Fluorure de sodium

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Fluorure de sodium
Image illustrative de l’article Fluorure de sodium
Identification
Nom UICPA Fluorure de sodium
No CAS 7681-49-4
No ECHA 100.028.789
No CE 231-667-8
Code ATC A01AA01,A12CD01
Apparence cristaux blancs ou poudre[1].
Propriétés chimiques
Formule FNaNaF
Masse molaire[3] 41,988 172 5 ± 5,0E−7 g/mol
F 45,25 %, Na 54,75 %,
Moment dipolaire 8,156 ± 0,001 D[2]
Propriétés physiques
fusion 993 °C[1]
ébullition 1 700 °C[1]
Solubilité dans l'eau à 20 °C : 40 g·l-1[1]
Masse volumique 2,8 g·cm-3[1]
Cristallographie
Système cristallin Cubique
Symbole de Pearson [4]
Classe cristalline ou groupe d’espace Fm3m (n°225)[4]
Strukturbericht B1[4]
Structure type NaCl[4]
Précautions
SGH[5]
SGH06 : Toxique
Danger
H301, H315, H319 et EUH032
SIMDUT[6]
D1B : Matière toxique ayant des effets immédiats graves
D1B, D2A, D2B,
NFPA 704
Transport
   1690   

   3415   
Composés apparentés
Autres cations Fluorure de lithium
Fluorure de potassium
Fluorure de rubidium
Fluorure de césium
Fluorure de francium
Autres anions Chlorure de sodium
Bromure de sodium
Iodure de sodium
Astature de sodium

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le fluorure de sodium est un composé chimique de formule NaF. Il s'agit d'un solide incolore utilisé comme source d'ions fluorures dans diverses applications. Il est moins cher et moins hygroscopique que le fluorure de potassium.

Le fluorure de sodium fait partie des « médicaments essentiels » listés par l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en avril 2013)[7].

Propriétés[modifier | modifier le code]

Le fluorure de sodium est un composé ionique qui se dissout pour donner les ions Na+ et F. Il cristallise avec une structure cubique type NaCl où les cations et les anions occupent tous les sites octaédriques[8],[9]. La forme minérale de NaF est la villiaumite, plutôt rare[10].

Production[modifier | modifier le code]

NaF est préparé par neutralisation de l'acide fluorhydrique ou de l'acide hexafluorosilicique, sous-produits de la production d'engrais à base de monophosphate de calcium. La neutralisation se fait avec l'hydroxyde de sodium et le carbonate de sodium par exemple. Des alcools peuvent être utilisés pour faire précipiter NaF:

HF + NaOH → NaF + H2O

Dans des solutions contenant HF, le fluorure de sodium précipite sous forme de sel bifluorure NaHF2. NaF est obtenu par chauffage.

HF + NaF ⇌ NaHF2

Selon un rapport de 1986, la consommation mondiale de NaF s'élevait à 7 millions de tonnes[11].

Précautions d'emploi[modifier | modifier le code]

Le fluorure de sodium est très toxique, et le seul fait de le respirer ou de l'inhaler peut être dangereux. Il affecte le système circulatoire, le cœur, le squelette, le système nerveux central et les reins. À terme, il peut même causer la mort. D'autre part, il est très irritant pour la peau, les yeux et le tractus respiratoire[12].
En cas d'inhalation, il est nécessaire de s'écarter de toute source de poussières, de se moucher, de respirer sous oxygène artificiel si nécessaire et de consulter un médecin. En cas de contact avec les yeux et la peau, il faut se rincer abondamment à l'eau et surveiller s'il y a des complications[13],[14].

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

  • Dans son roman La Vengeance du Kremlin (2013), l'écrivain Gérard de Villiers suppose que c'est Vladimir Poutine qui a donné l'ordre à ses services secrets d'assassiner Boris Berezovsky par empoisonnement (utilisation de fluorure de sodium), d'une manière telle que la mort puisse raisonnablement apparaître comme étant un suicide. Un autre produit chimique létal est employé dans le roman pour tenter d'assassiner Malko Linge, la ricine.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e FLUORURE DE SODIUM, Fiches internationales de sécurité chimique
  2. (en) David R. Lide, Handbook of chemistry and physics, Boca Raton, CRC, , 89e éd., 2736 p. (ISBN 978-1-4200-6679-1 et 1-4200-6679-X), p. 9-50
  3. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  4. a b c et d (en) « The NaCl (B1) Structure », sur cst-www.nrl.navy.mil (consulté le ).
  5. Numéro index 009-004-00-7 dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du règlement CE N° 1272/2008 (16 décembre 2008)
  6. « Fluorure de sodium » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  7. WHO Model List of Essential Medicines, 18th list, avril 2013
  8. Wells, A.F. (1984), Structural Inorganic Chemistry, Oxford: Clarendon Press, (ISBN 0-19-855370-6)
  9. "Chemical and physical information" (PDF), Toxicological profile for fluorides, hydrogen fluoride, and fluorine, Agen allahcy for Toxic Substances and Disease Registry (ATDSR), September 2003, pp. 187, http://www.atsdr.cdc.gov/toxprofiles/tp11.pdf, retrieved 2008-11-01
  10. "Mineral Handbook" (PDF). Mineral Data Publishing. 2005. http://rruff.geo.arizona.edu/doclib/hom/villiaumite.pdf.
  11. ^ a b c Aigueperse, Jean; Paul Mollard, Didier Devilliers, Marius Chemla, Robert Faron, Renée Romano, Jean Pierre Cuer (2005), "Fluorine Compounds, Inorganic", in Ullmann, Encyclopedia of Industrial Chemistry, Weinheim: Wiley-VCH, DOI 10.1002/14356007.a11_307
  12. D’après Scientific Committee on Cosmetic Products and non-food Products Intended for Consumers, « The Safety of Fluorine compounds in Oral Hygiene Products for Children under the Age of 6 Years » [PDF], sur Public Health in the European Union.
  13. D’après « Villiaumite: Health risks », sur mindat.org.
  14. http://www.solvaychemicals.us/static/wma/pdf/1/4/8/8/5/SF_CAN_FR.pdf