Gravelle

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La gravelle, nom féminin[1] attesté en ancien français sous la forme gravele dans le Psautier Oxford au sens de « petit gravier ou sable », peut désigner en français moderne :

  • en géologie, petit grain de la taille d'un gravier (0,5 à 3 mm de diamètre), arrondi ou émoussé, de même nature que la roche encaissante car provenant de la même source, se distinguant du ciment (par exemple calcaire à gravelle).
  • un dépôt de matière vineuse analogue à des sables très fins, surtout visible dans les vins blancs. Ce sont des précipitations d'acide tartrique ou tartrate neutre de potassium, souvent causés par la mise au froid de vin non stable physiquement. D'une manière générale, la gravelle désignait le tartre brut ou lie de vin desséchée.
  • les petits fragments indurés, aussi dénommés pierre, dans la chair et pulpe des poires.
  • les petits sables ou graviers urinaires, concrétions plus ou moins solides, à base de cristaux d'urate de sodium, qui peuvent se former dans la vessie ou les reins. Les plus minuscules peuvent s'éliminer par voie urinaire, mais ceux qui atteignent une taille ou une cohésion plus grande et étendue, par exemple un calcul rénal, nécessitent une intervention chirurgicale.
  • par extension, la gravelle désigne les maladies induites par la présence ou la formation non désirées de ces concrétions. C'est le trouble causé par les petites pierres des conduits urinaires évoluant en maladie douloureuse et fatale, dont ont souffert Louis XIV à la fin de sa vie, ainsi que le seigneur Pierre et son fils, Michel de Montaigne, et dont est décédée Anne de Bretagne. Cette dénomination commune de la lithiasis des voies urinaires apparaît au XVIe siècle. La maladie de la gravelle était considérée comme une maladie typique d'arthritique.
  • la gravelle, une maladie typique des agneaux mâles engraissés précocement.

Par extension, il a pu désigner un terrain occupé par une formation rocheuse ou dépôts de gravelle, ainsi les toponymes ou lieux-dits suivants :

  • les anciennes carrières de Gravelle, une importante cavité du sud de la banlieue parisienne.
  • Le ruisseau de Gravelle est un ruisseau artificiel, imitant un torrent, du bois de Vincennes, à Paris.
  • autres lieux-dits de rivages maritimes...
  • route de gravelle : Le mot gravelle est attesté en ancien français au sens de « sable, gravier, grève » sous la forme gravele. Au XXe siècle, il est relevé en France dans plusieurs parlers régionaux sous diverses formes (gravielle, gravelle, gravella, graivole, etc.). Au Québec, ce mot, largement attesté depuis le début de la colonisation française, est encore utilisé dans la langue courante pour désigner du gravier et, parfois, un mélange de terre et de cailloux. Il a donné naissance aux syntagmes suivants : chemin de gravelle, route de gravelle, route gravelée, cour de gravelle, sentier de gravelle, côte de gravelle, voyage de gravelle. (Office québécois de la langue française)[2]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le nom masculin gravel ou gravoi est aussi attesté en ancien français du XIIe siècle. Avec le mot féminin étudié, ces diminutifs dérivent du gallo-romain ou latin populaire grava, qui a donné les mots grave ou grève en ancien français, c'est-à-dire soit la roche (sable, gravier, galets plus ou moins calibrés) soit le terrain consistant qu'elle occupe (plages, rivages, dunes, landes...)
  2. « Route de gravier », sur gouv.qc.ca (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Patronyme[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]