Hélène de Monténégro

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Hélène de Monténégro
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La reine Hélène d'Italie en 1900.

Titre

Reine consort d'Italie


(45 ans, 9 mois et 10 jours)

Prédécesseur Marguerite de Savoie
Successeur Marie-José de Belgique
Biographie
Titulature Princesse de Monténégro
Princesse de Naples
Reine consort d'Italie
Nom de naissance Jelena Petrović-Njegoš
Naissance
Cetinje (Monténégro)
Décès (à 79 ans)
Montpellier (France)
Père Nicolas Ier de Monténégro
Mère Milena Vukotić
Conjoint Victor-Emmanuel III d'Italie
Enfants Yolande de Savoie
Mafalda de Savoie
Humbert II d'Italie
Jeanne de Savoie
Marie-Françoise de Savoie

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Hélène de Monténégro, née le à Cetinje et morte le à Montpellier, est l'épouse de Victor-Emmanuel III, empereur d'Éthiopie, roi d'Italie et d'Albanie, qui abdique en 1946 en faveur de leur fils Humbert II d'Italie. Elle est également la mère de la reine Jeanne de Bulgarie et de la landgravine Mafalda de Hesse-Cassel qui meurt prématurément dans un camp de concentration nazi.

Biographie[modifier | modifier le code]

La famille royale d'Italie en 1915.

Née Jelena Petrović-Njegoš, elle est la fille du roi Nicolas Ier de Monténégro et de Milena Vukotić.

Le roi Nicolas, qui veut assurer son indépendance récemment retrouvée face à l'Empire ottoman, marie ses filles orthodoxes aux membres des grandes dynasties européennes. De son côté le roi Humbert Ier d'Italie dont le père, ayant unifié le pays en chassant ses propres parents et alliés de leur trône (Deux-Siciles, Toscane, Parme et Modène) et occupant les États pontificaux, craint d'essuyer un affront en demandant la main d'une princesse européenne catholique.[pas clair]

Le , Hélène épouse à Rome Victor-Emmanuel d'Italie alors prince héritier[1].

De cette union naissent :

En 1900, le roi Humbert est assassiné par un anarchiste et Victor-Emmanuel accède au trône.

En 1903, à la suite d'un coup d'État, le beau-frère d'Hélène devient roi de Serbie sous le nom de Pierre Ier .

En 1914, pour protéger son allié serbe, la Russie déclare la guerre à l'Allemagne et à l'Autriche. Elle est soutenue par ses alliés Français et Anglais. La Première Guerre mondiale commence. L'Italie, alliée de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie, reste neutre avant de rejoindre en 1915, la France et l'Angleterre contre ses alliés d'hier.

À la fin de la guerre, l'Italie se trouve dans le camp des vainqueurs et annexe l'Istrie mais pas la Dalmatie qui, à l'instar du royaume de Monténégro, dont la reine est originaire, est annexée par la Serbie qui donne naissance à la future Yougoslavie. La vie politique italienne est très chaotique et, en 1922, le roi Victor-Emmanuel appelle le parti fasciste de Mussolini au pouvoir.

Imitant la politique de ses ancêtres qui a si souvent réussi à la Maison de Savoie, le roi se range aux côtés des alliés, ses ennemis d'hier. Hitler exerce des représailles : la princesse Marie-Françoise et son époux le prince Louis de Bourbon-Parme ainsi que la princesse Mafalda, fille des souverains et épouse d'un prince allemand, sont envoyés en camp de concentration. La princesse Mafalda sera cruellement torturée et mourra des suites d'un bombardement américain. Le roi Boris III de Bulgarie, gendre des souverains italiens, meurt subitement après une entrevue houleuse avec Hitler.

Cependant, des mouvements républicains contestent la monarchie et Victor-Emmanuel abdique en 1946 en faveur de son fils. Un référendum est organisé qui abolit la monarchie et condamne les membres de la famille royale à l'exil.

Exil et souffrance[modifier | modifier le code]

Le , un référendum mit fin à la monarchie en Italie, poussant la reine à l'exil.

Aussi le couple fut-il accueilli par le roi Farouk et s'installa à Alexandrie, en Égypte. Victor-Emmanuel y mourut le .

Puis, elle subit un cancer. Son état était déjà tellement aggravé que son médecin égyptien jugea que sa guérison ne serait obtenue que le traitement d'une équipe de l'université de Montpellier, dirigée par son ancien professeur, Paul Lamarque. En conséquence, la reine Hélène s'installa en 1950 à l'hôtel Métropole de Montpellier[2], afin d'être soignée par ce cancérologue[3].

Elle y décéda, d'une embolie pulmonaire le , lors d'une opération chirurgicale.

Pendant soixante-cinq ans, elle reposa au cimetière Saint-Lazare de Montpellier, où un buste rappelle sa mémoire.

À la demande de la famille de Savoie, qui souhaita réunir ses ancêtres dans un même tombeau en Italie, la reine Hélène d'Italie fut exhumée le et réinhumée au sanctuaire de Vicoforte[4], où son mari Victor Emmanuel III la rejoint deux jours plus tard[5].

Hommage[modifier | modifier le code]

Portail d'Hélène de Monténégro peint par Edoardo Tofano.

Son petit-neveu Nikola Petrović-Njegoš, dit « Nikola II », organise à Montpellier, en 2012, un moment d'hommage et de recueillement à l'occasion du 60e anniversaire de sa mort. Montpellier devient, le temps d'une journée, le carrefour de l'histoire du Montenegro et de l'Italie[6].

Le rosiériste italien Lodi lui dédie après son mariage une rose baptisée 'Principessa di Napoli' (1897).

Un apéritif-digestif lui est aussi dédié sous l'appellation d'Amaro Montenegro.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Mariage Rome catalogue-lumière.com
  2. Actuellement, l'hôtel Oceania Le Métropole Montpellier, qui garde son hommage à la reine avec sa plus grande salle de réunion Reine Hélène [1]
  3. Renaud Camus, Le Département de l'Hérault, p. 13, 1999 [2]
  4. « Enterrée depuis 65 ans à Montpellier, la reine Hélène rejoint l'Italie », sur Midi Libre,
  5. « Italie : la dépouille du roi Victor-Emmanuel III est de retour, les fantômes du passé aussi », sur Courrier international,
  6. 60e anniversaire photo mairie de Montpellier

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Sébastien Hoebrechts, « Visite princière à Montpellier », Direct Montpellier Plus, no 1448,‎ , p. 3
  • Jean-Charles Volkmann, Généalogie des rois et des princes, Édit. Jean-Paul Gisserot (1998).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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