Denis Robin de Scévole

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Denis Robin de Scévole
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Denis Louis Joseph Robin de Scévole, né le à Argenton-sur-Creuse et décédé au même lieu le , est un juriste, homme politique et écrivain français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est issu d'une famille de robe aisée et lettrée détenant une des principales fortunes roturières du Berry. Son grand-père, Louis Robin, contrôleur à la chancellerie du parlement du Dauphiné, est anobli à ce titre et devient seigneur de Scévole, Villebuxières, Verneuil, Pommeroux, Le Pied de La Tour et Puymoreau. Son père, Joseph Robin de Scévole (1669-1748), seigneur de Villebuxières[1], est avocat au parlement de Bourges, procureur à Argenton et président du grenier à sel.

Denis Robin de Scévole est comme son père avocat au parlement de Bourges, et président des gabelles. Il correspond avec des savants et des écrivains. Il publie à Londres en 1782 un recueil de poèmes dont l'un, en seize stances, est dédié à Voltaire qui, bien que très âgé, lui répond de Ferney en le remerciant et le complimentant. Il accueille dans son hôtel d'Argenton des musiciens, des artistes, des aristocrates lettrés. Il publie de nombreux articles, en particulier sur l'agronomie qui le passionne, et qu'il rassemblera en 1805 dans un livre en même temps qu'une partie de sa correspondance. Il est avant la Révolution premier échevin d'Argenton, tout en détenant les charges, reçues de son père, de contrôleur de la chancellerie du parlement de Grenoble et de conseiller et secrétaire du roi.

Acquis aux idées des philosophes du XVIIIe siècle, Denis Robin de Scévole joue un rôle actif dans le Berry pour diffuser les idées nouvelles, qu'il va contribuer à mettre en place dès la convocation des États généraux de 1789. À la constitution des districts, il est élu administrateur de celui d'Argenton et en devient le premier président[2]. Il est réélu président lors du renouvellement de l'administration du district à l'automne 1791. Sa pleine adhésion aux idées nouvelles lui permet, malgré son patrimoine, de passer sans encombre les années de la Révolution. Il peut ainsi acquérir en 1791[3] les château et manoir d'Éguzon et tous leurs domaines. Il meurt à 86 ans et repose au cimetière Saint-Paul d'Argenton.

Son fils François Robin de Scévole reprendra ses idées et les défendra dans ses mandats municipaux et parlementaires.

Écrits[modifier | modifier le code]

  • L’Ambigu littéraire ou tout ce qu'il vous plaira, Londres, 1782
  • Recueil de lettres et de dissertations sur l'agriculture, deux tomes, Lamy, Paris, 1805

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Brunaud et Gérard Coulon, Argenton-sur-Creuse et ses écrivains, 135 p., p. 99-101, 1998 (ISBN 2-908670-41-0)
  • Philippe Barlet, Une Révolution provinciale, Argenton et la Révolution française, 101 p., éditions du Cercle d'histoire d'Argenton, Argenton-sur-Creuse, 1999 (ISBN 2-9511617-1-9)
  • Jean Anatole, Personnages ayant marqué la ville d'Argenton-sur-Creuse et sa région, "Les Robin de Scévole", p. 3-15, imprimerie Le Trépan, Argenton-sur-Creuse, 2007
  • Argentonnais connus et méconnus, Cercle d'histoire d'Argenton, Argenton-sur-Creuse, 2010

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. A Vigoux, près d'Argenton-sur-Creuse
  2. 1er juillet 1790 ; le district comprend 51 communes groupées en 10 cantons.
  3. Pour 200 000 livres dont 64 990 payées comptant, devant le notaire Dauthy