Cyprienne Dubernet

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Cyprienne Dubernet
Portrait de Cyprienne Dubernet en 1891, musée Carnavalet.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Activités
Conjoint
Enfants
Auguste-Olympe Hériot
Olympe-Charles Hériot (d)
Virginie HériotVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Hôtel Hériot (d), château de La Boissière, villa Cypris, Castel de Barbe brûlée (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction

Anne Marie dite Cyprienne Dubernet , après son mariage Madame Olympe Hériot, puis Madame Roger Douine, née le à Nérac (Lot-et-Garonne) et morte à Paris 7e le , est une mécène, philanthrope et personnalité mondaine française.

D'abord simple vendeuse aux Grands Magasins du Louvre, elle en épouse en 1887 le directeur-propriétaire, Olympe Hériot. Son étonnante destinée évoque celle de Denise dans le roman d'Émile Zola Au Bonheur des Dames (1883), lui-même inspiré de la saga des Grands Magasins du Louvre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fille d'un filateur de laine, Anne Marie Dubernet naît en 1857 dans une modeste famille de Lot-et-Garonne[1]. Vendeuse au rayon corsets des Grands Magasins du Louvre, elle en épouse le le directeur-propriétaire Olympe Hériot (1833-1899), son aîné d'un quart de siècle mais pourvu d'une fortune considérable, à qui elle a déjà donné deux enfants.

Ils ont en tout quatre enfants :

  • Auguste-Olympe dit Auguste II (1886-1951) ;
  • Olympe-Charles dit Olympe II (1887-1953)[Note 1] ;
  • Virginie (1890-1932), célèbre navigatrice (Vicomtesse François Haincque de Saint-Senoch) ;
  • Jean (1897-1899), mort en bas âge.

En 1894, le couple s'installe dans un hôtel particulier situé à Paris, 8 rue Euler (8e).

Veuve en 1899, Mme Hériot hérite de la fortune de son mari, en vertu du testament de celui-ci. En 1903, elle fait l'acquisition d'une propriété d'une superficie de 1 700 m2 située à Paris 41 à 45 rue de la Faisanderie (16e), à l'angle de la rue Benouville.

L'hôtel Hériot, à l'angle des rues Benouville et de la Faisanderie, Paris 16e

Elle fait raser les bâtiments et édifier par l'architecte Georges Tersling — qui avait déjà travaillé vers 1890 pour Olympe Hériot au château de La Boissière, à La Boissière-École, près de Rambouillet — un magnifique hôtel particulier[Note 2]. Elle le vendra en 1928 à Mme Jules Patenôtre.

En 1904, elle fait construire près de Menton, à Roquebrune-Cap-Martin, la villa Cypris. Elle achète un magnifique yacht, le Ketoomba, rebaptisé peu après le Salvador, et publie l'année suivante un livre de souvenirs de voyage, Croisière en Méditerranée[2].

Dans ses nombreuses résidences, ornées de tableaux et de tapisseries, Mme Hériot reçoit fastueusement. Passionnée de chasse, elle pratique ce sport sur les terres de la Boissière.

Elle se remarie le avec Roger Hippolyte Douine (mort en 1925), issu d'une famille de filateurs de Troyes.

Pendant la guerre de 1914-1918, elle transforme son château d'Essoyes en hôpital. Elle le vendra en 1929. En 1917, elle fait une donation de 1,5 million de francs pour agrandir l'orphelinat pour enfants de troupe, fondé en 1884 par son premier mari dans le parc de son château de La Boissière. Elle agrandit considérablement le domaine qui passe de 1200 à 1700 hectares entre 1900 et 1945. En 1920, elle offre à l'orphelinat le Castel de Barbe-Brûlée à Port-Mer, lieu-dit de Cancale, pour servir de colonie de vacances.

Sa générosité lui vaut d'être faite chevalier de la Légion d'honneur le . Elle est reçue dans l'ordre par le maréchal Pétain, hôte régulier de La Boissière. Il la promeut officière en 1927.

Anne Marie Dubernet meurt en 1945 à Paris[3]. Elle est inhumée dans le caveau familial à La Boissière. En 1946, la vente aux enchères de sa collection de tableaux et d'objets d'art à la galerie Charpentier est un événement[4]. L'adjudication, pour 2 960 000 francs, du Portrait de Lady Aberdeen par Thomas Lawrence, issu de la succession, est la vente la plus importante de l'année 1947[5].

Publication[modifier | modifier le code]

  • Croisière en Méditerranée, Coulommiers, P. Brodard, , 298 p., in-8[2]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • Bernard Pharisien, L'Exceptionnelle Famille Hériot, Le Mée-sur-Seine, Imprimerie Némont, 2001 (ISBN 2-913163-04-1)
  • Gérard Rousset-Charny, Les Palais parisiens de la Belle Époque, Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, 1990, pp. 170

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Passionné de chasse à courre, marié trois fois mais mort sans postérité, il est surtout connu comme mécène et amant de la chanteuse Jane Aubert. C'est dans la villa de celle-ci au Vésinet, le château des Tourelles, qu'il meurt en 1953.
  2. L'hôtel Hériot abrite désormais la représentation commerciale de l'ambassade de Russie.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance no 115, , Nérac , Archives départementales de Lot-et-Garonne (avec mentions marginales de mariage et de décès) [lire en ligne] (vue 175/395)
  2. a et b Croisière en Méditerranée, Coulommiers, P. Brodard, , 298 p., in-8
  3. Acte de décès no 1873 (vue 18/31) du registre coté 7D 222 de l'année 1945 du 7e arrondissement de Paris, en ligne sur le site web des archives de Paris.
  4. « La vente la plus sensationnelle qu'on ait vue depuis vingt-cinq ans », sur Gallica, L'Aurore, (consulté le ), p. 2
  5. « Les Ventes publiques en France : répertoire général des prix... / sous la direction et avec commentaires de André Fage », sur Gallica, (consulté le ), p. 21
  6. Dossier de la Légion d'honneur, no 98893, base Léonore, Archives nationales [lire en ligne]
  7. « Cyprienne Douine », sur Musée départemental Albert-Kahn (consulté le )
  8. « Cap Martin, Madame Douine dans les jardins », sur Musée départemental Albert-Kahn (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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