Gédéon Ouimet

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Gédéon Ouimet
Illustration.
Gédéon Ouimet, ca. 1875
Fonctions
Premier ministre du Québec

(1 an, 6 mois et 26 jours)
Monarque Victoria
Lieutenant-gouverneur René-Édouard Caron
Législature 2e
Prédécesseur Pierre-Joseph-Olivier Chauveau
Successeur Charles-Eugène Boucher de Boucherville
Conseiller législatif de Rougemont

(9 ans, 11 mois et 21 jours)
Prédécesseur Pierre Boucher de la Bruère
Successeur François Gosselin
Député à l'Assemblée législative du Québec

(9 ans)
Élection août-septembre 1867
Réélection juin-juillet 1871
7 juillet 1875
Circonscription Deux-Montagnes
Législature 1re, 2e, 3e
Groupe politique Conservateur
Prédécesseur Premier titulaire
Successeur Charles Champagne
Surintendant de l'Instruction publique

(19 ans, 2 mois et 18 jours)
Prédécesseur Premier titulaire
Successeur Pierre Boucher de la Bruère
Bâtonnier du Québec
Bâtonnier de Montréal (1869-1870)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Sainte-Rose (Bas-Canada)
Date de décès (à 81 ans)
Lieu de décès Saint-Hilaire (Québec, Canada)
Sépulture Cimetière Notre-Dame-des-Neiges
Nationalité Canadienne
Parti politique Parti conservateur du Québec
Diplômé de Séminaire de Saint-Hyacinthe
Petit séminaire de Montréal
Profession Avocat
Religion Chrétien catholique

Signature de Gédéon Ouimet

Gédéon Ouimet
Premiers ministres du Québec

Gédéon Ouimet (né le à Sainte-Rose et mort le à Saint-Hilaire) est un avocat, homme politique et fonctionnaire canadien-français[1]. Il est député de la circonscription de Deux-Montagnes à l'Assemblée législative du Québec de 1867 à 1876. Il est procureur général du Québec[1] de 1867 à 1873 puis il est premier ministre du Québec de 1873 à 1874[2]. Il est surintendant de l'Instruction publique de 1876 à 1895[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Gédéon Ouimet est le fils de Jean Ouimet, cultivateur, et de Marie Bautron. À partir de 1834, il étudie au séminaire de Saint-Hyacinthe puis de 1837 à 1839 au petit séminaire de Montréal[1]. En 1839, il commence son stage en droit dans l'étude de son frère André[4]. Le , il est admis au Barreau de Montréal[4]. Il s'établit à Saint-Michel-de-Vaudreuil[4]. Le , il épouse à Montréal Marie-Jeanne Pellant[4]. De 1852 à 1854 il est maire du village de Saint-Michel-de-Vaudreuil[4]. En 1853[1], il s'installe à Montréal, où il pratique sa profession dans l'étude Ouimet, Morin et Marchand[4].

Il milite au Parti libéral-conservateur. Lors de l'élection générale canadienne de , il est élu député de la circonscription électorale de Beauharnois à l'Assemblée législative du Canada-Uni[1]. Il est défait lors de l'élection générale suivante, en 1861[4].

Aux élections générales québécoises de 1867, il est candidat du parti bleu et élu sans opposition député de la circonscription de Deux-Montagnes à l'Assemblée législative du Québec[1]. Il est bâtonnier du Barreau de Montréal en 1869 et bâtonnier du Québec en 1869 et en 1870[1]. Il est président de l'Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal en 1869 et en 1870[1]. Il est réélu député de Deux-Montagnes à l'élection générale de 1871[1]. Du au , il est Procureur général dans le gouvernement de Pierre-Joseph-Olivier Chauveau[1].

Premier ministre de la province de Québec[modifier | modifier le code]

Pierre tombale de Gédéon Ouimet, cimetière Notre-Dame-des-Neiges, Montréal.

En , Chauveau démissionne de son poste de premier ministre[2]. Gédéon Ouimet lui succède. Il devient donc le deuxième premier ministre du Québec et demeure en fonctions du au [2]. Il occupe aussi en même temps les postes de ministre de l'Instruction publique et de Secrétaire et Registraire de la province[5]. Bien que son gouvernement compte plusieurs ultramontains, Ouimet se montre plus réservé quant au rôle du clergé dans les affaires de l'État. Cette prudence ne l'empêche toutefois pas de recevoir l'appui de plusieurs membres mêmes du clergé, qui favoriseront sa réélection de député peu après sa démission comme premier ministre.

Profitant de la cote de crédit en hausse du Québec, le gouvernement de Gédéon Ouimet contracte le premier emprunt majeur du Québec à l'étranger pour favoriser le développement ferroviaire. Soucieux de croissance économique, il se rend en outre aux arguments de Mgr Dominique Racine, curé et futur évêque de Chicoutimi, et entreprend la construction de la route 54 (actuelle route 175) reliant directement Québec à Chicoutimi, dont le tracé demeure à peu près inchangé depuis son achèvement en 1882.

Ouimet soutient en outre la création de l'École polytechnique de Montréal, en 1873[4]. Lui-même ministre de l'Instruction publique, Ouimet travaille personnellement à la mise sur pied de l'établissement[6]. Les premiers étudiants, au nombre de sept, y seront admis dès le mois de janvier 1874[7].

C'est le gouvernement de Gédéon Ouimet qui abolit le double mandat, permettant à un candidat de se faire élire à la fois au fédéral et au provincial. Bien que s'étant personnellement opposé à cette partie de la loi, craignant un affaiblissement du gouvernement québécois, le premier ministre avait laissé ses députés libres de voter selon leurs convictions[8]. Cette même loi visait en outre à contrer la fraude électorale[9].

Enfin, c'est sous le gouvernement de Gédéon Ouimet qu'au printemps de 1874, on envisage la construction d'un nouvel Hôtel du Parlement, projet qui verra l'érection de l'Assemblée nationale du Québec telle qu'on la connaît. Le site de l'ancien Collège des Jésuites, où se trouve l'actuel Hôtel de ville de Québec, est d'abord envisagé, mais, en juin, le gouvernement suggère plutôt d'ériger le nouvel édifice sur le site du Cricket Field, terrain qui sera effectivement retenu par le successeur de Ouimet, Charles-Eugène Boucher de Boucherville, en 1876[10].

Ouimet quitte son poste de premier ministre à la suite du scandale des Tanneries[11],[2]. Charles-Eugène Boucher de Boucherville lui succède. Ouimet demeure député et retourne à la pratique du droit[4]. À l'élection générale de 1875, il est réélu sans opposition député de Deux-Montagnes. Le , le juge Francis Godschall Johnson, appelé à se prononcer sur l’affaire des Tanneries, déclare n'y avoir trouvé aucune preuve de conspiration ou de fraude[4].

En 1875, le gouvernement de Boucher fait adopter une loi qui remplace le ministre de l'Instruction publique (poste qui est occupé par le premier ministre) par un surintendant[4]. Le , Gédéon Ouimet est nommé surintendant de l'Instruction publique par Boucher et démissionne comme député. Il occupe le poste de surintendant de l'Instruction publique pendant vingt-neuf ans. En 1895, il prend sa retraite comme surintendant[4]. Le , il est nommé membre du Conseil législatif (pour la division de Rougemont)[4], poste qu'il occupe jusqu'à sa mort[1].

Gédéon Ouimet est enterré au cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal[1].

L'une de ses arrière-petites-filles, Denyse Ouimet, fut la seconde épouse de l'écrivain Georges Simenon[12].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Gédéon Ouimet a reçu les distinctions suivantes[1] :

Gédéon Ouimet a été nommé Commandeur de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand.

Honneurs[modifier | modifier le code]

  • Le pont Gédéon-Ouimet, qui relie Laval à Boisbriand en enjambant la rivière des Mille-Îles, est nommé en son honneur.
  • Le Centre Gédéon-Ouimet de la Commission scolaire de Montréal a été nommé en son honneur. Cette institution publique dessert annuellement environ 1 200 élèves inscrits à l'un de ses trois programmes de formation : l'enseignement général relié aux études secondaires, un autre en alphabétisation-francisation et la formation Français de transition destinée surtout aux jeunes allophones âgés seize ans et plus. Construit par Joseph Venne en 1914, ce centre, qui fait partie du patrimoine architectural de la Ville de Montréal, célébra son centenaire en 2014.
  • La rue Gédéon-Ouimet a été nommée en son honneur à Québec[13].

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections du Canada-Uni[modifier | modifier le code]

Élections provinciales[modifier | modifier le code]

Élection générale québécoise de 1867 dans Deux-Montagnes [14]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Gédéon Ouimet Conservateur (sans opposition)
Total
-
-  

Élection générale québécoise de 1871 dans Deux-Montagnes [15]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Gédéon Ouimet (sortant) Conservateur 765 68,4 % 411
     Damase Masson Libéral 354 31,6 % -
Total 1 119 100 %  

Élection générale québécoise de 1875 dans Deux-Montagnes [16]
Nom Parti Nombre
de voix
% Maj.
     Gédéon Ouimet (sortant) Conservateur (sans opposition)
Total
-
-  

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l et m « Gédéon OUIMET (1823-1905) », notice biographique sur le site de l'Assemblée nationale du Québec
  2. a b c et d Gédéon Ouimet sur L'Encyclopédie canadienne
  3. https://qspace.library.queensu.ca/bitstream/handle/1974/10973/memoiresurlaloi400arch.pdf?sequence=1&isAllowed=y
  4. a b c d e f g h i j k l et m Brassard et Hamelin 2003.
  5. Les titulaires de ministères depuis 1867. Cabinet Ouimet.
  6. Journal de l'instruction publique, décembre 1873, p. 183, https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2641142?docsearchtext=%C3%89cole%20des%20sciences%20appliqu%C3%A9es
  7. « Historique », sur Renseignements généraux, (consulté le ).
  8. « Double mandat - Assemblée nationale du Québec », sur assnat.qc.ca (consulté le ).
  9. Le Courrier du Canada, 12 janvier 1874, https://diffusion.banq.qc.ca/pdfjs-1.6.210-dist_banq/web/pdf.php/kf81Rgd94RbvwEIZla12oA.pdf
  10. La Capitale : lieu du pouvoir, Québec, Commission de la capitale nationale du Québec, 1997, p. 92-93
  11. Histoire Québec.
  12. « Mes racines - my roots », sur canardscanins.ca (consulté le ).
  13. « Fiche », sur www.ville.quebec.qc.ca (consulté le ).
  14. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/d.html
  15. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/d.html
  16. http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/resultatselec/d.html

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]