Blutoir

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Blutoir ancien dans un moulin à vent.

Le blutoir, ou bluteau, ou encore barite, est un dispositif mécanique qui permet de séparer les diverses particules, selon leur grosseur, d’un matériau après broyage en particulier en meunerie. En effet, il permet de séparer la farine des autres composants du grain (essentiellement le son) après qu’il a été moulu dans un moulin ou une minoterie. Par passage dans un tamis au maillage plus ou moins serré, il permet d’obtenir différents degrés de finesse (voir blutage).

Description[modifier | modifier le code]

Blutoir à farine[modifier | modifier le code]

Le blutoir est un cylindre, ou un tronc de cône, ou encore un volume de section hexagonale, qui tourne sur son axe longitudinal. Il est formé d’une armature entourée d’un tamis. À l’origine l’armature était en bois, le tamis en étamine ou en crin. Par la suite il a été en soie, il est maintenant en matières synthétiques comme le nylon.

Le cylindre du blutoir, ou sas, peut être garni de tamis de maillages différents, du plus serré au plus large, chaque partie, appelée laize, étant placée au-dessus d’un compartiment séparé. L’axe du sas est légèrement incliné. La mouture est introduite dans le sas en mouvement par sa partie haute, et la farine passe au travers du tamis en fonction de son maillage. Le son et les particules les plus grosses sont récupérés à l’autre extrémité du cylindre. L’armature en bois est garnie de petites masses de bois qui coulissent librement sur les rayons intérieurs et qui, quand le cylindre tourne, viennent frapper l’armature extérieure, afin d’empêcher la mouture d’adhérer au tamis.

Le blutoir est un élément essentiel de tout moulin ou minoterie. Dans les moulins, il était souvent actionné par un mécanisme annexe du système moteur, énergie éolienne ou hydraulique. Mais les clients, pour des raisons d’économie, se contentaient souvent de faire moudre leur grain et procédaient au blutage chez eux, selon les besoins. Le blutoir individuel, présent dans un grand nombre d’exploitations agricoles anciennes, se présente sous la forme d’un coffre à portes. Une manivelle permet de faire tourner le cylindre et une trappe sert à introduire la mouture. Objet utilitaire, il était fabriqué de façon très simple, mais certains pouvaient être de véritables œuvres d’ébénisterie : beaucoup de blutoirs anciens, débarrassés de leur mécanisme intérieur, sont utilisés comme buffets ou bahuts.

À partir du XIXe siècle, des fabricants proposent des modèles de blutoirs qui modifient peu le principe mais utilisent des mécanismes plus sophistiqués.

Les minoteries industrielles utilisent le plansichter, blutoir formé de coffres parallélépipédiques suspendus, mis en mouvement par un moteur.

Autres blutoirs[modifier | modifier le code]

On utilise des blutoirs dans les industries alimentaires, notamment quand il s’agit d’obtenir des poudres : cacao et chocolat, fabrication de la moutarde.

Des blutoirs sensiblement identiques servaient à trier d’autres matières, par exemple le soufre et le charbon destinés à la production de poudre à canon[1] ; le calcaire, pour la fabrication de la chaux ; la craie, pour donner le blanc d’Espagne ou le blanc de Meudon, etc.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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