Droit de préemption

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Un droit de préemption est un droit légal ou contractuel permettant à son titulaire d'acquérir une chose en priorité lorsque le propriétaire manifeste sa volonté de le vendre.

En droit français[modifier | modifier le code]

Utilisation[modifier | modifier le code]

Une préemption résulte soit de la loi, soit d'un contrat entre les intéressés. Par exemple, en droit des affaires, les statuts d'une société peuvent prévoir un droit de préemption sur les parts sociales ou actions de l'entreprise au profit des associés ou des actionnaires, afin d'éviter qu'une personne non agréée puisse acheter une partie du capital social. En France, quand un droit de préemption existe, le propriétaire doit notifier, préalablement à la vente, son projet de vente au titulaire du droit de préemption.

Le titulaire du droit de préemption a généralement un à deux mois pour faire connaître sa réponse. À défaut de réponse dans ce délai, il est réputé avoir renoncé à son droit de préemption et le propriétaire peut alors vendre son bien librement, mais aux mêmes conditions.

Expropriation et préemption[modifier | modifier le code]

La différence fondamentale entre un droit de préemption et une expropriation est que,

  • dans le premier cas, le propriétaire prend l'initiative de vendre (mais le bénéficiaire du droit de préemption se substitue à l'acheteur)
  • alors que dans le cas d'une expropriation, le propriétaire n'est pas vendeur, et sa dépossession est effectuée d'autorité par l'expropriant.

Les droits de préemption publics[modifier | modifier le code]

Une commune ou un établissement public de coopération intercommunale peut instaurer sur son territoire le droit de préemption urbain (DPU) lorsque la commune est dotée d'un PLU (Plan local d'urbanisme) ou d'un POS (Plan d'occupation des sols). La loi "Urbanisme et Habitat" de 2003[1], permet également aux communes dotées de cartes communales d'instituer un droit de préemption. Une collectivité territoriale peut être bénéficiaire et délégataire d'un droit de préemption.

En droit international[modifier | modifier le code]

Une autre acception du droit de préemption existe dans le contexte colonial. Ainsi, un État jouissant d'un droit de préemption sur la possession d'un autre État peut en obtenir la cession sous certaines conditions. Un exemple : le droit de préemption de la France sur le futur Congo belge, en avril 1884[2].

En droit québécois[modifier | modifier le code]

En droit québécois, le droit de préemption est mentionné à quelques reprises dans le Code civil du Québec, dans le contexte de la copropriété par indivision (art. 1022 et 1014 C.c.Q.) et concernant les valeurs mobilières acquises dans la société d'acquêts (art. 456 C.c.Q.).

Dans la Loi sur les sociétés par actions (LSAQ), l'article 55 accorde « en proportion du nombre de leurs actions, un droit de préemption leur permettant de souscrire, lors de toute nouvelle émission, des actions de cette catégorie au prix et selon les modalités auxquelles elles sont offertes aux tiers »[3]. L'article 28 de la Loi canadienne sur les sociétés par actions contient une règle similaire[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Loi n° 2003-590 du 2 juillet 2003 urbanisme et habitat (1) » (consulté le )
  2. Vincent GENIN, "Un incident diplomatique oublié : la réclamation du droit de préemption de la France sur le Congo belge au printemps 1960", in Revue d'histoire diplomatique, 2013/1
  3. Loi sur les sociétés par actions, RLRQ c S-31.1, art 55 <http://canlii.ca/t/6c3qx#art55> consulté le 2020-07-24
  4. Loi canadienne sur les sociétés par actions, LRC 1985, c C-44, art 28 <http://canlii.ca/t/6c624#art28> consulté le 2020-07-24

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]