Byggvir

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Figure mineure de la mythologie scandinave, Byggvir est, avec sa femme Beyla, un des serviteurs de Freyr. Il est considéré comme la personnalisation de l’orge (dont on fait la bière), parce que bygg signifie orge en vieux norrois.

L’unique apparition connue de Byggvir se trouve aux strophes 43-46 de la Lokasenna, où il intervient lorsque Loki s’en prend à Freyr :


Byggvir qvaþ / Byggvir dit :

43.
« Veiztv, ef ec øþli ettac
sem Ingvnar-Freyr
oc sva selict setr,
mergi smera ma/lþa ec
þa meíncráco
oc lemþa alla i liþo. »
« Vois-tu, si j'avais lignée
Comme Ingunnar-Frey,
Et aussi riche demeure,
Plus fin que moelle je broierais
Cette sinistre corneille
Et la briserais toute en morceaux. »

Loci qvaþ / Loki dit :

44.
« Hvat er þat iþ litla,
er ec þat la/ggra sec
oc snapvist snapir;
at eyrom Freys
mvnðv e vera
oc vnd kvernom klaca. »
« Quelle est cette petite chose
Que je vois fretiller
Et parasiter en parasite ?
Aux oreilles de Freyr
Toujours tu seras
Et sous la meule caquetteras. »

Byggvir qvaþ / Byggvir dit :

45.
« Beyggvir ec heíti,
enn mic braþan qveþa
goð a/ll oc gvmar:
þvi em ec her hroðvgr,
at drecca Hroptz megir
allir a/l saman. »
« Byggvir je me nomme
et "vif" me disent
Tous les dieux et les hommes.
Aussi me fais-je gloire
Que les fils de Hroptr boivent
la bière, tous ensemble. »

Loci qvaþ / Loki dit :

46.
« Þegi þv, Byggvir !
þv kvnnir aldregi
deila meþ monnom mat;
oc þic i fletz strá
finna ne mattv,
þa er vago verar. »
« Tais-toi, Byggvir !
Tu ne t'entends jamais
À répartir la chère entre les hommes.
Et sur les bancs jonchés de paille
On ne pouvait te trouver
Quand les héros se battaient. »

Il est probable que Byggvir ne soit qu’une invention plaisante du poète de la Lokasenna, sans réalité mythologique, bien que l’on puisse retrouver trace de figures approchantes, « génies du grain », qui ne possèdent pas de noms stables et restent toujours liées à une circonstance ou à un lieu précis (au moulin par exemple).

Variantes[modifier | modifier le code]

Le Codex Regius écrit "Beyggvir" dans le prologue en prose et la strophe 45 mais garde bien "Byggvir" dans l’annonce de la strophe 43 et à la strophe 46.

Sources[modifier | modifier le code]

- DUMEZIL, Georges – « Deux petits dieux scandinaves : Byggvir et Beyla », dans : Mythes et dieux de la Scandinavie ancienne – Paris : Gallimard, 2000 (coll. « Bibliothèque des sciences humaines »)