Claude Malhuret

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Claude Malhuret
Illustration.
Claude Malhuret en 2020.
Fonctions
Président du groupe Les Indépendants – République et territoires au Sénat
En fonction depuis le
(6 ans, 6 mois et 22 jours)
Élection
Prédécesseur Groupe créé
Sénateur français
En fonction depuis le
(9 ans, 6 mois et 23 jours)
Élection 28 septembre 2014
Réélection 27 septembre 2020
Circonscription Allier
Groupe politique UMP (2014-2015)
LR (2015-2017)
LIRT (depuis 2017)
Prédécesseur Mireille Schurch
Maire de Vichy

(28 ans, 5 mois et 17 jours)
Élection 19 mars 1989
Réélection 18 juin 1995
18 mars 2001
16 mars 2008
23 mars 2014
Prédécesseur Jacques Lacarin
Successeur Frédéric Aguilera
Conseiller régional d'Auvergne

(10 ans, 6 mois et 2 jours)
Élection 28 mars 2004
Réélection 21 mars 2010
Circonscription Allier
Président Pierre-Joël Bonté
René Souchon
Groupe politique UMP
Député français

(4 ans et 19 jours)
Élection 28 mars 1993
Circonscription 4e de l'Allier
Législature Xe (Cinquième République)
Groupe politique UDFC
Prédécesseur Jean-Michel Belorgey
Successeur Gérard Charasse
Député européen

(3 ans, 8 mois et 22 jours)
Élection 15 juin 1989
Législature 3e
Groupe politique LDR
Secrétaire d'État aux Droits de l'homme

(2 ans, 1 mois et 20 jours)
Président François Mitterrand
Premier ministre Jacques Chirac
Gouvernement Chirac II
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Lucette Michaux-Chevry (indirectement)
Biographie
Date de naissance (74 ans)
Lieu de naissance Strasbourg (France)
Nationalité Française
Parti politique UDF-PR (jusqu’en 1997)
DL (1997-2002)
UMP (2002-2015)
LR (2015-2017)
Agir (depuis 2017)
HOR (depuis 2021)
Diplômé de Université Paris-V
Université Paris-I
Profession Médecin
Avocat

Claude Malhuret
Maire de Vichy

Claude Malhuret, né le à Strasbourg, est un médecin, avocat et homme politique français.

Président de Médecins sans frontières de 1978 à 1980 et cofondateur du site Doctissimo, il est maire de Vichy de 1989 à 2017. Il est également député européen de 1989 à 1993, député de 1993 à 1997 et secrétaire d'État chargé des Droits de l'homme de 1986 à 1988.

Sénateur depuis 2014, il préside le groupe Les Indépendants – République et territoires (LIRT) au Sénat depuis .

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et formation[modifier | modifier le code]

Claude Malhuret est le fils de Robert et Simone Malhuret, respectivement dermatologue à Vichy et pharmacienne à Cusset[1]. Il suit sa scolarité au collège de Cusset[1] puis au lycée de Vichy. Il fait ensuite des études de médecine en 1966 à la faculté Cochin-Port-Royal de l'université Paris V[1]. Docteur en médecine, ancien interne des hôpitaux, il est également avocat, après des études de droit à la faculté de droit de l'université Paris I.

Engagement humanitaire[modifier | modifier le code]

Il effectue son service militaire en 1973-1974 au titre de la coopération comme médecin-chef des hôpitaux d’El Aïoun et de Taourirt, au nord-est du Maroc. En 1975, il est médecin épidémiologiste pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Inde, au Bengale-Occidental[2].

En 1976 et 1977, en Thaïlande, il est coordinateur des équipes médicales de l'association Médecins sans frontières (MSF) dans les camps de réfugiés cambodgiens, laotiens et vietnamiens. « Nous nous étions misérablement fourvoyés »[3], reconnaitra-t-il plus tard au sujet du génocide cambodgien[3], perpétré de 1975 à 1979 par les Khmers rouges, dont le chef principal était Pol Pot.

En 1978, il est élu président de l'association malgré l’opposition de Bernard Kouchner, l'un de ses cofondateurs, qui quitte alors MSF, en désaccord sur le programme de développement proposé[4]. Claude Malhuret dirige l’association pendant huit ans[5],[6],[7].

En 1980, il co-organise en Thaïlande la « Marche pour la survie du Cambodge » avec plusieurs personnalités médiatiques et artistiques, et y lit un discours rédigé par Bernard-Henri Lévy[8].

Engagement politique[modifier | modifier le code]

Études[modifier | modifier le code]

Pendant ses études à l'hôpital Cochin[9], il "fréquente" l'Unef et la "tendance gauche ouvrière et paysanne" du Parti socialiste unifié[10], de Marc Heurgon, Alain Lipietz, Gustave Massiah, auquel il adhère avant son départ pour le Maroc[8], intégrer la commission Santé[11].

La fondation "Libertés sans frontières"[modifier | modifier le code]

Il a pris ses distances avec le marxisme en 1977, au retour d'un voyage en Thaïlande[12].

Devenu un proche d’Alain Madelin et de François Léotard, il soutient Valéry Giscard d'Estaing à l'élection présidentielle française de 1981[8]. Dans les années 1980, il fait partie de la « bande à Léo », des libéraux proches de François Léotard[2].

Dans le sillage du livre de l'essayiste Pascal Bruckner, Le Sanglot de l'homme blanc, qui consacre toutes ses attentions polémiques au journal Le Monde diplomatique et qu'il cite régulièrement, il crée et préside en janvier 1985 la fondation « Liberté sans frontières », qui se donne pour mission de remettre en question les thèses tiers-mondistes sur le développement économique et social et de lutter contre les régimes totalitaires. Elle organise les 23 et 24 janvier 1985 au Sénat un colloque très médiatisé, « Le tiers-mondisme en question ». Jean-François Revel, Alain Besançon, Emmanuel Le Roy Ladurie, François Fejtő, Ilios Yannakakis font partie de son conseil d’administration. Claude Malhuret entraîne dans son sillage Rony Brauman, président de Médecins sans frontières[13].

Participation au gouvernement de Jacques Chirac[modifier | modifier le code]

En 1986, sur la proposition d’Alain Madelin, Jacques Chirac, alors Premier ministre du premier gouvernement de cohabitation, nomme Claude Malhuret secrétaire d’État chargé des Droits de l’homme, un poste similaire au poste d'Assistant Secretary of State for Democracy, Human Rights, and Labor (en) aux États-Unis. Son nom est associé à la loi no 87-570 du sur l'exercice de l'autorité parentale.

Député européen de 1989 à 1993, puis député en 1993 lors de la large victoire de la droite, il est battu lors de la défaite de la majorité lors des élections législatives qui suivent la dissolution de 1997.

Maire et sénateur dans l'Allier[modifier | modifier le code]

En 1989, Claude Malhuret est élu maire de Vichy. Il est réélu en 1995, 2001, 2008 et 2014. Cette même année il est élu président de la communauté d'agglomération de Vichy Val d'Allier (puis de Vichy Communauté le [14]). Il a également été élu conseiller régional d’Auvergne de 2004 à 2014.

Le , il est élu sénateur de l'Allier[15].

Il est président de la fédération départementale de l’Allier du parti Les Républicains de 2007 à 2017[16].

En 2016, il soutient Alain Juppé pour la primaire de la droite et du centre. Le , dans le contexte de l'affaire Fillon, il décide de ne plus apporter son soutien au candidat LR, François Fillon, pour l'élection présidentielle[17]. Membre fondateur du nouveau parti Agir, la droite constructive, créé en à la suite de la refonte du paysage politique qui a suivi l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, il quitte dans la foulée Les Républicains[16].

La loi sur le cumul des mandats ne permettant plus d'être à la fois maire et parlementaire, Claude Malhuret décide, le , d'abandonner son mandat de maire de Vichy (remplacé par son troisième adjoint Frédéric Aguilera) et de rester au Sénat[18]. Il annonce par ailleurs la constitution d'un groupe « Constructifs »[19].

En , il demande l'interdiction des chaînes de télévision russes Russia Today et de Sputnik, avançant que « ce ne sont pas des médias, ce sont des organes d’influence, et c’est le président de la République qui l’a dit très clairement[20] ».

En , il est réélu sénateur de l'Allier.

En , il rejoint le parti de l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, Horizons[21].

Doctissimo[modifier | modifier le code]

En 1999, entamant une nouvelle carrière professionnelle, il conçoit et lance avec Laurent Alexandre (également médecin) le site web Doctissimo[22], seul portail-santé à survivre à la bulle Internet du début des années 2000. Succès de l'internet français, Doctissimo est vendu au groupe Lagardère en 2008 ; Claude Malhuret avait cédé ses actions au plus bas deux ans plus tôt (« la connerie de [sa] vie », selon lui)[23].

Korian[modifier | modifier le code]

De 2003 à [23], Claude Malhuret est le directeur du développement éthique de Korian, une entreprise de gestion de maisons de retraite médicalisées (EHPAD)[24],[25].

Synthèse des résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections sénatoriales[modifier | modifier le code]

Date Nuance Circonscription 1er tour 2d tour
Voix % Rang Voix % Issu
2014 UMP Allier 244 25,21 2e 428 44,26 Élu
2020 Agir 597 63,85 2e

Publication[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Alain Carteret, Histoire de Vichy : Histoire de Cusset, t. I, Vichy, Alain Carteret, (ISBN 2-9516948-0-6), p. 96.
  2. a et b Carl Meeus, « Claude Malhuret, nouvelle star », Le Figaro,‎ , p. 16 (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  3. a et b Maxime Szczepanski-Huillery, « « L'idéologie tiers-mondiste ». Constructions et usages d'une catégorie intellectuelle en « crise » », Raisons politiques, vol. 18, no 2,‎ , p. 27 (ISSN 1291-1941 et 1950-6708, DOI 10.3917/rai.018.0027, lire en ligne, consulté le )
  4. Jean-Francis Pécresse, Une vie de révoltes, lesechos.fr, 20 décembre 2001
  5. Catherine Gréau, « Claude Malhuret : « MSF, c'est l'histoire d'une réussite » » Accès libre, sur lamontagne.fr, (consulté le ).
  6. (en) Claude Malhuret, « Report from Afghanistan », Foreign Affairs, Council on Foreign Relations, Inc., vol. 62, no 2,‎ (lire en ligne [[PDF], sur msf.fr], consulté le ).
  7. Gilbert Wasserman, De l'instrumentalisation de l'humanitaire à celle de la mémoire, Entretien avec Rony Brauman, Dans Mouvements, 2004/3-4 (no33-34), p. 125-131
  8. a b et c « Le train d’enfer du sénateur Claude Malhuret », Le Point, 21 mai 2020.
  9. « M. Claude Malhuret, nouveau venu dans la " bande à Léo " », Le Monde, .
  10. Les quatre anciens de Médecins sans frontières La Croix le 18/10/1999
  11. "Vocations, travailler dans l'humanitaire" par Richard Loyant et Étienne Moatti aux Edition" 1, 1996
  12. "Philippe de Villiers, ou la politique autrement", par Patrick Buisson et Eric Branca aux Editions du Rocher en 1993
  13. Rony Brauman et Claude Malhuret, « Les impostures du tiers-mondisme. – Le réquisitoire de Médecins sans frontières », entretien avec Patrick Forestier, Paris-Match, 22 février 1985
  14. « Claude Malhuret élu président », sur lamontagne.fr, (consulté le ).
  15. « M. Claude Malhuret, sénateur de l'Allier (Auvergne-Rhône-Alpes) - Sénat », sur senat.fr (consulté le ).
  16. a et b « Claude Malhuret quitte Les Républicains » Accès libre, sur Le Figaro, (consulté le ).
  17. « Le compteur des lâcheurs de Fillon » Accès libre, sur liberation.fr, (consulté le ).
  18. Emmanuel Moreau, « Claude Malhuret abandonne son mandat de maire de Vichy et choisit le Sénat », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  19. Cyrille Genet, « Vichy : Claude Malhuret veut constituer et présider un groupe des Constructifs au Sénat », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  20. Radu Portocală, « Est/Ouest: La guerre sans fin des antennes », Causeur,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  21. « Politique - Le sénateur de l'Allier Claude Malhuret rejoint le parti Horizons d’Édouard Philippe » Accès payant, sur lamontagne.fr, (consulté le ).
  22. Titiou Lecocq et Diane Lisarelli, Encyclopédie de la webculture, Groupe Robert Laffont, , 250 p. (ISBN 978-2-221-12960-9, lire en ligne), p. 52 (page non consultable).
  23. a et b Alain Auffray, « Claude Malhuret, bienséance publique », sur Libération,
  24. Pierre Bienvault, « Claude Malhuret, soucieux de bientraitance » Accès payant, sur La Croix, (consulté le ).
  25. « Déclaration d'intérêts et d'activités : Malhuret Claude » [PDF], sur Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]