Eugène Borel

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Eugène Borel
Illustration.
Eugène Borel
Fonctions
Conseiller fédéral
Élection 7 décembre 1872
Prédécesseur Jean-Jacques Challet-Venel
Successeur Bernhard Hammer
Chef du Département des postes et des télégraphes
Prédécesseur Jean-Jacques Challet-Venel
Successeur Joachim Heer
Conseiller aux États
Législature 6e à 9e
Président du Conseil des États
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Neuchâtel
Date de décès (à 56 ans)
Lieu de décès Berne
Nationalité suisse
Parti politique PRD

Eugène Borel, né à Neuchâtel le et décédé à Berne le , est un homme politique et un avocat suisse, bourgeois de Couvet et de Neuchâtel. Il fut conseiller fédéral de 1873 à 1875. Il est le premier conseiller fédéral issu du canton de Neuchâtel. Il participe à la création de l'Union générale des postes et devient son premier directeur.

Avocat et politicien[modifier | modifier le code]

Eugène Borel est le fils de François-Victor et de Louise Borel. Il effectue son gymnase à Neuchâtel puis part étudier le droit à Munich puis Heidelberg[1]. Il officie ensuite comme avocat au barreau de Neuchâtel dans l'étude de Jules Philippin. À 21 ans, Borel est nommé pour auditionner les auteurs de la tentative de coup d'État de 1856, dites affaire de Neuchâtel[2].

Borel entre très jeune en politique. À 22 ans, en 1857, il devient conseiller général à Neuchâtel, sur les bancs du Parti radical-démocratique. Il accède en 1864 au Conseil communal, l'exécutif de la même ville. En 1862, il est élu au Grand Conseil et finalement au Conseil d'État en 1865[3]. À ce poste, il dirigera le département militaire jusqu'en 1867 puis la justice jusqu'à son élection au Conseil fédéral en 1872[1]. Il préside le Conseil d'État à deux reprises, en 1867-1868 puis en 1870-1871[4]. En 1865, il accède également au Conseil des États, qu'il présidera en 1869[5]. Durant son mandat, il se bat pour une révision totale de la Constitution suisse, mais y refuse l'inscription de la scolarité primaire obligatoire et gratuite, ce qui lui vaut des critiques virulentes[2]. La révision échoua en votation populaire en 1872[1].

Parallèlement, il est nommé juge d'instruction pour la Suisse romande en 1870. Traducteur pour la Confédération, il traduit et complète le Droit public suisse de Rudolf Eduard Ullmer[1].

Conseil fédéral[modifier | modifier le code]

Eugène Borel est élu au Conseil fédéral le [6] avec 90 voix sur 168 valables[7]. Il bat au deuxième tour le sortant Jean-Jacques Challet-Venel, adversaire de la révision totale de la constitution de 1872[2].

Entre 1873 et 1875, Borel dirige le Département des postes et des télégraphes. Travaillant de manière acharnée sur le projet d'Union postale universelle, il obtient de Heinrich von Stephan, directeur du service postal de la Confédération d'Allemagne du Nord, que la Conférence internationale de la poste soit organisée à Berne. À l'issue de cette Conférence, les 22 pays présents signent le Traité de Berne le . Borel préside cette séance et obtiendra l'implantation du siège de l'Union générale des postes dans la capitale fédérale.

Nommé directeur de cette institution, Eugène Borel quitte le Conseil fédéral le [1].

L'après Conseil fédéral[modifier | modifier le code]

À la tête de l'Union générale des postes, qui devient en 1878 l'Union postale universelle, Borel travaille de manière acharnée, organisant de nombreux congrès internationaux et obtenant l'adhésion de nombreux pays au Traité de Berne et à l'UPU.

En 1889, Borel est envoyé au Tessin pour régler d'importants troubles à la suite des élections. Il fait intervenir les troupes zurichoise et rétablit le calme[1].

Franc-maçon, il est membre de la loge La Bonne Harmonie de Neuchâtel, appartenant à la Grande Loge suisse Alpina[8].

Borel décède à Berne le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Eric-André Klauser, « Borel, Eugène » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne. consulté le=24/07/2009
  2. a b et c Urs Altermatt, Le Conseil fédéral : Dictionnaire biographique des cent premiers conseillers fédéraux, Yens-sur-Morges, Cabédita, , 672 p. [détail des éditions] (présentation en ligne), p. 198-201
  3. « Membres du gouvernement depuis 1848 », sur Site officiel de la République et canton de Neuchâtel (consulté le )
  4. « Présidences du Conseil d'État depuis 1848 », sur Site officiel de la République et canton de Neuchâtel (consulté le )
  5. « Liste chronologique des présidents du Conseil des États depuis 1848 », sur L'Assemblée fédérale - Le Parlement suisse (consulté le )
  6. « Eugène Borel, détails », sur Site officiel de la Confédération suisse (consulté le )
  7. « Eugène Borel, élection », sur Site officiel de la Confédération suisse (consulté le )
  8. Robert Giroud, Deux cent cinquante ans de franc-maçonnerie à Bex, Bière, Éd. Cabédita, 2014, p. 210.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sur Eugène Borel[modifier | modifier le code]

De Eugène Borel[modifier | modifier le code]

  • Louis Guillaume et Eugène Borel, Notice historique sur les sociétés de tir dans le canton de Neuchâtel, Neuchâtel, Impr. Montandon,
  • Eugène Borel et Louis Guillaume, Frédéric Roessinger : esquisse biographique, Neuchâtel, Impr. Montandon,

Liens externes[modifier | modifier le code]