Château Sainte-Anne

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Château Sainte-Anne
Image illustrative de l’article Château Sainte-Anne
Période ou style Classique
Architecte Louis Sauvage
Début construction 1902
Propriétaire initial Charles Waucquez
Destination initiale Privé
Propriétaire actuel Club International Château Sainte-Anne
Destination actuelle Club Privé
Coordonnées 50° 49′ 03″ nord, 4° 25′ 48″ est
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région de Bruxelles-Capitale Région de Bruxelles-Capitale
Commune Auderghem
Géolocalisation sur la carte : Bruxelles
(Voir situation sur carte : Bruxelles)
Château Sainte-Anne

Le château Sainte-Anne (en néerlandais: Sint-Annakasteel) est un château édifié en 1902, situé rue du Vieux Moulin 103 à Auderghem, dans la perspective de l'avenue de Waha. Il est en lisière de la forêt de Soignes et côtoie le château de Valduchesse. Il a été bâti par Charles Waucqez à l'emplacement du château qui s'y trouvait précédemment.

Historique[modifier | modifier le code]

L’aristocratie de Bruxelles s’offrait des résidences campagnardes dans les communes des faubourgs de Bruxelles. Ainsi, Auderghem accueillit les châteaux de Joseph Chaudron, de Croÿ, de Moerloose, Valduchesse, Lepreux, Charles Madoux, le Rouge-Cloître, le Valduc, Watermael.

Une fois la période révolutionnaire passée, des blocs furent vendus. Un certain « Baudier », banquier d'affaires, en profita lors des ventes publiques organisées en mars 1798. Lui ou ses héritiers auraient fait construire une maison de campagne[1]. Cette maison figure sur une carte de 1810. Le premier Baudier s’en alla en 1821. Son fils reprit les terres et la demeure.

En 1836, sur le parcellaire Vandermaelen, les lieux sont cités comme étant en mains de la veuve de J.M. Baudier. Les Baudier gardèrent ceci jusqu’en 1843. À cette date, ils vendirent le bien à Henri de Brouckère (1801-1891), bourgmestre d'Auderghem et frère de Charles de Brouckère[1]. Il agrandit le domaine qui passa à 27 hectares, il en profita pour acheter la petite chapelle Sainte-Anne, d’époque romane qui appartient depuis 1930 à la Donation royale[1].

Charles Waucquez[modifier | modifier le code]

Après Henri de Brouckère, le bien entra en possession de l’homme d’affaires « Dujardin-Dansaert », mais pas pour longtemps car le « Sainte-Anne » fut acquis avec 6 hectares par Charles Waucquez (1851-1920), homme très fortuné, qui vint habiter la résidence dès 1902 avec son épouse Gabrielle Idiers (1863-1956), fille de l’échevin Émile Idiers[2]. Quelques années passèrent et bientôt leur vint l’idée de déplacer le château de quelques mètres afin de se trouver dans le prolongement de l’avenue de Waha, il rasa donc la maison et fit construire le château actuel par l’architecte Louis Sauvage.

Charles Waucquez, issu d’une famille de négociants de tissus originaire de Quévy-le-Grand, n’était pas n’importe qui[2]. C’est en effet lui qui commanda en 1903 les Anciens magasins Waucquez rue des Sables à Bruxelles, à l’architecte Victor Horta, qui deviendra Centre belge de la bande dessinée. L'architecte Horta acheva le chantier en 1906. Art nouveau du côté public et commercial, tradition et classicisme du côté privé, voilà qui montre l’ouverture d’esprit du commanditaire. Charles et Gabrielle eurent deux filles : Germaine (Mme Max Pastur) et Marguerite (Mme Charles Claes)[2]:

  • Charles Waucquez ∞ Gabrielle Idiers
    • Germaine Waucquez (1884-1958) ∞ Maximilien Pastur (1878-1930)
      • Christiane Pastur (1906-1944) ∞ Marcel Waucquez (1905-1990)
      • Claire Pastur (1907-1976) ∞ Antoine de Wasseige (1904-1959)
      • Chevalier Jacques Pastur (1911-1969) ∞ Lady Elizabeth Bowling-Harvey (1925-1992)
    • Marguerite Waucquez ∞ Charles Claes (1881-1963)
      • Sans descendance

Jacques Pastur[modifier | modifier le code]

À la suite du décès de Charles Waucquez (1851-1920), sa veuve se sépara de corps de cette grande demeure. Elle l’a prêta à son petit-fils Jacques Pastur, né en 1911. Il sera lieutenant-colonel d'aviation et commandant de l’École de pilotage de Gossoncourt et de la place de Tirlemont. En juillet 1944, il avait convolé en justes noces avec Lady Elizabeth Bowling-Harvey (1925-1992), héritière des Comtes de Glandore. Jacques était le fils de Maximilien Pastur (1878-1930) et de Germaine Waucquez (1884-1958). Maximilien Pastur et son épouse vivaient au château Pastur à Jodoigne. Cet édifice est devenu depuis la maison communale de la ville brabançonne. Mais il possédait aussi le château de Beaulieu à Lathuy, incendié par les Allemands le , sans compter son hôtel bruxellois du 143 rue Belliard. La majorité de ces biens furent vendus à la mort de Marguerite décédée sans hoirs 1 heure après sa mère Gabrielle. Le , Jacques Pastur, neveux de Marguerite qui hérita pendant 1 heure de sa mère, se défirent du château Sainte-Anne en faveur de l’État belge via le ministère de Affaires étrangères pour payer de leur tante les droits de succession prohibitifs.

  • Chevalier Jacques Pastur (1911-1969) ∞ Lady Elizabeth Bowling-Harvey (1925-1992)
    • Max Pastur, écuyer (1945) ∞ Chantal Hachez (1946)
    • Wendy Pastur (1947) ∞ Comte Bernard de Traux de Wardin (1941)
    • Christiane Pastur (1950) ∞ Comte François de Radiguès de Chennevière (1941)
    • Ariane Pastur (1965) ∞ Michel de Wilde d'Estmael, écuyer (1961)

État belge (1959-1996)[modifier | modifier le code]

La majorité de ces biens furent vendus à la mort de Marguerite décédée sans hoirs 24 heures après sa mère Gabrielle.

La propriété de Jacques Pasture entre la chaussée de Tervueren, l’avenue Valduchesse, la drève des Deux Moutiers et la rue du Villageois fut en grande partie lotie après sa mort, ce qui a créé les avenues Louis Vercauteren et Roger Hainaut. La partie restante est devenue propriété de l’État en 1959 et l’ancien nom de château Sainte-Anne fut rétabli.

Le 23 décembre 1959, les Pastur, neveux de Marguerite qui hérita pendant 24 heures de sa mère, se défirent du château Sainte-Anne en faveur de l’État via le ministère de Affaires étrangères (maintenant Service public fédéral Affaires étrangères) pour payer de leur tante les droits de succession prohibitifs.

Les pouvoirs publics louèrent la bâtisse à l’a.s.b.l. Maison Européenne de Val Duchesse.

En 1961, à l’initiative de quelques personnalités belges et de membres de la Communauté européenne, fut fondée La maison Européenne de Valduchesse dont le Royal International Club Château Sainte-Anne constitue l’émanation directe. Il a pour objectif de promouvoir les échanges culturels et sociaux entre les États membres de la Communauté, les membres de l’OTAN et les fonctionnaires du corps diplomatique en organisant diverses activités.

Finalement en 1996, l’État procéda à la vente publique du domaine ; le Royal International Club Château Sainte-Anne en est propriétaire depuis lors. Il est désormais géré par les 2 200 membres du club et l'a.s.b.l. majoritaire.[1][source insuffisante]

Architecture[modifier | modifier le code]

Le château tout en pierre blanche est étiré sur sept travées et monte sur deux niveaux. Il est posé sur un épais soubassement de pierre bleue à jours. Les trois travées centrales de la façade d’accès sont en ressaut et précédées par un large perron que l’on atteint à pied par le contournement du bassin dont la margelle est en pierre bleue, ou bien en automobile en suivant le chemin asphalté. Depuis la pièce d’eau, le château apparaît dans sa majesté derrière un haut mur percé de baies circulaires à guirlandes. Cinq effets d’eau animent le large panneau de soutènement des degrés. Ces jeux sortent de quatre dauphins et de la bouche d’un dieu barbu couronné d’une coquille. Sa tête repose sur des roseaux et ses cheveux servent d’accroches à deux guirlandes de lauriers. Le jet tombe dans une autre coquille à glaçures. Les baies du château sont en plein cintre au rez et séparées par des pilastres à refends. Au second niveau, elles sont rectangulaires, sommées de panneaux plats à guirlandes. Entre les fenêtres, se trouvent des pilastres à chapiteaux ioniques. Un entablement puis une corniche à modillon supportent une galerie aux fuseaux baroques. Ceci permet de dissimuler une toiture presque plate. L’avancée des travées centrales est compensée à l’arrière par des travées axiales en retrait. Ceci permet d’isoler les deux travées latérales qui produisent un effet de tour. Leur singularité est renforcée par des frontons pignons. On appréciera encore le garde-corps en fer forgé qui sépare les deux niveaux. En largeur, l’édifice compte cinq travées. Le parc compte encore un petit pavillon de quatre côtés à pans arrondis et une orangerie de briques et pierre blanche. Le Sainte-Anne est, on le voit, par son élégance le pendant de la Solitude. Les influences versaillaises sont évidentes.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Louis Schreyers, Les cinq châteaux d'Auderghem, Bruxelles, Demeures Historiques & Jardins, (ISBN 978-2-930-46620-0)
  • Philippe Farcy, 100 châteaux de Belgique connus et méconnus, Bruxelles, Aparté, (ISBN 978-2-930-32703-7)
  • Odile Seutin, Mémoire, Louvain-la-Neuve, Institut Charles Péguy, (ISBN 978-2-930-32712-9)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Seutin 1892, p. 8
  2. a b et c Schreyers 1892, p. 76