Contre les hérésies

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Fragments de papyrus
Seuls fragments conservés d'un exemplaire grec du Contre les hérésies

Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur (en grec ancien : Ἔλεγχος καὶ ἀνατροπὴ τῆς ψευδωνύμου γνώσεως), connu sous le nom de Contre les hérésies (en latin Adversus hæreses), est une œuvre en cinq volumes écrite au IIe siècle par Irénée de Lyon.

Le texte original en grec ancien a disparu, sauf quelques passages conservés notamment grâce aux citations qu'en font d'autres auteurs grecs tels qu'Eusèbe de Césarée, et un papyrus très fragmentaire (ci-contre). D'autres passages sont cités par des auteurs syriaques et arméniens, et on conserve une version littérale en arménien des livres IV et V, mais la seule version intégrale qui soit parvenue jusqu'à nous est une traduction latine dont l'auteur est inconnu, et composée à une date incertaine entre le IIIe et le Ve siècle. Cette traduction latine e elle-même été transmise par très peu de manuscrits médiévaux : c'est seulement à partir du XVe siècle que l'ouvrage recommence à être largement diffusé, d'abord par plusieurs copies manuscrites dans les milieux humanistes, et enfin une première édition imprimée due à Érasme, en 1526[1].

Le traité joua un rôle important dans l'établissement de l'orthodoxie chrétienne et les interprétations du Nouveau Testament[2].

Structure[modifier | modifier le code]

Le Contre les hérésies se compose de cinq livres, chacun d'eux étant une œuvre individuelle basée sur un type particulier d'argument :

Objet[modifier | modifier le code]

L'objet du Contre les hérésies est de réfuter de façon systématique les enseignements de divers groupes gnostiques[3].

Dans son ouvrage, Irénée classe Marcion parmi les hérétiques gnostiques[2],[4].

Éditions[modifier | modifier le code]

Page de titre de la toute première édition du Contre les hérésies (Érasme, 1526)
Page de titre de la toute première édition du Contre les hérésies (Érasme, 1526)

La toute première édition du Contre les hérésies a été publiée par Érasme en 1526 (ci-contre). De nouvelles éditions ont ensuite été élaborées par Nicolas Des Gallars en 1570, François Feuardent en 1575 et en 1596, John Erst Grabe en 1702, René Massuet en 1710, Adolf Stieren en 1848-1853 et William W. Harvey en 1857[5],[6].

Une édition critique est parue entre 1965 et 1982 dans la collection Sources chrétiennes du Cerf (numéros 100, 152-153, 210-211, 263-264 et 293-294). Accompagnée d'une traduction française, cette édition dirigée par Adelin Rousseau est due à Bertrand Hemmerdinger, Charles Mercier, et Louis Doutreleau. Adelin Rousseau a ensuite mis à jour et harmonisé l'ensemble de la traduction française dans un volume dédié de la collection Sagesses chrétiennes (toujours chez Le Cerf).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir les introductions des volumes de l'édition critique parue aux Sources chrétiennes, notamment Irénée de Lyon, Contre les hérésies : Livre IV, t. I : Introduction, notes justificatives et tables, Paris, Le Cerf, coll. « Sources chrétiennes » (no 100, 1), et Irénée de Lyon, Contre les hérésies : Livre II, t. I : Introduction, notes justificatives, tables, Paris, Le Cerf, coll. « Sources chrétiennes » (no 293), .
  2. a et b (en) « Christianity | Definition, Origin, History, Beliefs, Symbols, Types, & Facts | Britannica », sur britannica.com (consulté le ).
  3. (en) « patristic literature | Definition, History, Fathers, Works, Period, & Facts | Britannica », sur britannica.com (consulté le ).
  4. Cfr. Adversus hæreses 1, 24, texte en ligne : « Traduction française du Livre I de l’Adversus hæreses », sur remacle.org (consulté le ). Irénée le classe parmi les autres successeurs de Simon : « Puisque ce Marcion est le seul qui ait eu l'audace de mutiler ouvertement les Écritures et qu'il s'est attaqué à Dieu plus impudemment que tous les autres, nous le contredirons séparément : nous le convaincrons d'erreur à partir de ses écrits et, Dieu aidant, nous le réfuterons à partir des paroles du Seigneur et de l'Apôtre qu'il a conservées et qu'il utilise. » De fait, il y revient ensuite à diverses reprises, par exemple en IV, 33.
  5. Irénée de Lyon, Contre les hérésies : Livre IV, t. I : Introduction, notes justificatives et tables, Paris, Le Cerf, coll. « Sources chrétiennes » (no 100, 1), , p. 34-41.
  6. Pierre Chambert-Protat, « Les éditions du Contre les hérésies (avant le XXe siècle) » Accès libre, sur Hypothèses.org, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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