Groseau

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Groseau
Illustration
La source vauclusienne du Groseau.
Carte.
Extrait de la carte de Jacques de Chieze (1627) montrant le Mont Ventoux et la source du Groseau
Caractéristiques
Longueur 9,5 km
Bassin 25 km2
Bassin collecteur le Rhône
Débit moyen 0,05 à 0,17 m3/s (Malaucène)
Régime pérenne
Cours
· Coordonnées 44° 10′ 00″ N, 5° 08′ 59″ E
Géographie
Pays traversés Drapeau de la France France
Régions traversées Provence-Alpes-Côte d'Azur

Le Groseau est une « source vauclusienne » qui jaillit à Malaucène. Elle est, en importance, la seconde résurgence karstique du département de Vaucluse, après celle de la Fontaine de Vaucluse. Cette source donne son nom à une rivière qui se jette dans l'Ouvèze après avoir traversé les communes d'Entrechaux et de Crestet[1].

Géographie[modifier | modifier le code]

La source est située, à la sortie de Malaucène, sur la route du Mont Ventoux. Sa résurgence jaillit au pied d'une falaise de plus de 100 mètres de hauteur. Cet abrupt correspond à une fracture majeure, orientée N-E / S-O qui limite le massif du Ventoux au couchant[2].

Géologie[modifier | modifier le code]

Le calcaire du rocher du Groseau présente une multitude de fractures mineures qui lui donne un faciès « haché »[3]. En amont de la source, sur la même falaise, se trouve une curiosité géologique surnommée la « Porte Saint-Jean ».

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Cette rivière collecte un réseau dans le bassin de l'Ouvèze qui va du ruisseau d'Aygue Marce inclus au Lauzon de Puymeras. Elle est alimentée par le Sublon, le Rieufroid, le ruisseau de Paban et celui du ravin de la Folie[1].

Impluvium[modifier | modifier le code]

Cette source, inaccessible par plongée, a pourtant une origine bien déterminée grâce à une analyse isotopique. Son impluvium est constitué par le réservoir calcaire de la montagne de Piaud. Son débit, qui se situe entre 50 et 170 litres par seconde[3].

Bassin-versant[modifier | modifier le code]

Avec une superficie de 25 km2, il correspond à un pli synclinal tertiaire de roches tendres (marnes bleues, grès, sables miocènes), coincé entre le versant nord du Mont Ventoux et le massif des Dentelles de Montmirail. Des versants avec des pentes de plus de 20 % dominent des épandages torrentiels périglaciaires d'origine quaternaire. Le Groseau et son affluent le Rieufroid, qui drainent un vaste bassin amont, s'encaissent ensuite dans des lits dont les berges atteignent entre deux et trois mètres de hauteur. Leur confluence, située à deux kilomètres en amont de l'Ouvèze, reçoit les apports du Sublon, un torrent à très forte pente. Sur le dernier kilomètre de son lit, le Groseau a été rectifié et canalisé, son tracé original ayant été détourné à 90° à des fins d'arrosage[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

Notre Dame du Groseau
L'itinéraire possible de l'ascension du Ventoux par Pétrarque en passant par le Groseau
d'après un croquis dressé par Pierre de Champeville

Antiquité[modifier | modifier le code]

Vénérée au cours de l'antiquité, à travers le dieu Groselos[5], elle alimenta ensuite la cité gallo-romaine de Vasio grâce à un aqueduc[6].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Le pape Clément V résida le plus souvent à l'abbaye de Notre-Dame du Groseau, en aval de la source. Il nommait ce lieu de retraite « le jardin de mes délices ».

Le , François Pétrarque et son frère Gérard firent l’ascension du mont Ventoux [7], en partant de Malaucène et en passant par le Groseau[8].

Renaissance[modifier | modifier le code]

Au cours du XVe siècle, elle permit l'installation de moulins à foulon, à farine et à l'huile, ainsi que de manufacture à soie et martinet à cuivre[6]. À partir du XVIe siècle, la rivière canalisée facilita l'installation à de nouvelles fabriques dont une papeterie en 1557[5].

Époque moderne[modifier | modifier le code]

La révolution industrielle du XIXe siècle transforma Malaucène en une véritable cité industrielle. Une douzaine de manufactures ou d'usines utilisèrent la force hydraulique de la rivière, dont trois filatures de soie. À partir de 1890, grâce au Groseau, une usine fournit la commune en électricité[5].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Une reconversion difficile marqua la seconde moitié du XXe siècle. Seule resta en activité la papeterie. Pourtant, dans le cadre de ses grands travaux d'intérêt collectif, la commune de Malaucène programma l'adduction d'eau qui fut réalisée en 1955[5].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Cet hydronyme vient du dieu celte Grasélos et des nymphes Grasélides [9].[Information douteuse]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Truc, L'eau en Vaucluse. Origine, fonctionnement, potentiel et qualité des réservoirs aquifères, Éd. Conseil Général de Vaucluse, Avignon, 1991

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
Références
  1. a et b Le Groseau sur le site Sandre
  2. Georges Truc, op. cit., p. 27.
  3. a et b Georges Truc, op. cit., p. 28.
  4. Le rôle du bassin du Groseau dans la crue de l'Ouvèze du 22 septembre 1992 (Lien archive.org)
  5. a b c et d Histoire du Groseau et de Malaucène
  6. a et b La source du Groseau
  7. L'ascension du mont Ventoux par les frères Pétrarque est datée du 6 des calendes de mai 1336. Cette date correspond au 26 avril du calendrier julien et au 9 mai de notre actuel calendrier grégorien. Cf. Georges Brun, Le Mont Ventoux, recueil de textes anciens et modernes, Le Nombre d'Or, Carpentras, 1977.
  8. Franciscus PETRARCHA, Familiarium rerum, liber IV, ep. 1
  9. Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », , 72 (non-paginé), Relié (ISBN 978-2-7399-5004-7)