Chasse à l'homme (film, 1941)

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Chasse à l'homme

Titre original Man Hunt
Réalisation Fritz Lang
Scénario Dudley Nichols, d'après le roman de Geoffrey Household
Acteurs principaux
Sociétés de production Twentieth Century Fox
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre thriller
guerre
Durée 98 minutes
Sortie 1941

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Chasse à l’homme (Man Hunt) est un film américain de Fritz Lang sorti en 1941.

Synopsis[modifier | modifier le code]

En 1939, Thorndyke, un célèbre chasseur de fauves britannique, parvient à s'infiltrer au plus près du Berghof d'Adolf Hitler. Apercevant le chancelier allemand sur une terrasse, il épaule sa carabine et simule un tir. C'est alors qu'il est surpris par un garde et capturé.

Interrogé par un officier nazi, Thorndyke explique qu'il a agi par défi, pour le plaisir de la chasse, et non pour assassiner réellement Hitler. Voyant une occasion de compromettre les autorités britanniques, l'officier lui propose de signer une confession. S'il admet avoir agi sur ordre de son gouvernement, alors il sera libéré. Face à son refus, le nazi décide d'organiser un simulacre de suicide, pour que sa disparition n'éveille pas les soupçons. Mais Thorndyke parvient à s'échapper, puis à quitter l'Allemagne.

De retour à Londres, il s'aperçoit très vite que des agents infiltrés sont à sa recherche. Après maintes péripéties, il réussit à se débarrasser de ses poursuivants et, la guerre ayant éclaté, il retourne en Allemagne, cette fois pour tuer Hitler.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Parmi les acteurs non crédités :

Contexte[modifier | modifier le code]

Avec Chasse à l’homme, Fritz Lang signe son premier film anti-nazi. C'est un film de propagande, au sens où les films de guerre américains l'étaient alors : la lutte contre le Reich des cinéastes participe à l'effort de guerre. Fritz Lang, qui a fui l'Allemagne de Hitler en 1933, n'est pas en reste.

Dans la même veine, il réalise ensuite Les bourreaux meurent aussi (1943), Espions sur la Tamise (1944) et Cape et Poignard (1946).

Analyse[modifier | modifier le code]

Chasse à l’homme compte parmi les plus grandes réussites de Fritz Lang : le suspense est constant, qui combine une intrigue haletante et de multiples rebondissements. La première scène est à juste titre célèbre. Un banc titre s’efface (« quelque part en Allemagne, avant la guerre »), laissant apparaître dans la boue des traces de pas fraîchement tracées. La forêt est sombre, Thorndyke (Walter Pidgeon), un chasseur, apparaît. Il marche avec précaution, repère un emplacement, s'allonge. Il sort alors un fusil et y fixe une lunette. La caméra se fait subjective : dans l’objectif, apparaît Hitler. Thorndyke appuie sur la détente, un claquement sec retentit : le fusil n’est pas chargé. Ironique, il adresse un salut muet à sa « victime » et s’apprête à partir. Comme il l’indiquera plus tard, il a voulu faire un sporting stalk (« une traque sportive »), jeu de chasse qui consiste à se mettre en position de tuer un grand fauve mais sans tirer. Mais un remords le saisit. Il se ravise, se remet en position, insère une cartouche et vise à nouveau Hitler. Son regard se trouble, il s’essuie l’œil, puis reprend la pose. Une feuille tombe alors sur la lunette. Il l'écarte et reprend sa visée. À ce moment-là, un garde nazi lui saute dessus.

Chasse à l’homme s’appuie sur des thèmes chers à Fritz Lang : celui de l’homme confronté à son destin, aidé par des sauveurs providentiels dont il cause parfois la perte ; celui de la course poursuite, avec son lot de cachettes, souterrains et tunnels qui n’offrent jamais qu’un abri provisoire ; Fritz Lang montre aussi que fuir le mal ne mène à rien et c'est pourquoi Thorndyke finit par choisir l’affrontement.

La direction d’acteurs est parfaite, qu’il s’agisse du couple formé par Walter Pidgeon et Joan Bennett ou du duo de tueurs, l’un impavide et glacial (John Carradine), l’autre admirable de rouerie et de flegme (George Sanders). Walter Pidgeon retrouve dans ce film le jeune Roddy McDowall avec qui il a déjà tourné sous la direction de John Ford dans Qu'elle était verte ma vallée, cette même année 1941.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Loup Bourget, « La flèche du désir : Fritz Lang et Joan Bennett : Chasse à l’homme (Man Hunt, Fritz Lang, 1941) », dans Jacques Aumont (dir.), La rencontre, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 9782753526921, lire en ligne), p. 143-154

Liens externes[modifier | modifier le code]