Ems-Chemie

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Ems-Chemie
logo de Ems-Chemie
illustration de Ems-Chemie

Création [1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique Société anonyme de droit suisseVoir et modifier les données sur Wikidata
Action SIX : EMSN
Siège social Herrliberg (Drapeau de la Suisse Suisse)
Direction Magdalena Martullo-Blocher
Activité chimie
Effectif 3 075 (2018)
Site web https://www.ems-group.com

Capitalisation CHF 14 677 millions (2019)
Chiffre d'affaires CHF 2 308 millions (2018)
Résultat net CHF 522 millions (2018)[2]

Ems-Chemie est une entreprise suisse active dans le secteur de la chimie, fabricant de matières plastiques spéciales[3].

Activité[modifier | modifier le code]

Ems-Chemie fabrique et commercialise des produits chimiques à destination des secteurs de l'automobile, du textile et du transport : polymères de performance, des produits de chimie fine, des revêtements et des produits d'étanchéité.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1936[4] ou 1937[5], Werner Oswald, chimiste et détenteur du brevet de production d'alcool à partir de cellulose de bois[6], fonde une entreprise nommée Holzverzuckerungs-AG (Hovag)[5].

La pénurie d'essence due à la Deuxième Guerre mondiale est à l'origine du transfert de l'entreprise à Domat/Ems, dans le canton des Grisons. Une installation de saccharification du bois qui produit de l'éthanol, appelé eau d'Ems, utilisé comme additif pour carburants, y est ainsi construite en 1941 avec des subventions de la Confédération[5],[6].

Après la guerre, alors que d'ancien nazis deviennent conseillers de l'entreprise[5], celle-ci produit des engrais (synthèses d'ammoniac et d'urée), puis des fibres synthétiques (Grilon) à partir de 1951[6]. Elle construit alors ses propres usines électriques[6]. Dans les années 1950 à 1955, elle développe une variante du napalm, nommée opalm, et des fusées antiaériennes[5]. Après le rejet par référendum d'une prolongation du subventionnement d'Hovag l'entreprise se consacre entièrement à la fabrication de fibres synthétiques[4].

Rebaptisée Emser Werke en 1960, l'entreprise prend le nom d'Ems-Chemie en 1978. La principale division est Ems-Chemie (polymères amorphes, fibres, colles, durcisseurs) ; viennent ensuite Ems-Inventa (1947, procédés, construction d'installations), Ems-Patvag (1963, systèmes d'allumage), Ems-Dottikon (1987, chimie pharmaceutique et agrochimie)[6].

En 1983, le patron de l'entreprise Ems-Chemie décède. En tant que nouveau gérant, Christoph Blocher conseille à la famille de Werner Oswald de vendre l’entreprise. Il conduit lui-même les négociations — une seule société se montre intéressée par le rachat de l'entreprise, et elle entend alors supprimer plus de 800 emplois sur 1 100 — et présente rapidement un mystérieux acheteur. La famille vend finalement l’entreprise (pour une vingtaine de millions de francs suisses) à l’inconnu fortuné, qui se trouve être Christoph Blocher lui-même[7].

Christoph Blocher quitte la direction de l'entreprise après son élection au Conseil fédéral. La majorité des actions passe à ses quatre enfants, la direction et le conseil d'administration sont partagés. Dès janvier 2004, EMS Chemie est dirigée par Magdalena Martullo-Blocher, vice-présidente et déléguée du conseil d'administration[6].

En 2003, Ems-Chemie réunit 37 sociétés et unités de production en Europe, aux États-Unis et en Asie ; elle publie un chiffre d'affaires net de 1,221 milliard de francs et déclare un bénéfice de 197 millions de francs. Première entreprise industrielle des Grisons, elle emploie 2 637 personnes[6].

En 2008, la société accuse l'un de ses employés d'espionnage industriel. Celui-ci aurait transmis à une firme chimique allemande des informations techniques confidentielles concernant EMS Chemie[8]. L'employé est condamné en août 2013. Il fait appel en 2014 auprès du Tribunal fédéral et se voit finalement acquitté[9].

En 2015, la société accuse un recul de son chiffre d'affaires de 3,1 %. Le développement de la zone de libre-échange Aléna entraîne cependant une hausse des ventes[3].

Actionnaires[modifier | modifier le code]

Liste des principaux actionnaires au 7 novembre 2019[10].

Emesta Holding[N 1] 60,8 %
Blocher Miriam Baumann 8,89 %
The Vanguard Group 0,92 %
UBS Asset Management Switzerland 0,87 %
BlackRock Fund Advisors 0,84 %
JPMorgan Asset Management 0,61 %
Vontobel Asset Management 0,55 %
UBS AG (Investment Management) 0,48 %
Norges Bank Investment Management 0,47 %
Credit Suisse Asset Management 0,41%

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Début 2016, cette société d'investissements appartenait à parts égales à deux filles de Christoph Blocher, Magdalena Martullo-Blocher et Rahel Blocher., Cf. (de) Guido Schätti, « Ems-Chemie zahlt Mega-Dividende: Die Blocher-Schwestern schenken sich 220 Mio », sur Blick, (consulté le )

Références[modifier | modifier le code]

  1. GRID Release 2017-05-22, , 2017-05-22 éd. (DOI 10.6084/M9.FIGSHARE.5032286)Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. https://www.zonebourse.com/EMS-CHEMIE-HOLDING-AG-6096417/fondamentaux/
  3. a et b « Ems-Chemie: ventes trimestrielles en baisse de 3,1%, prévisions confirmées », sur www.romandie.com (consulté le )
  4. a et b Florian Hitz (trad. Roxane Jacobi Humbert-Droz), « Werner Oswald » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  5. a b c d et e Catherine Boss et Olivier Zihlmann, « Le passé trouble d’Ems-Chemie – Avant de devenir l’empire Blocher, l’usine d’Ems inventait des armes » Accès payant, sur 24 heures, (consulté le )
  6. a b c d e f et g Max Hilfiger (trad. André Naon), « Ems-Chemie » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  7. Anna Jikhareva, « Christoph Blocher, le grand mécène de la droite nationaliste suisse », sur Bastamag,
  8. « Ouverture du procès sur l'affaire d'espionnage contre EMS-Chemie », sur rts.ch (consulté le )
  9. « Ems-Chemie: ancien employé acquitté par le Tribunal pénal fédéral », sur www.romandie.com (consulté le )
  10. Zone Bourse, « EMS-CHEMIE  : Actionnaires », sur www.zonebourse.com (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • J. Wildberger, A. Strehle, « Die Emser Werke, eine wirtschaftliche Grossmacht in Graubünden », in TA Magazin, 4, 27.1.1979
  • H.U. Rentsch, « Werner Oswald (1904-1979) », in Schweizer Pioniere der Wirtschaft und Technik, 43, 1985