shayne Oliver, directeur artistique pour la marque new-yorkaise Hood By Air (en)[6],[7],[8].

Influences[modifier | modifier le code]

C'est en pionnier de la mode qu'il fera défiler hommes et femmes ensemble sur les podiums (durant ses « Séances de Travail » discrètes et prisées). Helmut Lang est également l'un des premiers à créer des vêtements d'apparence androgyne (ou plus exactement asexués) qui influenceront bon nombre de créateurs a posteriori, devenant dans les décennies suivantes une référence[6]. Réputé pour soigner les détails, il utilise les matières métalliques, créé des vêtements à partir d'accessoires de mode[6] et autres matières non conventionnelles[3]. Il utilise une palette extrêmement réduite de teintes, beige, blanc ou noir[1]. Il est aussi connu comme étant l'initiateur de la tendance des jeans « travaillés » (il les couvrira de jets de peinture, ou les enduira[6]). Avec une mode « austère »[3], des silhouettes très simples, il est alors une figure de proue du minimalisme[9],[2],[4],[10], du modernisme, et du « non-logo » émanant du mouvement antifashion (en) du début des années 1990 : il reste d'ailleurs un créateur « culte » de cette époque, représentatif de diverses tendances[6]. Pour le côté conceptuel de ses créations, il est parfois comparé aux créateurs japonais Yohji Yamamoto ou Rei Kawakubo, bien qu'il réalise une mode plus facile à porter[2] et sans réel point commun stylistique[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Palomo-Lovinski, p. 152.
  2. a b c d et e (en) Design Museum et Paula Reed, Fifty fashon looks that changed the 1990s, Londres, Conran Octopus, coll. « Fifty Fashion Looks », , 112 p. (ISBN 978-1-84091-627-0), « Helmut Lang - Ice-cool minimalism », p. 84 à 85
  3. a b et c Denis Bruna (dir.), Chloé Demey (dir.), Astrid Castres, Pierre-Jean Desemerie, Sophie Lemahieu, Anne-Cécile Moheng et Bastien Salva, Histoire des modes et du vêtement : du Moyen Âge au XXIe siècle, Paris, Éditions Textuel, , 503 p. (ISBN 978-2-84597-699-3), « Exubérance et sobriété dans les années 1990 », p. 440
  4. a b c d et e (mul) Valerie Steele et Suzy Menkes, Fashion Designer A-Z, Taschen, , 654 p. (ISBN 978-3836543026, présentation en ligne), « Helmut Lang », p. 354 à 359
  5. a b c et d Palomo-Lovinski, p. 153.
  6. a b c d e f g h et i Claire Beghin, « Helmut Lang après Helmut », L'Express diX, no supplément à L'Express,‎ , p. 40 à 42
  7. Chloé Thoreau, « Hood by Air ferme (temporairement) ses portes », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Emeline Blanc, « Shayne Oliver, le créateur de Hood by Air, crée une collection spéciale pour Helmut Lang », sur vogue.fr, Vogue Paris, (consulté le ).
  9. Catherine Pleeck, « Le retour des années 1990 », L'Express Styles, Groupe Express, no 3255,‎ , p. 50 à 53

    « […] la réinterprétation [des années 2010] est moins extrémiste que la version originale, celle de Helmut Lang, le pape du vêtement minimaliste, ou des Belges et des Japonais, qui révolutionnaient la sphère fashion à grands coups de looks architecturés. »

  10. Mathilde Le Corre, « Paris-Tokyo-Paris : correspondances dans la mode : Une reconnaissance tardive », dans Philippe Poirrier, Mode, design et graphisme en France, Gand, Les Arts décoratifs, (ISBN 978-2383140030), p. 191

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Noël Palomo-Lovinski (trad. Lise-Éliane Pomier), Les plus grands créateurs de mode : de Coco Chanel à Jean Paul Gaultier, Paris, Eyrolles, , 192 p. (ISBN 978-2-212-55178-5, BNF 42523403), « Helmut Lang », p. 152 à 153. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

  • Fashion ! reportage dont la seconde partie aborde l'influence d'Helmut Lang dans le mouvement « antifashion » et minimaliste des années 1990.
  • Alice in Wonderland.

Liens externes[modifier | modifier le code]