Chomata

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Les chomates sont surtout utilisés pour décrire les mollusques bivalves du groupe des huîtres (Ostreidae), mais des équivalents, plus ou moins marqués, simples ou complexes, existent chez de nombreuses autres taxons ; ici : dans la coquille d'un spécimen collecté à 66-65 m de profondeur en Antarctique (South Orkney Islands)

Les chomata, ou chomates, sont des reliefs ou crénelures marginales (c'est-à-dire sur les marges de la coquille). Les chomates sont observées chez certains bivalves (Ostreidae typiquement et Gryphaeidae notamment), se trouvant tout autour de la face interne des valves, contre le bourrelet qui borde la coquille, ou seulement près de la charnière. Ils sont composés de petits tubercules, denticules ou crêtes sur une valve, et de creux correspondants sur la valve opposée[1],[2]. Ces caractères morphologiques (ou leur absence), génétiquement déterminés, sont notamment (avec d'autres caractères) utilisés pour la détermination de nombreux bivalves, par l'observation de la partie internet de leur coquille (parfois une seule coquille fossilisée suffit). Ils servent aussi aux études phylogénétiques relatives à ces bivalves. Ils sont parfois réduits à un simple tubercule rudimentaire, notamment sur la coquille de la larve[3].

Vocabulaire[modifier | modifier le code]

On distingue notamment[4] :

  • les catachomata, les chomates en relief (pustules, dents, crête, etc.) ;
  • les anachomata, les chomates en creux (fosses ou rainures).

Les premiers, sur l'une des valves du mollusque, peuvent venir s'insérer dans les seconds sur l'autre valve.

Utilisations[modifier | modifier le code]

Dans le domaine de la malacologie, ils sont notamment utilisés pour déterminer l'appartenance de bivalves à certaines espèces[5], pour créer de nouveaux taxons (ex Crassacutostrea, nouveau genre fossile, créé au sein de la taxonomie des grands bivalves du crétacé supérieur)[6], ou encore pour réévaluer la taxonomie d'un groupe ou d'un taxon, par exemple pour Ostrea johnsoni Aldrich, 1886 (Bivalvia: Flemingostreidae)[7].

H.W. Harry, en 1985 considérait que trois formes principales de chomatas peuvent servir à la classification[8]. Au sein de certaines espèces, un même individu peut arborer plusieurs, deux ou trois, de ces formes à la fois[8].

Les chomatas sont plus discrets ou rarement visibles chez certaines espèces, mais presque toujours marqués et nettement visibles chez d'autres (au sein des Pycnodonteinae notamment). Pour cette raison, les chomatas sont l'un des critères permettant aux biologistes de classer, par exemple, une huître[9] ou d'identifier et classer certains fossiles, jusqu'au Permien, ce qui présente aussi un intérêt pour la paléontologie[10] et la géologie (via la stratigraphie notamment)[11].

L'étude des chomatas ne présente pas uniquement un intérêt en termes de critères pour la détermination d'un taxon (espèce, genre...) ou d'un individu ; elles ont aussi une signification phylogénétique[12],[11].

Description[modifier | modifier le code]

Face à leur grande variété de taille, de forme, d'agencement et de nombre, plusieurs méthodes ont été développées pour décrire la forme et la position des chomata[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) J.H. Leal, « Bivalves », fao.com,‎ inconnue, p. 28 et 35 (lire en ligne)
  2. (en) Vanessa Siman Do Amaral et Luiz Ricardo L Simone, Comparative anatomy of five species of Saccostrea Dollfus and Dautzenberg, 1920 (Bivalvia: Ostreidae) from the Pacific Ocean, (lire en ligne)
  3. a et b Malchus N (1995) Larval shells of Tertiary Cubitostrea Sacco, 1897, with a review ; Bulletin de l'Institut royal des sciences naturelles de Belgique ; Sciences de la Terre, 65: 187-239 |URL=https://biblio.naturalsciences.be/rbins-publications/bulletin-of-the-royal-belgian-institute-of-natural-sciences-earth-sciences/65-1995/bulletin65-article11.pdf
  4. Harry H.W (1983) Homology of the five types of marginal denticles (chomata) of living oysters (Gryphaeidae and Ostreidae). American Malacological Bulletin (Abstract)(1), 90.
  5. Igor Kosenko, « The origin of the Pycnodonteinae and relationship between gryphaeas and true pycnodontes », Acta Palaeontologica Polonica, vol. 63,‎ (ISSN 0567-7920, DOI 10.4202/app.00494.2018, lire en ligne, consulté le )
  6. Hassan K.M, Al-Sheikhly S.S & Al-Jassim J.A (1999) Crassacutostrea, new genus (Bivalvia:Ostreldae) ; Iraqi Geological Journal, Janvier, Vol. 32,33 (99-2000)|URL=https://www.researchgate.net/profile/Saad-Al-Sheikhly/publication/289479318_Crassacutostrea_new_genus_Bivalvia_Ostreidae_from_the_U_Cretaceous_of_Iraq/links/568d005b08aefb48d4bf24f3/Crassacutostrea-new-genus-Bivalvia-Ostreidae-from-the-U-Cretaceous-of-Iraq.pdf
  7. Michael J. Bolton et J. N. Havenhand, « Taxonomic reevaluation of Ostrea johnsoni Aldrich », Marine Biology, vol. 127, no 3,‎ , p. 443–448 (ISSN 0025-3162 et 1432-1793, DOI 10.13140/RG.2.1.1637.2242, lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Harry, H.W. (1985) Synopsis of the supraspecific classification of living oysters (bivalvia: Gryphaeidae and Ostreidae). The Veliger, 28 (2), 121-158
  9. Camellia Kusuma Tito, Agus Setiawan, Sri Yudawati Cahyarini et Muji Wasis Indriyawan, « Growth Rates Analysis of Porites Corals from Nusa Penida, Bali », Journal of Mathematical and Fundamental Sciences, vol. 48, no 1,‎ , p. 12–24 (ISSN 2337-5760 et 2338-5510, DOI 10.5614/j.math.fund.sci.2016.48.1.2, lire en ligne, consulté le )
  10. Gordon Gunter, Raymond C. Moore et H. B. Stenzel, « Oysters. Part N. Volume 3. Mollusca 6. Bivalvia. Treatise on Invertebrate Paleontology », Chesapeake Science, vol. 15, no 3,‎ , p. 182 (ISSN 0009-3262, DOI 10.2307/1351044, lire en ligne, consulté le )
  11. a et b Garner L. Wilde, « Fusulinid Phylogeny and Early Permian Stratigraph », SEPM Journal of Sedimentary Research, vol. Vol. 40,‎ (ISSN 1527-1404, DOI 10.1306/74d72095-2b21-11d7-8648000102c1865d, lire en ligne, consulté le )
  12. Jay A. Schneider et Joseph G. Carter, « Evolution and phylogenetic significance of cardioidean shell microstructure (Mollusca, Bivalvia) », Journal of Paleontology, vol. 75, no 3,‎ , p. 607–643 (ISSN 0022-3360 et 1937-2337, DOI 10.1017/s002233600003969x, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Harry H.W. (1983) Homology of the five types of marginal denticles (chomata) of living oysters (Gryphaeidae and Ostreidae). American Malacological Bulletin (Abstract)(1), 90.
  • (en) N. Malchus, « Multiple parallel evolution and phylogenetic significance of shell chambers and chomata in the Ostreoida (Bivalvia) », dans A. Johnston et James W. Haggart, Bivalves: An Eon of Evolution. Paleobiological Studies Honoring Norman D. Newell, Calgary (Alberta, Canada), University of Calgary Press (en), (ISBN 1-55238-005-X et 1-55238-004-1, lire en ligne Accès libre [PDF]), p. 393-408
  • V. I. Mikhalevich, « Taxonomic position of the superorder Fusulinoida Fursenko in the Foraminifera system », Paleontological Journal, vol. 43, no 2,‎ , p. 117–128 (ISSN 0031-0301 et 1555-6174, DOI 10.1134/s0031030109020014, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]